L’intelligence des arbres
Une esthétique métaphysique de la supériorité végétale
Par Fabrice Venturini
S’il y a un documentaire dense, précis, aussi savant que poétique à voir et à revoir, c’est bien « L’intelligence des arbres », et son corollaire « Les trésors cachés des plantes » ; car c’est justement avec une intelligence hors pair autant que pédagogique que Peter Wohlleben et Suzanne Simard décryptent ce que nous croyons parfois être des déserts verts.
De ces déserts où même une liane égarée peut singer la forme d’une feuille croisée. Un désert où l’on apprend que l’arbre n’est pas solitaire, mais solidaire, capable d’amitié… et même de compassion, pour son voisin malade. Celui qu’on abattra, et dont on abattra, de fait, la faculté de transmission, sa mémoire.
Comme la nature humaine la plus éclairée, l’arbre cherche avant tout la différence (et non les rangées uniformes que l’homme lui inflige) : qu’il s’agisse de simples végétaux, ou d’alter ego, au risque d’en mourir…
Dans ce balai de quêtes ancestrales, les arbres-mères prennent le relais, et avertissent petits et grands congénères de dangers à venir.
Reste la musique, inaudible aux profanes, de ces cuivres verts, qui pullule sur nos têtes distraites ; quand une multitude de racines aide jusqu’à survivre la souche que l’on croit morte, mais qui ne fait que trôner sur ce réseau vertical d’arbres, conscient et vivant, dont on n’entend , encore, que les silences.
« L’intelligence des arbres »
Avec Peter Wohlleben, forestier et auteur de « La vie secrète des arbres », et l’écologiste Suzanne Simard.
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