Ecrits sur l'art
Entretien entre Marta Moreu et Anne de la Roussière juin 2023
Les émotions, le printemps et l'art par Anne de La Roussière
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Claude Monet -"Le champs de coquelicots"- Musée d'Orsay - ©Musée d'Orsay |
Notre vie est traversée de centaine d'émotions chaque jour et chaque nuit. Des émotions agréables et désagréables, (ou selon la médecine chinoise en excès ou en déficit), des émotions qui mettent en lumière un décalage (ou un déséquilibre) avec notre être profond. Comme dit Thomas d'Ansembourg, psychothérapeute, formateur et écrivain, ces émotions sont des clignotants sur un tableau de bord soulignant un besoin fondamental qui n'est pas satisfait. Et nos comportements ont tendance à mettre un couvercle sur les émotions. Les émotions passent par notre corps, qui nous parle et que nous n'écoutons pas toujours... De plus, notre corps est également connecté aux saisons, et en conséquence tout change avec les saisons : notre humeur, nos besoins, notre motivation, et nos émotions. Au printemps, la nature renaît, après le ralentissement de l'hiver. Les arbres bourgeonnent, les fleurs s'ouvrent, les verts tendres et les brassées de couleurs surgissent, les parfums exhalent, les animaux sortent et se convoitent. Bref, la vie reprend ! C'est le temps du renouveau et de la renaissance, de la douceur et de la vitalité. C'est le temps de l'augmentation du temps de lumière qui stimule la sécrétion des « hormones du bonheur », la dopamine et la sérotonine. C'est sans doute une des saisons les plus enthousiasmantes. Le printemps, patrimoine commun aux humains D'ailleurs, le printemps est célébré dans toutes les cultures et religions du monde : Dès l'Egypte des pharaons, on célébrait les inondations du Nil porteuses de fertilité, les anciens peuples d'Italie s'habillaient de « ver sacrum » quand le printemps arrivait. Au Mexique, sur le site archéologique mythique de Teotihuacan, on célèbre encore le soleil habillé de blanc, les bras rivés vers le ciel, pour espérer capturer l'énergie de l'Astre du jour. En Inde, on fête « Holi », la fête des couleurs ; en Thaïlande, c'est la fête de l'eau ; en Orient «Nowruz » démarre par un grand ménage des maisons et se poursuit par de grands feux de joie et des retrouvailles familiales ; au Japon le fleurissement des cerisiers entraine de grandes réunions ; Aux Pays-Bas, les fleurs et plus particulièrement la tulipe, sont célébrées etc... En clair, toutes les époques, tous les pays, et dans chaque pays, nombre de régions ont leurs propres traditions pour fêter le printemps. |
Günther Förg ou Lolochka
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Si vous aviez 400.000 EUR + 25% de frais à investir vous auriez pu acheter cette peinture de Günther Förg qui a été vendue chez MILLON le 2 décembre 2020 pour la somme de 400.000 € plus frais de vente. Pour 3000 € vous auriez pu acheter cette oeuvre de LOLOCHKA qui est une des artistes de talent créatrice du groupe ARTCLOCHE - Art-cloche, à l’origine Cloche Art est un collectif artistique parisien créé dans les années 1980. Le nom Art-cloche est également usité pour le squat occupé par le collectif du 15 juin 1981 jusqu'en juin 1986, situé au 6 rue d'Arcueil, dans le 14e arrondissement de Paris, à quelque pas de la résidence d'artistes la Cité Verte. Expulsé par la ville de Paris, le collectif trouvera refuge dans un nouveau squat situé 4 rue d'Oran, dans le 18e arrondissement, jusqu'au 27 juin 1988, date de la seconde expulsion. Les principaux animateurs du lieu étaient Jean Starck, Nicolas Pawlowski, Alexandre Sacha Putov Henri Schurder et Lolochka. (Catalogue Art-Cloche, juin 1988, Galerie Monti Curi) Laisse-vous aller à vos coups de coeur, Lolochka dans 10 ans vaudra peut-être 400.000 € Ce tableau intitulé Bouddha illustre la méditation à travers laquelle le Bouddha explore trois états de la matière symbolisés par les couleurs rouge bleu et jaune ... Nous recherchons les oeuvres de Lolochka des années 89 qui illustrent la créativité de l'artiste.
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En quoi l'art nous fait du bien par Anne de La Roussière
JEAN-MICHEL BASQUIAT OU LIONEL SOURISSEAU FAITES VOTRE CHOIX
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This wonderful example of Jean-Michel Basquiat’s iconic “skull painting” stylings achieved $85 million at a Phillips sale of works from the collection of the billionaire entrepreneur Yusaku Maezawa this past May. The work, which had previously been sold at Christie’s in 2016 for $57.2 million, beat that number to become the third highest price ever achieved by a work from the legendary Neo-Expressionist artist. Ce merveilleux exemple des styles emblématiques de «peinture de crâne» de Jean-Michel Basquiat a atteint 85 millions de dollars lors d'une vente Phillips d'œuvres de la collection de l'entrepreneur milliardaire Yusaku Maezawa en mai dernier. L'œuvre, qui avait déjà été vendue chez Christie's en 2016 pour 57,2 millions de dollars, a battu ce chiffre pour devenir le troisième prix le plus élevé jamais atteint par une œuvre du légendaire artiste néo-expressionniste. |
Lionel SOURISSEAU acrylique sur toile 97 x 130 cm signée en bas à droite Contresignée au dos intitulée No Smocking et datée 2008 Prix : 4500 € VOIR : Le Musée Privé Lionel Sourisseau |
QU'EST-CE QUE FLUXUS ?
Fluxus est le nom d'un groupe créé en 1962 et dont les membres vivent un peu partout dans le monde, plus spécialement au Japon, aux États-Unis et en Europe. LES APPORTS |
John Levee one of the most important artists of abstract expressionism
Hommage à Raymonde Godin par Julia Cserba
Suzanne Pagé texte tiré du catalogue Monet - Mitchell
Suzanne Pagé Directrice artistique de la Fondation Louis Vuitton Commissaire générale de l’exposition À l’écoute des oeuvres L’exposition « Monet-Mitchell » s’inscrit dans la ligne d’une programmation résolue de la Fondation liant la modernité historique à un engagement contemporain, à travers filiations ou correspondances d’artistes ou de mouvements artistiques. Aujourd’hui il s’agit d’une stratégie plus sophistiquée et avant tout sensible, de l’ordre de la consonance, dans la mise en regard d’oeuvres de deux grandes figures : Joan Mitchell, inscrite dans la modernité de l’expressionnisme abstrait américain, enfin reconnue comme l’une des grandes voix du XXe siècle et Claude Monet, icône française de l’impressionnisme au moment où, réhabilité à travers ses oeuvres tardives, il est redécouvert et salué comme pionnier de la modernité américaine des années 50. Programmant ce dialogue en complément de la « Rétrospective Joan Mitchell » présentée simultanément à la Fondation, je ne pouvais oublier ma visite préliminaire chez l’artiste en vue de préparer sa première exposition en France dans un musée, en 19821. Elle nous entraîna d’emblée sur la terrasse dominant la maison où avait vécu Monet, de 1878 à 1881. Elle partageait donc avec lui la vue sur ce paysage élu de Normandie qui allait autoriser l’explosion de son talent. Elle avait alors, sur un ton sarcastique mordant et sans appel, asséné un déni radical à l’évocation d’une quelconque influence. Et pourtant, s’il neige un jour à Vétheuil, c’est aux tableaux de Monet que Joan Mitchell pense immédiatement ; sortant tôt le matin, elle note encore : « le matin, surtout très tôt, c’est violet ; Monet a déjà montré cela… Moi, quand je sors le matin c’est violet, je ne copie pas Monet2 » ; et dans leurs premiers échanges de correspondance amoureuse, elle tient à mentionner à Jean Paul Riopelle qu’elle est allée voir les Nymphéas au MoMA en pensant à lui. Elle devait d’ailleurs nuancer significativement sa position dans un entretien donné au critique Irving Sandler : « J’aime le dernier Monet mais pas celui des débuts3 ». Ainsi, notre exposition dépasse une posture déclarative assez flottante de Joan Mitchell en revenant d’abord aux oeuvres. 1 ARC - musée d’Art moderne de la Ville de Paris [Musée d’art moderne de Paris]. 2 Voir Joan Mitchell : choix de peintures 1970-1982, propos recueillis par Suzanne Pagé et Béatrice Parent, mai 1982, cat. exp., ARC - musée d’Art moderne de la Ville de Paris, 1982, p. 16. 3 Joan Mitchell, entretien avec Irving Sandler, notes manuscrites, s.d.[vers 1958], n.p., Irving Sandler papers, box 22, folder 14, Getty Research Institute, Los Angeles. Il convient avant tout de se garder de tout anachronisme en se souvenant que Joan Mitchell est née un an avant la mort de Monet et qu’elle s’est installée à Vétheuil quarante ans après. Il n’est pas non plus question, ici, d’une exposition thématique construite sur la base de concepts totalement étrangers à l’artiste Joan - qu’elle qualifiait de « pensée[s] incolore[s] »4 -, mais plutôt d’une mise en écho des oeuvres elles-mêmes et d’une invitation à regarder vraiment, comme elle l’exigeait dans le silence de son atelier : « Voir, pour beaucoup de gens, n’est pas une chose naturelle. […] Ils ne voient que des clichés appris. Ils restent pris dans le langage »5. Il s’agit, alors, de suivre les deux artistes sur le fil rouge de l’enjeu qui était le leur, en se référant parfois à leurs propres mots, sur un mode non discursif, mais surtout à leurs peintures mêmes, sur un mode purement sensible et visuel relevant du langage spécifique à la peinture, sa picturalité et son rapport direct au monde. C’est-à-dire, pour ces artistes, la transcription d’une « sensation ». Chez les deux, avec des acceptions propres elle était prioritaire. « Si je ne le sens pas je ne peins pas »6 disait Joan Mitchell. |