Mehdi Charef : entre ruptures et continuités intertextuelles par Fabrice Venturini En mai 1985, un film créa une véritable onde de choc sur les écrans français : Le thé au harem d’Archimède. Issu d’un roman publié en 1983 aux éditions du Mercure de France, son auteur, Mehdi Charef, signait là l’œuvre qu’il faut considérer comme le manifeste de la génération « beur ».
Dès lors, de son premier à son dernier film, « Graziella », Mehdi Charef aura enfilé les perles…d’une métaphore filée ; et n’aura eu de cesse d’entériner la cause des altérités : intertextuelles d’abord, puisqu’elles surplombent son travail de faiseur d’images.
Marilyn Monroe, Humphrey Bogart, Giuletta Masina, Jean Seberg et, in fine, Rossy de Palma, cohabitent ainsi - douloureusement ? - au sein des fictions Charefiennes.
Chaque situation filmique, et finalement écranique, est, de fait, redimensionnée. L’ensemble constituant le gage de ce qu’un psychanalyste « concerné » analysait si bien : « arabe = rebeu = le beur = rebel ».
A tout préjugé esthétique, par voie de conséquence….
Mehdi Charef, né le 24 octobre 1952 à Maghnia, en Algérie, est un écrivain, dramaturge, scénariste et réalisateur de cinéma français. Il arrive en France à l'âge de dix ans. Il passe une grande partie de son enfance et adolescence dans les cités de transit et les bidonvilles de la région parisienne. Fils d'ouvriers, il travaille lui-même en usine de 1970 à 1983, comme affûteur. Il aborde le cinéma en 1985 quand Costa-Gavras lui conseille de réaliser lui-même la version cinématographique de son roman Le Thé au harem d'Archi Ahmed, dont il écrit aussi le scénario. Le film remporte de nombreux prix, notamment le Prix de la jeunesse au Festival de Cannes 1985, le prix Jean-Vigo 1985 et le César du meilleur premier film à la 11e cérémonie des César. En 2005, il signe une première pièce de théâtre, 1962 - Le dernier voyage, évoquant la fin de la guerre d'Algérie. FilmographieRéalisateur Source : Wikipedia |