Exposition d’Endre Rozsda
Galerie Setze / Le PartKing : https://www.lepartking.com/
Jusqu’au 24 novembre 2024
En ce moment le Centre Pompidou présente une exposition de grande envergure célébrantle centièmeanniversaire dumouvement surréaliste.Si vous avez eu l’occasion de parcourir cette exposition intitulée tout simplement Surréalisme, vous avezpeut-êtreremarqué les admirables et surprenantsdessins d’Endre Rozsda, Le Rêve (c. 1960), issu des collections du MNAM et lesFemmes et animaux (1959), prêté par l’Atelier Rozsda. Ne manquez pas de visiter son exposition personnelle à la galerie Setze/ Le PartKing.
Endre Rozsda est né à Budapest en 1913 et est mort à Paris en 1999. Cet artiste d’origine hongroise, peu connu du grand public mais hautement respecté dans le monde de l’art a passé plus de soixante ans de sa vie à Paris. Il vient pour la première fois en 1938, prenant conscience que « Je ne suis pas contemporain de moi », pour étudier et se familialiser avec les mouvements artistiques de son époque. Installé au quartierMontparnasse, il fait la connaissance de nombre de ses compatriotes tels que Arpad Szenes, Etienne Hajduou Brassai mais aussi de Vieira da Silva, Giacometti, Picasso et Max Ernst. Il rencontre également Françoise Gilot qui devient alors son élève et son amie pour la vie. Découvrant entre autres les œuvres de Picasso, de Dali, de Max Ernst et de Masson, il trouvele mouvement correspondant parfaitement à sa personnalité età son mode de pensée : le surréalisme.
L’exposition montreaux côtés de ses quelques peintures de nombreux dessins aux techniques et d’époques différentes. En plus des traits fins et des formes faites de petites taches minutieusement élaborées, ce qui caractérise une grande partie de ses œuvres présentéesici est la mise en dérision des défauts humains,y compris les siens.En effet,nous pouvons reconnaître son autoportrait dans certaines de ses œuvres. Aussi bien ses tableaux que ses dessins portent souvent des titres ironiques, humoristiques,mais parfois tristes voire tragiques, reflétant son vécu.
Image : Endre Rozsda Le Renouveau (La Mort), huile sur toile 1992
Endre Rozsda le trio, encre et crayon de couleur sur papier, 1958 |
Endre Rozsda Le roi s'en va, encre de chin et aquarelle sur papier, 1958 |
En 1943, pendant l’occupation de Paris, Rozsda est recherché par les autorités, et doit quitter la France. Retournant en Hongrie, il subit d’abord le nazisme puisà partir de 1949 le stalinisme. Après trois ans de liberté de création, dont quelques exemples sont présentés à l’exposition, le surréalisme estbannià partir de 1949 et il luiest interdit d’exposer dans son pays natal. Finalement en 1956, lors de la résurrection hongroise, ilréussi à s’évader de Hongrie et retourne à Paris. A la Gare de l’Est, Françoise Gilot l’attend. Une nouvelle vie débute pour lui et à partir de ce moment son art s’épanoui. Grâce au soutien de Simone Collinet et d’André Breton il réalise sa première exposition personnelle à Paris à la Galerie Fürstenberg. La consécration arriveen 1964 avecle Prix Copley, larécompense des surréalistes, décernépar un jury composé de Hans Arp, Alfred Barr jr., Matta, Max Ernst, William S. Lieberman, Man Ray, Roland Penrose, Sir Herbert Read, Barnet et Eleanor Modes, Darius Milhaud et Marcel Duchamp. Les années suivantes il expose outre à Paris, aux Etats-Unis, à Bruxelles, à Munich et à la fin de sa vie à Budapest. Ses peintures et ses dessins sont entrés dans les musées et dans lesgrandes collections. L’exposition de la Setze/Le PartKing plonge le visiteur dans le monde d’un artiste à l’âme surréaliste. Julia Cserba |