Bartabas dans un film de Alain Cavalier LE CARAVAGE
Coutumier des prix et cinéaste singulier, Alain Cavalier revient, dans un film sans dialogues, au cinéma de l'épure qui le caractérise.
Et c'est peu dire que le trio Bartabas, le Caravage, Cavalier, laisse pantois. Comme si suggestivement, les élans chorégraphiques du premier épousaient le ténébrisme du second, pour se diluer dans la palette cinématographique du dernier.Le Caravage, en effet, est un film de captations. Non celles d'un Peter Greenaway qui s'emparerait de Rembrandt, mais celles d'un Alain Cavalier qui chercherait à communier avec le Caravage : un cheval en l'occurrence.
"Le duo Bartabas-le Caravage, j'ai ramé avant de le filmer correctement. Il est fait de rythmes et mélodies musculaires qu'il faut capter à la seconde" confie ainsi le réalisateur.
Un film-contingence en somme, où théâtre d'ombres de chevaux rime avec piste de cirque éclairée, jalonnée de l'intime...
Et au milieu, des esquisses de naufrages joyeuses, pleines d'échappées belles poétiques, où, faut-il le dire, la magie de l'œil-caméra opère puissamment.
Fabrice Venturini