Christian Boltanski nous a quitté ce 14 Juillet 2021. Lui qui, toute sa vie nous a parlé de la mort, il l’a finalement rencontrée. Cet artiste autodidacte, hanté par la shoah s’est questionné tout au long de son parcours sur les souvenirs, vrais ou inventés, le temps qui passe et finalement l’issue fatale qui le fascinait autant, sans doute, qu’il la craignait Avec ses murs entiers, de photos souvenirs, de boites métalliques, d’archive ou de gâteaux, de vêtements usagés comme des enveloppes vides mais aussi des souvenirs de vie, il nous conduisait à réfléchir sur la question du temps et la valeur des souvenirs. Ses installations captaient des instants qui ne lui appartenaient pas vraiment. Parfois instants heureux qui construisaient pour lui une vie imaginaire au travers des souvenirs des autres. Parfois souvenirs de l’horreur, qu’il n’a pas vraiment vécue, caché mais pas déporté. Il s’est sans doute considéré comme un survivant chanceux (mais pourquoi lui plutôt qu’un autre?) qui aurait préféré ne pas voir et qui ne pouvait s’empêcher de nous montrer...Pour ne jamais oublier. Boltanski m’a émue jusqu’aux larmes dès ma première confrontation, dans la Réserve du Musée des enfants I et II installée au sous sol du MAM de Paris, et que je ne manque jamais de revoir à chacune de mes visites dans ce musée. Depuis ce jour, fascinée par cet être unique, je n’ai eu de cesse de transmettre mon enthousiasme pour cet artiste tellement sensible mais aussi un brin provocateur, qui a même réussi à vendre ce qui lui restait de vie en viager! J’ai voulu rendre hommage à Christian Boltanski aujourd’hui, pour ce qu’il a été mais aussi pour ce qu’il m’a permis de devenir. Martine Manfré Itzinger |
Le Musée Prive - Art Magazine
Carlo Guarienti : L'artiste qui défie le temps… par Martine Manfré itzinger
Martine Manfré itzinger, Carlo Guarienti, Premières oeuvres : entre réalisme, métaphysique et surréalisme, Mémoire de DEA sous la direction de Philippe Dagen, Université Paris I Panthéon Sorbonne, Paris, 2000. Carlo Guarienti, Il problema della pittura, Rome, 1993, in Palazzo Sarcinelli, giornale della mostra, Conegliano. Carlo Guarienti est un peintre, graveur et sculpteur, né à Trévise en 1923, qui a commencé son travail artistique en 1953. Bien connu sur la scène artistique en Italie, il l'est aussi à l'international et est toujours actif, à 98 ans. Il est considéré comme un maître de l'art italien du XXe siècle. Hors de tout tapage médiatique, les expositions de Carlo Guarienti sont fréquentées par un public fidèle et éclairé. Les expositions personnelles ne manquent pas dans les musées et galeries italiens mais aussi à Paris, Bruxelles, Amsterdam, Genève, Zurich et Londres. (2) Sa production est abondante et régulière et, si sa facture a évolué, le thème récurent de son travail est resté le même. Il mène depuis toujours une réflexion sur le passage du temps et sa perception au travers de la mémoire. Il ne s'agit pas seulement de sa mémoire personnelle mais aussi de la mémoire intrinsèque véhiculée par les objets. Chaque oeuvre se lit sous le prisme du temps qui s'exprime de différentes manières : les maitres renaissants ou flamands sont revisités par le peintre, les objets s'associent de manière anachronique, les figures se métamorphosent en monstres inquiétants, la surface picturale se constitue de strates chronologiques et devient palimpseste. Le mode de représentation et les techniques employées s'adaptent à la démarche intellectuelle, quasi obsessionnelle. Guarienti s'est toujours refusé à livrer tout élément biographique le concernant. Sans doute considère-il que sa peinture parle d'elle même. Mais le décryptage n'en est pas si aisé et l'oeuvre mérite que l'on s'y attarde. Né à Trévise en 1923, Carlo Guarienti est issu d'une famille très cultivée qui ne s'oppose pas à sa carrière de peintre mais exige de lui l'obtention d'un diplôme "sérieux" avant d'embrasser la carrière artistique. Il s'exécute et devient donc médecin mais n'exercera jamais. Sa connaissance du corps humain et son intérêt pour la psychanalyse et la philosophie s'avéreront utiles pour construire son oeuvre où la figure humaine jouera un rôle non négligeable. A l'âge de quinze ans il découvre l'argile et façonne ses premières sculptures et à vingt ans il dessine et peint déjà. Toutefois ce n'est qu'après la guerre qu'il se familiarise avec la peinture des grands maîtres, non plus dans les livres mais dans les musées. Il se souvient en effet que durant cette période, du fait de la montée du fascisme sous Mussolini puis de la guerre, «les musées étaient fermés et les fresques recouvertes de sacs de sable » (3). Après la guerre, Guarienti voyage donc en Italie, observe les paysages et les vestiges archéologiques, visite les musées où il est enfin face à l'oeuvre et, en 1949, il obtient une bourse du Ministère des Affaires étrangères qui le porte jusqu'en Espagne. (2) Il est exposé dans de multiples galeries parisiennes. On peut citer deux expositions en France qui ont marqué les médias : En 1977 le Musée des Beaux Arts de Caen lui a consacré une exposition monographique d'une soixantaine d'oeuvres dont le commissaire était Alain Tapié. Il a également participé à l'exposition Art et Architecture au centre Pompidou de 1984. https://www.centrepompidou.fr/fr/programme/agenda/evenement/crBxXa (3) Carlo Guarienti, Il problema della pittura, Rome, 1993, in Palazzo Sarcinelli, giornale della mostra, Conegliano. |
John Harrison Levee (1924-2017) un peintre insuffisamment reconnu - Un texte par Martine Manfré Itzinger
Il serait peut être temps de rendre hommage à un artiste qui est venu et a vécu en France et dont les qualités créatrices, jamais remises en cause, justifieraient largement qu'une rétrospective lui soit consacrée en France et pourquoi pas à Paris dans sa ville d'adoption. Il semblerait que son indépendance d'esprit l'ait desservi car il est resté fidèle à une forme de liberté artistique jugée rebelle et a accordé plus d'importance à son art qu'au marché de l'art. Les protagonistes du théâtre artistique international lui en ont a apparemment tenu rigueur.
(2) - New York University, University of Southern California de Los Angeles, Washington University (3) - Patrick Reynolds, L'Expressionnisme Abstrait, Editions Le Musée Privé, 2007 |
John Levee archétype du héro Américain - John Levee archetype of the American hero
Autour du chiffre « Trois » dans l’art graphique… A propos de deux estampes.
« Composition » de John Harrison LEVEE, lithographie en cinq couleurs éditée à 30 exemplaires sur papier Johannot en 1954, aux dimensions de 66 sur 51 cm , acquise par le MOMA. « Grand Nielle n°2 » de Gérard TITUS CARMEL, sérigraphie en cinq couleurs éditée à 60 exemplaires sur vélin d’Arches, en 1997, aux dimensions de 90 sur 63 cm. Une sensation d’énergie contenue, de mouvements et d’équilibre émane de cette estampe de John Harrison Levée datant de sa période « Expressionisme abstrait ». Une paréidolie en forme de « machine » s’en dégage. L’équilibre de l’ensemble est tel que l’artiste est à même de nous en préciser le centre de gravité, situé au croisement des branches d’une figure en forme de « X ». Autour s’organise la « machine » dont la clef est à prendre dans un « rond postérieur » au positionnement pouvant aussi évoquer un réservoir ou un moteur... Trois angles orientés s’y inscrivent en traits clairs : vers le haut, vers le bas et, plus ouvert et doté d’une aura de profondeur, vers l’avant. Ils donnent à l’ensemble une assise dans l’espace. L’aplat rectangulaire et noir, en avant du « réservoir » fait contrepoids par sa masse à « l’outil » dressé en haut et en avant de la « machine ». Il participe à l’harmonie de l’œuvre. L’étude des tracés peints par John Harrison Levée manifeste une intention d’évoquer des vibrations, des mouvements . Ainsi la « roue » à l’avant, au moyeu noir, est dotée d’une cinétique évidente ; la ligne sinusoïdale au-dessus du « rond postérieur » est pleine à l’arrière mais soumise aux vibrations dans sa partie antérieure ; des petits traits multiples et verticaux évoquent en bas et à l’arrière de la « machine » la présence possible de gaz d’échappement… |
John LEVEE un des leaders de l’expressionnisme abstrait américain
En 1929, le Museum of Modern Art (MOMA) ouvre ses portes à New York (USA). En 1933, le président des États-Unis, Franklin Delano Roosevelt, crée une aide économique pour les artistes. La scène artistique américaine se met en place. En 1936, l’exposition « Cubism and abstract art » est présentée au MOMA. Ces événements favorisent l’émergence de l’art abstrait américain dont le premier mouvement d’avant-garde est l’expressionnisme abstrait. Il se développe dans les années 1950-1960. Aucun manifeste n’a été rédigé. Les artistes ne s’engagent pas dans l’écriture, car pour eux, le langage plastique doit se suffire à lui-même. La principale nouveauté réside dans une nouvelle relation au geste. La photo montre à gauche le tableau de John LEVEE de 1955 (encre de chine 75 x 52,5 cm ) qui figure dans la collection du M.O.M.A. de new-York Voir également dans la Collection du M.O.M.A John Levee October 1, 1958 Dimensions 28 3/4 x 39 3/8" (73 x 100 cm) |
Autour du chiffre « Trois »…par Hervé Le Goaréguer
Gustave Miklos et la Hongrie - Un amour unilatéral - texte de Julia Cserba
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La vente de la collection Jacques Doucet en 1972 a permis de redécouvrir l'Art déco aux collectionneurs puis progressivement au grand public. C’est à partir de ce moment que le sculpteur Gustave Miklos, figure emblématique de ce style, vénéré dans les années 1920-1930 et tombé dans l’oubli après la Deuxième Guerre mondiale, retrouve la place qu’il mérite sur la scène artistique internationale. Néanmoins, alors que ses œuvres sont devenues de plus en plus recherchées dans le monde, il est resté pratiquement inconnu jusqu’au début du 21ème siècle dans son pays natal, la Hongrie. Bien que Miklos ait définitivement quitté Budapest en 1909, il a toujours porté la Hongrie dans son cœur. Beaucoup de faits témoignent de son attachement à ses origines hongroises. Toutefois ce sentiment, comme dans le cas de Joseph Csaky, n’était pas réciproque. Quelques éléments complétant l’étude biographique très élaborée de Christiane Patkai permettent de démontrer cette triste réalité. |
JOHN LEVEE LE CONCRET ET L’ABSOLU PAR JEAN-PAUL GAVARD-PERRET
IN FINE EDITIONS D'ART
In Fine éditions d'art vous emmène en ce joli mois de Mai : admirer la lumière de Zao-Wou-Ki, accompagner Paul Durand-Ruel et les Post-Impressionnistes, mener l'enquête dans l'atelier des Changenet, visiter Chambord avec Lydie Arickx, prendre place à la table des dijonnais, concourir au Prix de l'AICA, faire le singe à Chantilly, se laisser conter les grands mythes avec Marie de Mahenge. Nos nouveautés à paraître disponibles en Mai 2021 ! Diffusion CDE / Distribution SODIS Retrouvez nos actualités sur Facebook https://www.facebook.com/infine.editionsdart Instagram https://www.instagram.com/infine.editionsdart/ Pinterest https://www.pinterest.fr/infineeditionsdart/ Twitter https://twitter.com/infine_editions et sur www.infine-editions.fr Marc Alexis Baranes Directeur des éditions In Fine éditions d'art Tél. 01 87 39 84 62 mabaranes(at)infine-editions.fr |
Roselyne Bachelot-Narquin ministre de la Culture
Roselyne Bachelot-Narquin a été nommée ministre de la Culture par le président de la République, sur proposition du Premier ministre, le lundi 6 juillet 2020. Consulter le décret relatif aux attributions du minis Formation Universitaire : Parcours professionnel : Mandats et fonctions ministérielles : - Conseillère générale du Maine et Loire, canton d’Angers Nord Est (1982-1988) Délégation à l’information et à la communication Tél : 01 40 15 83 31 |
Comment commencer une collection d'art contemporain - How to start a contemporary art collection
Taschen Walter Chandoha Cats Photographs 1942–2018
Taschen publie BABY SUMO de Helmut Newton
Manifeste en ligne pour un art philosophique et éthique
Lolochka que la joie demeure
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Lolochka 1989 huile sur tole 116 x 89 cm nativité |
Que la joie demeure Construire des images qui déconstruisent les images archétypales et mettre le souffle , le changement permanent au coeur du tableau. Lolochka |
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Lolochka Before the birth |
Signé Mona par Renaud Siry Editions Douin
Lettre de Michel Patrix à Jacques Busse 1949
Ce texte expose la philosophie de la peinture et de la vie selon Michel Patrix Ces images sont tirées du livre écrit par sa veuve "Il n'y a de jugement que dernier : le quotidien d'une femme de peintre", Annie Guevel, Editions Hubert Julia - 1984, L'original se trouve dans le livre de bord de l'Artiste Blaise Patrix les ateliers pARTage 46, rue du fort, B1060 Bruxelles gsm:+32 (0)4 78 56 31 33 http://www.blaisepatrix.com |
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