Le Musée Prive - Art Magazine

 Fluxus est le nom d'un groupe créé en 1962 et dont les membres vivent un peu partout dans le monde, plus spécialement au Japon, aux États-Unis et en Europe.
Officiellement rien ne les relie entre eux. Si ce n'est une certaine façon de concevoir l'art et les influences qu'ils ont subies. Ces influences sont : John Cage, Dada et Marcel Duchamp.
Sans John Cage, Marcel Duchamp et Dada, Fluxus n'existerait pas.
Surtout sans Cage de qui j'aime à dire qu'il a opéré deux lavages de cerveau. Le premier, au niveau de la musique contemporaine avec la notion d'indétermination, l'autre au travers de son enseignement avec l'esprit Zen et cette volonté de dépersonnalisation de l'art.
Fluxus va donc exister et créer à partir de la connaissance de cette situation post-Duchamp (Le ready made) et post-Cage (la dépersonnalisation de l'artiste).
Cette connaissance crée un point de non retour car en acceptant d'avance toutes les formes, elle les périme du même coup.
Fluxus ne sera donc pas concerné par l'œuvre d'art formelle, esthétisée et hédonisée.
Son "donner à voir" consistera en un premier temps à épuiser toutes les possibilités/limites du "tout est art" et en un second temps à dépasser ce "tout est art" par une attitude Non-art, Anti-art. Ainsi Fluxus va s'intéresser au contenu de l'art pour le combattre et, au niveau de l'artiste, créer une nouvelle subjectivité. Tout cela est difficile, presque impossible, car la dépersonnalisation est une nouvelle forme de personnalité et le non-art un nouvel art. Pourtant l'intention y est et l'honnêteté de l'intention est l'un des éléments essentiels de Fluxus. Même si le problème est impossible, le poser est important.

LES APPORTS

Premier apport
En musique et en théâtre, Fluxus apporte dès 1963 la participation du public à l'action. Non pas une fausse participation, c'est-à-dire la comédie qui continue au milieu du public mais un véritable désir du transfert des responsabilités.
Par exemple, Benjamin Patterson demande à chaque spectateur, discrètement et personnellement : " avez-vous confiance en moi ? " Si le spectateur répond oui, il le place à sa droite. Si le spectateur répond non, il le place à sa gauche.

Deuxième apport
L'Event. Lorsque George Brecht arrive et pose des fleurs sur le piano en tant que proposition musicale, c'est focaliser une réalité simple. C'est, dans l'histoire de l'art, le geste limite de "la vie est art". Mais c'est aussi et surtout, en égalisant l'importance des choses, placer l'artiste futur devant une situation de non retour de non art.

Troisième apport
D'après George Maciunas, un concert Fluxus doit être de la musique contemporaine divertissante. Il trouve que beaucoup trop de musique contemporaine est ennuyeuse, trop dépendante pour le public de la nécessité de références historiques culturelles.
Le divertissement dans Fluxus réagit donc contre la culture. Redonne à l'art sa fonction primaire (divertir) et relègue la connaissance de l'histoire de l'art au second plan.

Quatrième apport
L'art par la correspondance, le Mail Art. A partir de 1963, à la fois Ray Johnson et George Brecht se serviront de la poste pour transmettre leurs idées, leur vécu, par des petits détails de la vie, subtilités, anecdotes, etc.
Le Mail Art est non-art non seulement par le contenu des éléments expédiés mais aussi par le refus qu'il implique de jouer l'artiste de carrière, ceci en évitant de passer par le circuit des galeries d'art, etc.

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 John Levee one of the most important artists of abstract expressionism Photo Patrick H. Reynolds

John Levee un des Principaux artistes de l'expressionnisme abstrait

Source WIKIPEDIA  https://fr.wikipedia.org/wiki/Expressionnisme_abstrait

Peintres

Sculpteurs

Photographes

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Hommage à Raymonde Godin par Julia CserbaTriste nouvelle : l’artiste Raymonde Godin nous a quittés le 31 janvier.

Sa dernière participation à une exposition collective remonte à 2019. Elle comptait parmi les 42 artistes dont les œuvres étaient présentées lors de l'exposition Femmes 1950. Au fil de l’abstraction, peinture et sculpture au Musée Soulages à Rodez. A peine quelques mois avant sa mort, elle pouvait se réjouir de voir ses tableaux exposés à sa fidèle galerie parisienne, à la galerie Convergences. Nous ne pensions pas que cette exposition personnelle, intitulée « Grandeur Nature » serait la dernière.

Raymonde Godin, née à Montréal en 1930, a passé la plus grande partie de sa vie en France. Après ses études artistiques, notamment aux Beaux-Arts de l’Université́ Concordia et aux cours spéciaux du Musée des Beaux-Arts de Montréal, pour échapper à sa famille très conservatrice et trouver sa liberté, elle choisit de vivre à Paris. Pour enrichir sa connaissance artistique, en 1954 elle s'inscrit à l'École du Louvre, fréquente régulièrement le musée du Louvre et recopie des chefs-d'œuvre afin de mieux comprendre leurs techniques, leurs structures, leurs compositions. Sa rencontre avec le peintre d’origine hongroise Paul Kallos la même année sera déterminante dans sa vie privée et artistique.  Tous les deux vivent à Paris déracinés, sans famille : l’une volontairement, l’autre subissant l’Histoire tragique du 20ème siècle. En dépit de leurs conditions de vie très difficiles, les deux jeunes artistes recherchent à la fois l'indépendance et la liberté dans leurs activités artistiques. Kallos et le peintre Georges Fehér introduisent Raymonde à la galerie Pierre, un nouveau chemin s’ouvre devant elle. En plus de pouvoir exposer ses peintures à la galerie, en prenant part au légendaire « vendredi de Pierre Loeb », elle fait connaissance des intellectuels du milieu de Pierre Loeb. Encouragé par Loeb, Godin, Kallos et d’autres artistes de la galerie se tournent de plus en plus vers l’abstraction. 

Après avoir quitté en 1961 leur minuscule appartement délabré parisien, où ils étaient contraints de travailler côte à côte, le couple s’installe dans une maison à Hay-les-Roses. Ici chacun possède son propre atelier. Bien qu’ils suivent attentivement le travail de l’autre, et que certains problèmes picturaux qui les préoccupent soient identiques, leurs œuvres sont fondamentalement différentes. Nous pourrions comparer leur respect mutuel avec celui de Vieira da Silva et d’Arpad Szenes, deux amis du couple Kallos-Godin. 

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Suzanne Pagé Directrice artistique de la Fondation Louis Vuitton Commissaire générale de l’exposition À l’écoute des oeuvres

L’exposition « Monet-Mitchell » s’inscrit dans la ligne d’une programmation résolue de la Fondation liant la modernité historique à un engagement contemporain, à travers filiations ou correspondances d’artistes ou de mouvements artistiques. Aujourd’hui il s’agit d’une stratégie plus sophistiquée et avant tout sensible, de l’ordre de la consonance, dans la mise en regard d’oeuvres de deux grandes figures : Joan Mitchell, inscrite dans la modernité de l’expressionnisme abstrait américain, enfin reconnue comme l’une des grandes voix du XXe siècle et Claude Monet, icône française de l’impressionnisme au moment où, réhabilité à travers ses oeuvres tardives, il est redécouvert et salué comme pionnier de la modernité américaine des années 50.

Programmant ce dialogue en complément de la « Rétrospective Joan Mitchell » présentée simultanément à la Fondation, je ne pouvais oublier ma visite préliminaire chez l’artiste en vue de préparer sa première exposition en France dans un musée, en 19821. Elle nous entraîna d’emblée sur la terrasse dominant la maison où avait vécu Monet, de 1878 à 1881. Elle partageait donc avec lui la vue sur ce paysage élu de Normandie qui allait autoriser l’explosion de son talent. Elle avait alors, sur un ton sarcastique mordant et sans appel, asséné un déni radical à l’évocation d’une quelconque influence. Et pourtant, s’il neige un jour à Vétheuil, c’est aux tableaux de Monet que Joan Mitchell pense immédiatement ; sortant tôt le matin, elle note encore : « le matin, surtout très tôt, c’est violet ; Monet a déjà montré cela… Moi, quand je sors le matin c’est violet, je ne copie pas Monet2 » ; et dans leurs premiers échanges de correspondance amoureuse, elle tient à mentionner à Jean Paul Riopelle qu’elle est allée voir les Nymphéas au MoMA en pensant à lui. Elle devait d’ailleurs nuancer significativement sa position dans un entretien donné au critique Irving Sandler : « J’aime le dernier Monet mais pas celui des débuts3 ».

Ainsi, notre exposition dépasse une posture déclarative assez flottante de Joan Mitchell en revenant d’abord aux oeuvres.

1 ARC - musée d’Art moderne de la Ville de Paris [Musée d’art moderne de Paris].

2 Voir Joan Mitchell : choix de peintures 1970-1982, propos recueillis par Suzanne Pagé et Béatrice Parent, mai 1982, cat. exp.,

ARC - musée d’Art moderne de la Ville de Paris, 1982, p. 16.

3 Joan Mitchell, entretien avec Irving Sandler, notes manuscrites, s.d.[vers 1958], n.p., Irving Sandler papers, box 22, folder 14,

Getty Research Institute, Los Angeles.

Il convient avant tout de se garder de tout anachronisme en se souvenant que Joan Mitchell est née un an avant la mort de Monet et qu’elle s’est installée à Vétheuil quarante ans après. Il n’est pas non plus question, ici, d’une exposition thématique construite sur la base de concepts totalement étrangers à l’artiste Joan - qu’elle qualifiait de « pensée[s] incolore[s] »4 -, mais plutôt d’une mise en écho des oeuvres elles-mêmes et d’une invitation à regarder vraiment, comme elle l’exigeait dans le silence de son atelier : « Voir, pour beaucoup de gens, n’est pas une chose naturelle. […] Ils ne voient que des clichés appris. Ils restent pris dans le langage »5. Il s’agit, alors, de suivre les deux artistes sur le fil rouge de l’enjeu qui était le leur, en se référant parfois à leurs propres mots, sur un mode non discursif, mais surtout à leurs peintures mêmes, sur un mode purement sensible et visuel relevant du langage spécifique à la peinture, sa picturalité et son rapport direct au monde. C’est-à-dire, pour ces artistes, la transcription d’une « sensation ».

Chez les deux, avec des acceptions propres elle était prioritaire. « Si je ne le sens pas je ne peins pas »6 disait Joan Mitchell.

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Nous ouvrons ici un des débats les plus difficiles du monde de l'art : Qu'est-ce qui fait le prix d'une oeuvre d'art, le fantasme, la réputation, la communication, la financiarisation, le prix élevé pratiqué par le marché dont les ventes aux enchères ou bien la qualité de la création, l'imagination, la sensibilité que nous transmet une oeuvre - Afin de vous permettre de réfléchir, je vous rappelle un principe essentiel qui doit animer votre réflection : ce que l'on nomme LA THESE , L'ANTITHESE qui doit conduire à LA SYNTHESE - J'ai sélectionné les 2 dessins ci-dessous afin d'illustrer ce propos. Posez-vous la question au plus profond de vous-même. Lequel de ces 2 dessins préférez-vous indépendamment du prix du marché. "Regarder et aimer avant d'acheter ..." comme nous le rappelle Martine Manfré Itzinger

Nous avons publié dans LIRE LA SUITE vos points de vue, vos réactions sur ce sujet que vous voudrez bien nous adresser par mail. Merci pour leurs textes à Martine Manfré Itzinger et Hervé Le Goareguer.

degas 45x34

Bertrand Mogniat-Duclos dessin 37,5 x 29,5 cm signé en bas à droite du cachet

 Edgar Degas (1834-1917), Dans les coulisses, danseuse rajustant son chausson, fusain portant le cachet de la signature en rouge en bas à gauche, 45 x 34 cm.
Adjugé : 114 950 €

 Bertrand Mogniat-Duclos dessin 37,5 x 29,5 cm signé en bas à droite du cachet
Voir Exposition virtuelle Virtual Exhibition Mogniat-Duclos (1903-1987)
Biographie de Bertrand MOGNIAT DUCLOS
PRIX : 150 €
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Avant-propos (texte tiré du catalogue « Monet - Mitchell »)

Bernard Arnault

Président de la Fondation Louis Vuitton

Cette année, autour d’un dialogue entre Claude Monet et Joan Mitchell, nous sommes très heureux de poursuivre l’idée d’une collaboration avec de grandes institutions muséales (MoMA, musée Pouchkine, galerie Tretiakov, musée de l’Ermitage et Courtauld Gallery) en établissant un partenariat avec le musée Marmottan Monet qui, au-delà d’un travail scientifique remarquable, prête à la Fondation ses chefs-d’oeuvre de la période tardive de Claude Monet (1914 - 1926), celle appelée « les Nymphéas ». En écho à une rétrospective de Joan Mitchell, qui permettra au public français et européen de découvrir l’oeuvre de cette grande artiste, la Fondation propose donc

l’exposition « Monet Mitchell », qui met en perspective l’oeuvre du maître impressionniste et celle de l’artiste américaine dont le travail fut associé au mouvement de l’expressionnisme abstrait. Cette confrontation entre deux icônes de la peinture du XXe siècle, de générations bien différentes, fait vivre un rapprochement autour de leur attachement à Vétheuil, tout près de Giverny. L’installation de Joan Mitchell, en 1968, dans une propriété proche de la maison qu’avait occupée Monet de 1878 à 1881 est à l’origine du mythe de cette « correspondance ». L’exposition est l’occasion de rendre visibles les liens féconds qui se sont tissés entre les deux artistes, et plus largement entre la France et les États-Unis, à un moment crucial de la modernité en art.

Monet et Mitchell se sont imprégnés de ce même paysage où l’Île-de-France rejoint la Normandie, sur les bords de Seine : c’est là qu’ils ont nourri leur art d’un rapport fusionnel à la nature.

Refusant de théoriser leur propre démarche, ils la définissent par la retranscription en peinture de la «nsensation » pour Monet, et des « feelings » pour Mitchell. Le maître des Nymphéas saisit une lumière fugitive maintes fois éprouvée ; de son côté, Mitchell traduit des émotions visuelles, mémorisées, qu’elle projette plus tard sur la toile.

La Fondation a pris le parti d’épurer et de moderniser l’image que l’on peut avoir des oeuvres tardives de Claude Monet : les Nymphéas sont exceptionnellement désencadrés, dans une scénographie volontairement aérée. Les tableaux prennent ainsi toute leur dimension en révélant leurs transparences. Ces compositions inédites, ces perspectives vertigineuses et ces reflets vaporeux dans lesquels se mélangent l’eau et le ciel révèlent toute l’acuité avant-gardiste de Monet.

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La Biographie d'Anna-Eva Bergman, « Vies lumineuses » écrite par Thomas Schlesser, directeur de la Fondation Hartung-Bergman et professeur à l'École polytechnique, paraît ce jeudi 10 novembre aux Éditions Gallimard. 

Anna-Eva Bergman - Vies lumineuse  par Thomas Schlesser Éditions GallimardElle a longtemps échappé aux radars de l'histoire de l'art. On découvre aujourd'hui avec Anna-Eva Bergman (1909-1987) une peintre d'importance majeure qui a investi dans son œuvre une ambition sacrée, presque mystique. Sa vie, racontée pour la première fois grâce à une enquête au cœur de ses archives, est hors norme : une enfance norvégienne sous le signe de la peur ; une jeunesse bohème et aventureuse à travers l'Europe ; une carrière d'illus- tratrice ; des démêlés avec l'Allemagne nazie ; une lutte acharnée avec une santé défaillante ; trois mariages, dont deux avec le même homme – Hans Hartung – à vingt-huit ans de distance ; une fin tragique dans la splendeur de sa villa d'Antibes.

Mais, surtout, Anna-Eva Bergman, c'est une vie dédiée à la création, loin des modes. Elle est aujourd'hui l'objet d'un engouement spectaculaire et sa cote s'envole. Il n'en a pas toujours été ainsi. Insuffisamment reconnue dans son pays d'origine, défendue par quelques rares alliés en France et en Europe, elle fera une très honorable carrière, certes, mais en sourdine, souvent dans l'ombre. Elle a beau croiser la route de Kandinsky, Soulages ou Rothko, elle demeure marginale. Caractérisés par l'emploi de feuilles d'or et d'argent et le rythme de la ligne, ses tableaux sont des évocations hiératiques et simpli- fiées, radicales, des grandes forces structurantes de l'univers – les éléments, les minéraux, le temps... Elle a laissé une quantité considérable de documents (la plupart en norvégien) qui permettent de comprendre enfin cette femme, dans la complexité de son être, le drame de son existence et la magnificence de son œuvre.

Thomas Schlesser est directeur de la Fondation Hartung-Bergman et professeur à l'École polytechnique.

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L’exposition numérique : Initiative pédagogique ou grand Barnum? Par Martine Manfré Itzinger Que penser des images numériques qui se multiplient et se substituent aux œuvres  d’art originales? Expositions immersives, œuvres  générées par ordinateur, écrans interactifs, artistes numériques et NFT laissent à penser que produire ou admirer une peinture ou une sculpture ne suffit plus. Il faut à tout prix aujourd’hui que la prise de contact avec l’art soit ludique et numérique. L’émotion face à l’œuvre  n’est plus une priorité semble-t-il et les lieux d’exposition sont devenus à mon sens des lieux de consommation plus que des lieux de connaissance, de flânerie et de rêverie.

Nous voyons fleurir aux quatre coins du pays, et même du monde, des projections spectaculaires d’œuvres  d’art qu’il n’est plus besoin de découvrir ‘’de visu’' pour les apprécier. L’idée est plaisante mais est-elle suffisante? Entrer dans une salle où sont projetées des images géantes qui se répondent, se superposent, se croisent et se mélangent sur des écrans à 360 degrés et à grande vitesse semble désormais ce qui se fait de mieux en matière de diffusion de l’art auprès du public.

Il n’est plus au gout du jour de prendre son temps devant une œuvre, de prendre du recul pour en savourer la vue d’ensemble ou, au contraire, de s’en approcher le plusL’exposition numérique : Initiative pédagogique ou grand Barnum? Par Martine Manfré Itzinger  possible pour en percevoir chaque détail au risque de déclencher une alarme et les foudres d’un gardien scrupuleux.

Voir l’œuvre ’’en vrai’’ n’est pas nécessaire pour en apprécier la beauté me direz-vous. C’est vrai! Et, de ma propre expérience, j’acquiesce. Je me remémore le plaisir de mon enfance à feuilleter un livre de peinture aux mauvaises reproductions qui pourtant m’ont tant impressionnées . Mais ces reproductions, si elles ont déclenché mon intérêt pour l’art, n’ont pas remplacé l’œuvre  d’art et l’émotion que celle-ci a provoqué  lorsque, enfin, je me suis retrouvée face à elle. Si l’image, sur papier glacé ou sur écran, nous donne une idée de ce qu’est l’œuvre, seule la vision directe peut révéler les effet  vibratiles de la matière, sa profondeur ou sa transparence, le geste de l’artiste avec sa vigueur, son intensité ou sa légèreté. Le tableau, au-delà de la représentation, nous laisse ‘’entrer’’ dans la peinture et pas seulement dans le sujet. Il n’est pas seulement une surface plane mais une surface vivante qui nous laisse pénétrer un sujet mais aussi l’âme de l’artiste.

Et qu’en est-il de la promenade dans le musée, ce lieu où l’on vient pour voir un artiste ou une œuvre  et où l’on en L’exposition numérique : Initiative pédagogique ou grand Barnum? Par Martine Manfré Itzinger découvre des milliers au gré de nos déambulations. Aucun logiciel ne saurait remplacer le plaisir de se perdre dans les couloirs labyrinthiques du Louvre ou des Offices. Errer d’une salle à l’autre, d’une époque à une autre, d’un genre, d’un style, d’un artiste, d’une ambiance différents à chaque pas. Au fil des déambulations on regarde, on voit, on connait, on reconnaît mais aussi on découvre, on redécouvre puis on cherche, on trouve, on apprend, on oublie, on aime, on déteste et même, parfois, on se surprend à aimer ce que l’on détestait. L’œil  s’exerce, s’habitue et le cerveau, au début plutôt en éveil, lâche prise et s’adonne à la rêverie. Le temps ne compte plus et l’on profite d’un moment de pur délice.

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Lochka1989 116x89 cm Nativité Naissance

"Peindre pour ne plus penser me plaît penser pour peindre n'est qu'une singerie de la grande marée de l'esprit" Francis Picabia

En 1977 je quittais Paris pour Venise parce que je voulais peindre !! J'avais faim de beauté, soif de couleurs et un besoin sensuel d'un corps à corps qui était devenu impossible dans un Paris coupeur de cheveux en quatre enivré de discours figé dans les avant gardes du début du siècle ( le XXème...), Prostré dans le blanc du carré blanc sur fond blanc académisant les ready-made castrant toute velléité d' expression  en ringardisant la figure...bref ne plus penser l'art mais m'immerger dedans.

Venise est musique  Venise rend tout possible car elle rend tout beau en le nimbant d'eau !

Lorsque je peins je ne sais pas où je vais où mon pinceau me conduira, je le privilégie à l'écriture  car il me donne la possibilité de rendre immédiatement visible toute une histoire dont le déroulement linéaire nuirait au côté " brut" " mystérieux" de l'expérience.

Là une histoire de maternité à venir une naissance attendue une gestation vécue avec l'inévitable anticipation  mentale et ce sentiment qui s'est confirmé d'une manière tellement violente  d'être un vecteur traversé par la vie un pont de chair et de sang .

Picabia disait aussi qu'on n'est pas responsable de ses actes  car on n'en mesure la portée  qu'une fois qu'ils sont accomplis...

Aussi la maternité ne saurait se dire toute car c'est l'expérience de la vie dans son mystère et dans sa magie.

Enfant, enfant à venir , la vie que je viens tout juste de sentir battre en moi comme je la pressens déjà avoir hâte de partir.

À peine passée par l'expérience de la chair s'envoler s'élever se fondre et disparaître dans le cycle sans cesse renouvelé de la vie .attentif à la belle harmonie de son incessant bruissement.

Le triple visage de la mère penché  vers l'enfant lui-même démultiplié  et tendant vers le départ l'envol de l'oiseau à l'envers  en haut à gauche  ( à gauche car le tableau me regarde)

Le second visage semble méditatif le front appuyé sur la main et le troisième est brisé il est créateur traversé par l'inspiration le souffle divin.

Parler d'une toile comment le pourrais-je sans que le tableau y perdre car enfin je peins ce que je ne saurais dire aussi bien  avec des mots  le langage ( le mien car je ne saurais hélas écrire comme Céline) induit une durée ou plutôt un déroulement  un sens alors qu'une peinture permet à toute la pensée  en entier de se donner à voir d'un coup d'œil  ensuite chacun y cheminant suivant sa propre sensibilité la circulation y est libre tout est donné à voir !!

Je peins par curiosité pour voir où cela me mène c'est pour moi un acte quasiment religieux par lequel c'est en m' abstrayant  le plus possible  que quelque chose vient sur la toile  qu'une histoire des histoires  prennent forme  des figures bien sûr en tension et que je souhaite comme en suspension .

Ici ( et j'étais enceinte ...est ce important ?) Écriture de femme , interrogation certes asexuée car il s'agit bien de peinture mais néanmoins cette interrogation  qui porte sur le corps  le corps béance par laquelle la vie le mystère la magie se perpétue...

Quoi d'autre que l'éternelle ment renouvelé miracle de la vie ?

Un battement de cil de la naissance à la mort une dynamique constante un flux un mouvement où nous courons d'une forme à l'autre toujours imparfaite toujours en mouvement  dans un souffle qui nous meut nous transforme ne nous laisse jamais tranquille sauf à s'y abandonner et accepter dans la joie ce qui nous est donné comme un miracle fugace et magnifique fait de chair de sang et de souffle.

Lolochka

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 Isabelle Malmezat nous parle de son expérience

Isabelle Malmezat nous parle de son expérience ( https://www.lelivredart.com )

Pourquoi avoir voulu publier un livre sur votre travail ?

On sait qu’il est important pour un artiste de documenter son parcours artistique de parutions diverses, livres, catalogues, témoignages d’une époque, d’une période ou d’un travail spécifique. Tous les artistes ou presque aimeraient le faire, certains le font et beaucoup ne le font pas faute de moyens, d’idées, d’informations…

J’ai quelques parutions, un livre, plusieurs catalogues, des petites choses… Mais rien de très récent. J’avais l’idée depuis longtemps de refaire un livre, assez fourni et documenté, mon travail avait évolué, il fallait quelque chose… Mais c’est une entreprise qui demande des sous, du temps, des conseils… J’avais beaucoup de travail donc j’ai remis ça à plus tard.

Puis le moment est venu et j’ai pensé à faire les choses différemment et à demander la collaboration d’un véritable éditeur de livres d’art qui m’offrirait non seulement l’ensemble des compétences techniques requises mais plus encore une vue d’ensemble sur le monde artistique actuel.

Vous avez organisé une souscription pour votre livre, comment cela s’est-il passé ?

Au début du projet, je n’étais pas très encline à faire une souscription. L’idée était très loin de moi. J’avais le sentiment que cela signifiait « demander » de l’argent, voire « quémander » ! Je n’imaginais même pas à qui envoyer cette souscription ni qui cela pouvait bien intéresser. Myriam [la directrice éditoriale, ndlr] m’a convaincue.

Elle m’a dit qu’une souscription ne consiste pas seulement à demander une aide financière, mais que les gens qui contribuent le font car ils sont réellement intéressés et ont à cœur de suivre le travail de l’artiste, de contribuer à sa visibilité. Beaucoup de projets d’édition d’art s’accompagnent en effet d’une souscription.

Lelivredart a donc créé un document présentant le projet du livre. Mes contacts ne sont pas très nombreux. J’ai envoyé ce document à une centaine de personnes ce qui n’est pas énorme. J’ai également mentionné ce projet sur mon site et l’ai posté sur Instagram et Facebook.

Au final, la souscription m’a permis de réunir un peu plus d’un quart du budget et j’ai décidé d’en profiter pour augmenter le nombre de pages.

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Christian Schad - Graf St. Genois d'Anneaucourt ( Comte St. Genois d'Annecourt )  1927 Huile sur bois Centre Pompidou - Musée National D'Art Moderne Paris Achat en souvenir de Siegfried Poppe - 2000La Nouvelle Objectivité nait dans un contexte historique difficile :
Après la désillusion de la Première Guerre mondiale les artistes allemands se détournent de l’expressionnisme pour une mise à distance du sentimentalisme de ce courant au profit d'un art plus objectif. En ces temps incertains, un nouveau pan de l’histoire est en marche et le régime politique alors mis en place est en pleine transformation. Le pays est le théâtre de conflits politiques internes qui compromettent pourtant cette jeune démocratie fragile. Certains regrettent le régime précédent qui s’est pourtant avéré incapable d’éviter le cataclysme de la première guerre.
La guerre est responsable en Allemagne de 2 millions de morts et 4 millions de blessés, amputés et gueules cassées. La population civile n’a pas non plus été épargnée et la force de travail du pays est anéantie, ce qui entraine des conséquences désastreuses pour la population.
La République est donc proclamée le 9 Novembre 1918 mais l’Allemagne, vaincue, doit payer un lourd tribut ce qui l’ampute considérablement de ses ressources économiques. Elle perd en effet 13% de son territoire dont l’Alsace, la Lorraine, la Poznanie et la Silésie, ses colonies et ses brevets industriels. Après l’armistice, les réparations exorbitantes et l’occupation de la Ruhr par la France et la Belgique, en représailles du non paiement de la dette imposée par le traité de Versailles, achèvent l’effondrement de l’économie allemande. Du point de vue politique les partis de droite et de gauche s’affrontent et les plus radicaux, comme la faction spartakiste, sont évincés par le gouvernement modéré de la République de Weimar qui doit faire face à une inflation galopante et à une crise politique et sociale sans précédent. Tandis que certains s’enrichissent considérablement, les plus démunis sont abandonnés à leur sort et la petite bourgeoisie s’effondre.
Une brève reprise, qui s’achève avec la crise de 29, va se profiler grâce aux fonds américains du Plan Dawes de 1924 et au modèle de rationalisation du travail proposé par le taylorisme. Le bond économique favorisé par ces mesures développe en même temps la culture de masse et la standardisation à tous les niveaux. S’imposent alors des modèles rigides qui éliminent tout individualisme. Certes, cette politique de rationalisation s’avère efficace mais elle devient peu à peu excessive et pesante. Si la production standardisée de masse et peu couteuse est nécessaire pour répondre aux besoins urgents de l’après guerre. Elle va surtout avoir des effets dévastateurs sur les familles modestes, ouvrières pour la plupart, et les individus déjà en difficulté. Durant la République de Weimar, et malgré des tensions violentes, l’économie est donc parvenue à se restructurer sur un nouveau modèle. Mais, comme souvent, la reprise ne profite pas à tous et l’embellie s’avère rapidement de courte durée, mettant le régime parlementaire en péril. En 1932 le nombre de chômeurs atteint les 6 millions et marginalise une grande partie de cette population.
C’est dans ce contexte que, en 1933, l’entourage de Hindenburg parvient à convaincre celui-ci de faire appel à un certain Adolphe Hitler qui, le 30 Janvier 1933, deviendra le dernier chancelier de la République de Weimar à l’agonie. Ce choix entraînera l’Allemagne dans un nouveau conflit mondial, avec les conséquences que l’on connait.
La République des Arts :
En dépit des conflits idéologiques et des difficultés sociales des années 20, les arts vont prendre un essor inattendu au point que l’on qualifiera cette période de « République des arts ». En effet, au même moment, les artistes s’émancipent de l’expressionnisme et participent à plusieurs courants avant gardistes différents en quête d’un nouveau langage. C’est ainsi que nait la Nouvelle
Objectivité, en marge du Bauhaus, du constructivisme, de Dada (1) . La Nouvelle  Objectivité répond à son époque par une facture simple et efficace, immédiatement compréhensible, dénuée de toute forme d’individualisme, de sentimentalisme ou d’intellectualisme.

REF IMAGE ci-dessus : Christian Schad - Graf St. Genois d'Anneaucourt
( Comte St. Genois d'Annecourt )
1927 Huile sur bois
Centre Pompidou - Musée National D'Art Moderne Paris
Achat en souvenir de Siegfried Poppe - 2000

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Luzias SIMONS,  Stockage 191, lightjetprint,140 x 200 cm, 2021, © VG Bild-Kunst Bonn 2021Avant de répondre à cette question, définissons ce qu’est un collectionneur. Même si ce terme est plein de promesses, de variété de choix et évoque des personnalités variées et surprenantes, commençons par rendre le statut de collectionneur accessible. Être collectionneur, c’est choisir un tableau ou un objet pour sa beauté propre, pour ce qu’il évoque, ce qu’il provoque comme émotion, ce qu’il convoque, comme événement ou souvenir; c’est lui choisir un endroit particulier, où on pourra venir librement chercher un dialogue avec ce tableau ou cet objet ; c’est choisir ensuite un autre tableau ou objet, un peu différent voire très différent, avec une coloration distincte, voir opposée, provoquant la même intensité de réaction intérieure. Ces deux œuvres vont vivre près ou loin l’une de l’autre, elles vont rayonner, engager un dialogue entre elles et avec vous, ou faire surgir une opposition enrichissante. Voilà, vous êtes déjà un collectionneur ! Nous sommes donc tous des collectionneurs en puissance.

L’art nous transforme

Il y a certainement un aspect psychologique dans le fait de collectionner des œuvres d’art. Pour Joéline Andriana, Docteur en psychologie, “le phénomène des collections provient d’un désir inconscient initial d’obtenir et de retenir des données, des objets, des aventures qui rappellent un moment heureux, une symbolique alliée à un plaisir, une personne, un contexte ».

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Affiche de l’exposition Hey ! Le dessin, Halle Saint-Pierre, ParisHey ! Le dessin, Halle Saint-Pierre, Paris

« Le dessin est père des trois arts… » -disait Giorgio Vasari. Pourtant pendant très longtemps il n’était considéré que comme une étape préparatoire, comme esquisse. Il n’y a pas longtemps même les grands collectionneurs des œuvres contemporaines, ainsi que les grands musées préféraient voir dans leurs collections des peintures, des sculptures et des installations au détriment des dessins. Heureusement il y avait toujours des amateurs d’art professionnels et particuliers avisés qui malgré le contre-courant ont défendu avec détermination et avec constance le dessin en le considérant comme art majeur. A nos jours grâce à eux l’attention de plus en plus de galeristes, muséologues et commissaires d’exposition se tourne vers cette magnifique discipline artistique. Après plusieurs expositions préalable La Halle Saint-Pierre en collaboration avec la revue Hey ! et sous le commissariat de Anne Richard récidive avec le Hey! Le dessin. A travers les œuvres de soixante participants venus de trente pays le visiteur peut découvrir la diversité du dessin dans le domaine technique, matériaux, style et motivation. Des dessins sur des feuilles d’arbre des soldats inconnus de la Grande Guerre, en passant par des dessins sur porcelaine de Sergei Isupov jusqu’aux œuvres à l’encre de chine rappelant à l’expressionisme allemande de Marcos Carrasquer ou des soucoupes volantes (OVNI ?) de couleurs vives en feutre de Ionel Talpazan, un large éventail montre la complexité et la diversité de ce moyen d’expression aussi ancien que l’humanité. A côté des dessins faits par des artistes formés dans des écoles des arts sont présents des œuvres des incarcérés japonais condamnées à mort, des malades dépressifs, des tatoueurs et des tagueurs. Ce qui m’a interpellé le plus c’étaient les dessins de Laurie Lipton dont j’ai jamais eu l’occasion de voir qu’en reproduction.  Ils sont inspirés par les grands maîtres comme Dürer, Memling, Van Eyck Rembrandt et Goya, mais traitent les sujets contemporains. Laurie Lipton est née aux Etats Unis, où elle obtenu son diplôme des beaux-arts en dessin à l'Université Carnegie-Mellon en Pennsylvanie. Après avoir passé trente-six ans en Europe, notamment aux Pays-Bas, en Belgique, en Allemagne, au Royaume-Uni et en France, elle a retourné dans son pays natal. Avec un regard d’un quasi-étranger elle est devenue très critique envers la société américaine.

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Depuis l’accrochage « Elles » de 2009 à Beaubourg, dédié aux femmes artistes (il s’agissait bien d’un accrochage des collections permanentes et non d’une exposition temporaire) je ne cesse de m’interroger : pourquoi distinguer les artistes ‘’femmes’’ et les singulariser par leur sexe ? L’artiste est avant tout artiste au travers de son art et non de son genre et il me semble que désigner les artistes par leur appartenance à un genre, en l’occurence parce qu’il est féminin et non masculin, plutôt que par leur art seul, est plus réducteur que valorisant. On se doit de remarquer que personne ne se sent obligé de préciser qu’il s’agit d’un artiste ‘’homme’’ lorsque l’on parle d’un artiste de sexe masculin. Alors pourquoi une telle sexualisation de l’art lorsqu’il s’agit d’oeuvres produites par une femme? Cette distinction n’est-elle pas une forme de stigmatisation? Si une oeuvre nous plait, nous plait-elle parce qu’elle a été produite par un homme? Par une femme? Ou par l’artiste qui a su nous émouvoir?

Properzia da Rossi, Joseph et la femme de Putiphar, marbre,1520, Basilique San Petronio de Bologne.Un peu d'histoire

Il faut faire beaucoup d’effort pour relever les noms des femmes peintres reconnues comme telles avant le XVIIème siècle. Dans les documents officiels du XIV au XVIIème siècles, il est possible de trouver des noms de femmes mais elles sont répertoriées comme «épouse d’artiste ou d’artisan parisien» mais non en tant qu’artiste. Au XIVème siècle, Boccace fait exception (1) et cite trois femmes, Martia, Timarète et Irène, pour leur activité artistique remarquée. Il faut ensuite attendre le XVIème siècle pour que Giorgio Vasari (2) fasse mention de Properzia de Rossi de Bologne comme une artiste remarquable (1490-1530), sculptrice de son état. On peut ensuite mentionner Artemisia Gentileschi (1593-1656) brillante peintre caravagesque comme artiste qui a largement marqué les esprits puis Rosalba Carriera (1675-1757), peintre vénitienne qui introduisit la mode du portrait au pastel en France. Deux femmes sont parvenues à passer le seuil de la prestigieuse Académie : Rosalba Carriera, reçue en 1720 sur demande de Louis XV et Elisabeth Vigée-Lebrun, admise en 1783.

Properzia da Rossi, Joseph et la femme de Putiphar,
marbre,1520, Basilique San Petronio de Bologne.

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 Le Petit Palais prête, depuis peu, ses cimaises à un peintre quelque peu méconnu en France mais qui mérite le déplacement. Portant le poids de l’histoire russe, Illya Répine, puisque c’est de ce peintre russe qu’il s’agit, nous invite à comprendre l’âme russe par le prisme de sa peinture, naturaliste mais néanmoins novatrice. En effet, le XIX ème siècle, période de grands bouleversements en Russie, va être immortalisé par Répine qui va suivre le cours de l’histoire dans ses différentes étapes. Le petit Palais nous propose un retour dans l’histoire de la Russie impériale, de la révolution et des prémisses de la Russie soviétique dont Répine s’est fait le chroniqueur durant plus de soixante ans. C’est une immersion spectaculaire et dépaysante qui a pris forme grâce à des prêts inespérés, dont ceux du Musée Russe de Saint Petersbourg et de la Galerie Trétiakov de Moscou.
Biographie

Illya Répine (1844-1930)Répine nait en Ukraine en 1844 et les débuts de sa carrière artistique sont liés à la Russie. Il apprend l’art des icônes avec Ivan Bounakov mais s’essaye aussi à l’Impressionnisme puisqu’il s’installe pour un temps à Montmartre dans les années 1870. (Le vendeur de nouveautés, 1873). Il ne persiste pas dans cette voie qui est pourtant celle prônée par l’Académie de Moscou et de Saint Petersbourg, voie qui lui assurerait la réussite.
En 1872 il fait la connaissance de Pavel Trétiakov, important mécène et collectionneur russe, qui lui achète de très nombreuses oeuvres et que l’on retrouve aujourd’hui encore à la Galerie Trétiakov.
Répine sera tour à tour peintre académicien, enseignant, membre du groupe des Ambulants, peintre pour le tsar, écrivain et fréquentera les intellectuels progressistes russes dont les écrivains Tolstoï, Tourgueniev et Gogol.

En 1880 il part pour la Crimée afin de rassembler les matériaux pour son tableau (les Zaporogues écrivant une lettre au sultan de Turquie.1880-1891). Ce tableau historique, montre des Cosaques zaporogues rédigeant un courrier regorgeant d’insultes en réponse au sultan ottoman Memed IV qui exigeait leur soumission. Cette oeuvre est importante car elle souligne déjà l’orientation que prendra l’oeuvre de Répine vers une peinture nationale russe, libérée des courants imposés par l’Europe de l’Ouest et qui doit trouver son propre chemin. Le tableau exalte la liberté et la résistance à l’oppression des cosaques et met en avant leur détermination, leur solidarité et leur courage et, par analogie, devient un symbole fort pour les artistes et pour toute la Russie.
« Tout ce que Gogol a écrit sur eux est vrai ! Un sacré peuple ! Personne dans le monde entier n'a ressenti aussi profondément la liberté, l'égalité et la fraternité. La Zaporoguie est toujours restée libre, rien ne l'a soumise. »

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Mary Reynolds Jeune Américaine expatriée en France, Mary Louise Reynolds (1891-1950), entraînée dans le cercle des surréalistes, devient une artiste reconnue à la pointe de l’avant-garde et s’engage dans la Résistance en 1941.

Veuve de guerre, la belle Mary débarque dans le Paris des années folles qui swingue au son du jazz et ferraille autour de Dada et du surréalisme. Du Dôme à Saint-Germain-des-Près, du Jockey à l’emblématique Bœuf sur le toit, Mary règne sur les nuits de la capitale et se lie avec Henri-Pierre Roché, Constantin Brancusi, Man Ray, Peggy Guggenheim, Jean Cocteau, André Breton et, surtout, le séduisant Marcel Duchamp dont elle s’éprend. Friande d’esthétisme, l’époque la conduit à la reliure d’art et ses réalisations, recherchées par une clientèle exigeante, rivalisent d’audace et d’humour.

Alors que la France est à la merci des nazis, Mary entre dès mars 1941 dans la Résistance aux côtés de Gabrièle Picabia. Mais le réseau est donné : Mary échappe de peu à la Gestapo et, après une folle épopée, regagne clandestinement les États-Unis. Rentrée à Paris après-guerre, elle dirige une revue d’art, avant de s’éteindre, frappée par la maladie, veillée par Duchamp. Christine Oddo nous restitue dans un style alerte et limpide cette histoire d’amour et d’art.

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Eduardo Carvalho, photo de Folha de FrancaCe n’est pas si souvent qu’un artiste brésilien contemporain est à l’honneur au Louvre aussi l’évènement mérite-t-il d’être signalé. Si depuis 2004 le Louvre a ouvert ses portes à la création contemporaine, cela ne s’est pas toujours fait sans heurt. Il s’agissait pourtant jusque là de mettre au coeur des chefs d’oeuvres historiques des oeuvres d’artistes modernes et surtout contemporains plutôt bien connus pour montrer au public que le Louvre était un musée vivant. Ces oeuvres se sont alors imposées de manière pérenne ou éphémère, au grand dam des uns et sous les applaudissements des autres. Cette année, la grande institution poursuit sa démarche avec, une surprise de taille puisqu’elle offre ses cimaises à un jeune artiste brésilien de 29 ans, Eduardo Carvalho qui, nous l’espérons, gagnera dès lors en visibilité en Europe.
Né au Brésil dans le Minas Gérais, Eduardo Carvalho est un jeune artiste autodidacte qui a interrompu ses études à 11 ans pour soutenir sa famille et travailler comme ouvrier rural avant de devenir boulanger et partir à Franca en Espagne en 2012.
Rien ne le disposait à devenir artiste si ce n’est, depuis l’enfance, un don exceptionnel pour le dessin qui impressionnait tous ceux qui le rencontraient.

A Franca, le jeune boulanger reprend le dessin qu’il avait un peu délaissé et se rend compte que ses illustrations sans prétention attirent les regards. Il décide alors de travailler le dessin réaliste et passe courageusement un examen national de certification de compétences pour les jeunes et les adultes (ENCCEJA). L’un de ses dessins est retenu pour illustrer un recueil de poèmes du groupe auquel il appartient et le Théâtre Municipal de la ville lui propose d’exposer parmi d’autres artistes. Dès lors, son destin est tracé.
Il a participé depuis à plusieurs évènements artistiques à Franca mais aussi à Ribeirao Preto dans le Sud Est du Brésil (Sao Paolo) et, en 2020, il a été invité à exposer son oeuvre phare, Le regard du noir, à Paris, au musée du Louvre.

Rectificatif : Eduardo Carvalho ne sera pas présenté au Louvre par Martine Manfré Itzinger
A mon grand regret, il semblerait que le jeune artiste brésilien Eduardo Carvalho, dont j’avais évoqué le talent dans un précédent article, ne sera pas présenté au Louvre et récompensé à Paris comme je l’avais annoncé. La Covid 19, ou d’autres raisons inconnues, auront eu raison de ce projet.
Ne doutons pas pour autant qu’une belle carrière au Brésil, si ce n’est à l’international, seront au rendez vous et son jeune talent bientôt présenté comme il le mérite

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Salle Geneviève Asse 2 - Picture of Musée des Beaux Arts- La Cohue, VannesGeneviève Asse est décédée ce 11 Aout après une vie vouée à la peinture et une reconnaissance internationale qui ne s’est jamais démentie. On retiendra surtout son inlassable passion pour le bleu, probablement inspiré de sa Bretagne natale auquel on a associé son nom. Il y a le bleu Klein et le bleu Asse. C’ est une marque de fabrique qu’on n’est pas prêts d’oublier.
Chaque tableau de Geneviève Asse est une fenêtre vers l’in fini. Une oeuvre dans laquelle il est bon de se perdre, pour oublier l’agitation quotidienne et profiter d’un instant de quiétude et de poésie.
Si cette artiste a commencé sa carrière avant les années 50 dans la figuration, qui lui était inspirée par Cézanne qu’elle admirait particulièrement, elle s’en est détournée après la seconde guerre mondiale pour glisser vers l’abstraction et en devenir l’une des artistes phare de sa génération.
Plus récemment, présente en bonne place à Beaubourg dans les collections permanentes elle a été, bien entendu, fait partie de l’exposition « Elles font l’abstraction » dont elle était sans aucun doute l’une des figures emblématiques.
Elle nous a laissé un ensemble de peintures et de gravures considérable que l’on peut admirer dans les musées et galeries du monde entier et, malgré sa célébrité, elle s’est éteinte à 98 ans en toute discrétion.
Je tenais à saluer une dernière fois cette grande dame de la peinture pour la remercier pour chaque moment de sérénité dont j’ai profité en me plongeant avec délectation dans le bleu de ses tableaux.

Martine Manfré-Itzinger

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