V. Simon – Cosmogonie. La Terre – 1955 – huile sur toile – 239 x 290 cm GALERIE HERVE COURTAIGNE
53 rue de Seine – 75006 Paris
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Reviendra-t-il ?
Art brut, singulier et fantastiqueAnselme Boix-Vives, Aristide Caillaud, Augustin Lesage, Victor Simon
Œuvres rares des années 1930 aux années 1970Exposition du jeudi 1er octobre au samedi 14 novembre 2020
Dans son premier ouvrage, publié en 1953 et intitulé Reviendra-t-il ?, le spirite Victor Simon (1903-1976) raconte ses communications avec l’au-delà, depuis l’enfance. Les esprits qui guident sa main lorsqu’il peint d’étonnants mandalas constituent selon lui des forces souveraines, bienfaisantes et universelles.
V. Simon possède, en la matière, un mentor, originaire comme lui du Pas-de-Calais et de ses corons : Augustin Lesage (1876-1964), convaincu d’œuvrer sous la dictée d’anges - sa sœur défunte, l’artiste Léonard de Vinci, le philosophe grec Maryus de Tyane ou le noble égyptien Menna. Auteur de 800 toiles, cet ancien mineur est aujourd’hui l’un des plus fameux artistes bruts collectionnés dès 1948 par le peintre Jean Dubuffet, pionnier de la reconnaissance des créateurs autodidactes et exaltés.
A. Lesage – Composition médiumnique - vers 1944 huile sur toile – 145,5 x 91 cm |
À l’autre bout de la France, quelques années après la parution de Reviendra-t-il ?, un ancien berger catalan, devenu épicier en Savoie, s’adonne lui aussi à la peinture, de manière spontanée et intuitive, une fois l’heure de la retraite et du veuvage venue. Il s’agit d’Anselme Boix-Vives (1899-1969), auteur de 2000 dessins et peintures. Travaillant d’autre part à la rédaction d’un plan de paix, L’Union mondiale, cet artiste l’adresse au Général de Gaulle, à la reine d’Angleterre et au pape. Les peintures d’A. Boix-Vives sont peuplées de figures enchantées, particulièrement celles, protectrices, qu’il imagine vivant à la surface de la Lune. Au centre de l’Hexagone, à Moulins, vit alors Aristide Caillaud (1902-1990), épicier charcutier qui, durant la seconde guerre mondiale, entreprend une carrière de peintre, immédiatement repéré par J. Dubuffet. Donnant forme « au bestiaire à venir de nos songes » selon l’écrivain Jean Lescure, cet artiste n’a de cesse d’incarner un univers peuplé d’apparitions angéliques ou cosmiques. En réunissant ces 4 héros de l’art non officiel, la Galerie Hervé Courtaigne, cet automne, célèbre la part la plus enchantée de la création du XXe siècle. |
A. Boix-Vives – Femme et enfant – 163 – huile sur toile – 65 x 80,5 cm |
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Anselme Boix-Vives 1899 province de Castellón (Espagne) – 1969 Moûtiers (73) Excentrique, autodidacte et pacifiste, A. Boix-Vives grandit dans une modeste famille catalane. Il garde des troupeaux de moutons, sans suivre d’éducation scolaire. Arrivé en France à 18 ans, il s’installe à Moûtiers, en Savoie, travaille dans une usine, devient mineur puis ouvrier agricole. En 1926, il ouvre son propre commerce de fruits et légumes. En 1955, marqué par la vue de soldats mutilés en Avignon, il publie un premier manifeste pour la paix universelle, un « plan de paix » titré l’Union mondiale qu’il adresse – sans recevoir de réponses – au général de Gaulle, à la reine d’Angleterre et au pape. Il donne une conférence à ce sujet. Suite au décès de sa femme, il prend sa retraite et se consacre à la peinture, encouragé par son fils. De 1962 à 1969, il réalise plus de 2000 œuvres à la gouache, à l’huile, au Ripolin(®) et des dessins : des personnages aux traits simiesques entourés d’éléments de nature flamboyante, notamment censés habiter la lune. |
Aristide Caillaud 1902 Moulins (79) – 1990 Jaunay-Clan (86) Né d'un père ouvrier de ferme et d'une mère tisseuse de mouchoirs à Cholet, A. Caillaud est élève à Châtillon-sur-Sèvre (79) puis à Montmorillon (86). Aimant la musique ancienne et l'architecture, il anime une troupe de théâtre. À Paris en 1937, il est épicier, puis charcutier avec son épouse à Asnières (92). Lieutenant d'un régiment de tirailleurs tunisiens en 1939, il est emmené en captivité près de Dresde (Allemagne). Compagnon de chambrée du designer Max Ingrand, il réalise en 1941 ses premiers dessins puis participe à la décoration de la chapelle du camp. Libéré, malade, A. Caillaud recommence à peindre et expose au Salon des artistes libérés en 1946. En 1949, il participe à l'exposition « Art brut », organisée par J. Dubuffet. À partir de 1950 se succèdent des expositions personnelles, notamment en 1971 aux maisons de la culture de Bourges et de La Rochelle ainsi qu'aux musées de Nantes et de Saint-Étienne, et en 1976 au Musée d'art moderne de Paris. |
A. Caillaud – Cosmonautes – 1969 – huile sur toile – 92 x 73 cm |
Augustin Lesage Victor Simon Ces informations sont notamment extraites de L’imagier singulier de François Jauvion, paru en 2020 aux éditions Lelivredart / Galerie Hervé Courtaigne. À voir aussi : Œuvres d’A. Lesage et de V. Simon dans l’exposition « Esprit es-tu là ? » au Musée Maillol à Paris. Jusqu’au 1er novembre. |