Jean Dubuffet, Les prestations, 6 juillet 1979, acrylique sur papier entoilé (avec 6 pièces rapportées collées), 51 x 70 cm
Coll. Fondation Dubuffet, Paris © ADAGP, Paris, 2024
Avoir été choisie pour être l’invitée de la présente édition du Salon du dessin touche particulièrement la Fondation Dubuffet, qui, durant toute l’année 2024, célèbre ses 50 ans d’existence. Créée par l’artiste lui-même, la fondation a été reconnue d’utilité publique par décret en 1974. L’exposition présentée par la Fondation au Salon du dessin est l’un des premiers événements organisés pour cet anniversaire. Elle prend la suite des prestigieuses institutions muséales, invitées jusqu’à présent, qui avaient choisi de présenter les plus belles « feuilles » de leurs collections. Le terme en usage de « feuille » a une résonnance conventionnelle que Jean Dubuffet aurait sans doute rejetée, lui qui n’a eu de cesse de s’opposer aux valeurs académiques.
Riche d’une collection de plus de 1 300 oeuvres sur papier, dons de l’artiste de son vivant ou acquisitions plus récentes, la Fondation a sélectionné 55 oeuvres réalisées entre 1935 et 1985 qui témoignent de la diversité des techniques employées par Jean Dubuffet et de l'usage inventif qu'il en fait.
Artiste majeur de la seconde moitié du XXe siècle, Jean Dubuffet (1901-1985) s’engage, en 1942, dans une vaste entreprise de déstabilisation de l’institution culturelle. Ainsi, à ceux qui défendent le parti du bien dessiner, il leur oppose celui du mal dessiner. Dans un entretien où il est tout à la fois l’interviewé et l’intervieweur, il explique : « On appelle couramment bien dessiner le faire de manière à s’approcher avec exactitude d’une prise de vue photographique et c’est ce qui m’apparaît à moi mal dessiner, ou plutôt ne pas dessiner du tout. À toute production d’art, si humble soit-elle, on demande en tout cas qu’elle soit créative. »
Mais peut-on vraiment parler de dessin chez Dubuffet ? « Je m’occupe à longueur de journée à des dessins à l’encre de Chine, écrit-il en 1944, pas de graphismes déliés […] respectant la fleur du papier, mais au contraire le papier je le besogne, l’arrache, le griffe, l’écorche ». Le matériau est une donnée essentielle dans l’oeuvre de l’artiste : « L'art doit naître du matériau et de l’outil et doit garder la trace de l'outil et de la lutte de l’outil avec le matériau. L’homme doit parler mais l’outil aussi et le matériau aussi ». Ainsi, chez Dubuffet, le papier parle : support parfois brutalisé, gratté, peint, découpé et assemblé, il est parfois simplement ajouté pour servir d’aplat de couleur. Avec le papier, il y a l’instrument qui permet de dessiner. Dubuffet est féru d’innovations techniques. Chaque période de son travail se voit privilégier un outil : ainsi ses tout premiers dessins du cycle de (1962-1974) sont réalisés avec un stylo Bic quatre couleurs, le marker et le feutre prendront ensuite le relais. Le choix des oeuvres exposées démontre que le dessin - tout comme la peinture, la sculpture, la musique et l’architecture – a constitué pour Jean Dubuffet un terrain d’expérimentations et d’invention. Le dessin n’est jamais – ou sinon très rarement – une étude pour une oeuvre plus aboutie. Il est un sujet à part entière. INFORMATIONS PRATIQUES Salon du dessin – du 20 au 25 mars 2024 Palais Brongniart, Place de la Bourse – 75002 Paris |
Horaires • Mercredi 20 mars : 12h - 20h
CONTACT PRESSE Agence Dezarts I Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. Anaïs Fritsch: +33 6 62 09 43 63 Marion Galvain: +33 6 22 45 63 33 Noalig Tanguy: +33 6 70 56 63 24 |