Exposition Jean DEWASNE Galerie ANTOINE LAURENTIN

Exposition d'art

Exposition Jean DEWASNE du 11/01 au 02/03/2019
Galerie ANTOINE LAURENTIN
23 quai Voltaire - 75007 Paris
Tel : +33 (0)1 42 97 43 42 / e-mail : contact(at)galerie-laurentin.com
site web : www.galerie-laurentin.com

RYTHME & COULEUR

Remerciements
Je tiens à remercier tout particulièrement, Monsieur Gérard Galby, ainsi que : Madame Celia de Boisanger, Monsieur Bruno Graziani, Monsieur et Madame Alain Jouquey, Mademoiselle Carole Joyau, Madame Philippe Maréchaux, Madame Elisabeth Maréchaux-Laurentin.
Je tiens également à remercier mes restaurateurs, encadreurs pour leur efficacité.
Je souhaite enfin remercier Madame Caroline Jouquey-Graziani pour la conception et la mise en page du catalogue.
Antoine Laurentin

Introduction
Jean Dewasne choisit l’abstraction comme langage.
Il est le premier lauréat du Prix Kandinsky avec Jean Deyrolle en 1946, année de la création du salon des Réalités Nouvelles, vitrine de l’art concret et de l’abstraction géométrique dont il revendique l’héritage à la suite de Herbin qui le fait entrer au comité. Lors de ces années pionnières, il participe aux expositions de groupe autour des tendances de l’art abstrait à la galerie Denise René, dont il devient un des artistes « phares ». Au début des années cinquante il contribue à l’essor de l’abstraction en Scandinavie et en Belgique et bénéficie d’une forte audience au Danemark en analysant les problèmes de l’art abstrait dont il affirme sans ambiguïté qu’il s’agit d’« une éthique, un mode de vie qui s’adapte ». En 1949 avec son «Traité de la peinture plane» (publié en 1972) il pose les assises de l’art d’avant-garde dont son Atelier d’art abstrait fondé en 1950 avec Edgard Pillet, lieu d’enseignement et de réflexion sur l’art abstrait ne désemplit pas et devient le laboratoire qui suscite de vives réactions notamment le pamphlet de Charles Estienne « L’art abstrait est-il un académisme ? » auquel Léon Degand répond par un autre texte «L’épouvantail de l’académisme abstrait». Le décor est planté.

Jean DEWASNE Magic circus, circa 1972 laque sur panneau, signé et titré au dos/laque on panel, signed and titled on reverse 50 x 65 cm © Adagp, Paris 2018

Jean DEWASNE Magic circus, circa 1972
laque sur panneau, signé et titré au dos
laque on panel, signed and titled on reverse 50 x 65 cm
© Adagp, Paris 2018
Jean DEWASNE «Delta U Vert» vers 1970  Laque sur panneau  cachet de la signature au dos 50 x 65 cm © Adagp, Paris 2018
Jean DEWASNE «Delta U Vert» vers 1970
Laque sur panneau cachet de la signature au dos 50 x 65 cm © Adagp, Paris 2018
 
C’est dans ce climat contradictoire que Jean Dewasne réalise ses premières peintures avec lesquelles il revendique le rôle de la couleur comme élément unificateur de ses recherches plastiques.
«La Joie de vivre» (1949) contient en substance ses théories sur le plan et la forme mais aussi les illusions d’optique contenues dans le chromatisme : lorsqu’un bleu et un rouge se touchent, la ligne colorée à leur intersection provoque une vibration. Une puissance chromatique qui atteint son maximum d’intensité en recourant à des couleurs pures, la laque glycérophtalique posée en aplats au pistolet, clairement délimitée, sans effet de matière, sur un support inaltérable qui le fait renoncer à la toile au profit de l’isorel. Il expérimente ces nouveaux matériaux avec «l’Apothéose de Marat» (1951) immense peinture de 6m de long sur 2m5, une oeuvre charnière qui préfigure «Le
Tombeau d’Anton Webern» (1951) à partir duquel il expérimente l’espace non-euclidien par le volume.
Une réponse qu’il transposera dans sa peinture.
Son intérêt pour l’industrie l’oriente vers des supports inattendus : des carrosseries de voitures,des carénages de motos dont il peint le volume comme un tableau qui aurait des bosses et des creux.
« J’ai trouvé un arrière de voiture de course d’avant-guerre dont la forme m’a intéressé. J’en ai scié la base, je l’ai mise debout et je me suis aperçu que je pouvais peindre l’intérieur et l’extérieur. Ce n’est pas une sculpture : c’est une peinture qui au lieu d’être sur un plan, est une surface creusée ou bombée ». Il est alors un des rares artistes à collaborer avec la Régie Renault et réalise en 1974 une commande murale monumentale pour la salle des ordinateurs au siège de Saint-Quentin-en-Yvelines.
C’est à partir de ses Antisculptures que Jean Dewasne développe un vocabulaire formel spécifique (droites, courbes développées sur la surface) et inverse les trois couleurs fondamentales qui sont pour lui, le rouge, le vert et lebleu, le jaune transparaissant par oscillation. Une dialectique que l’on retrouve dans ses gouaches et ses sérigraphies. Ses conquêtes plastiques révèlent des émotions inconnues par l’enrichissement de la colorimétrie, la chimie des couleurs, la physiologie, la théorie sur la vision, issues de ses découvertes personnelles à partir d’ouvrages d’ingénieurs de chez Philips et de son exploration des matières plastiques liquides auxquelles il a consacré une partie de ses cours du mercredi sur la « Technologie de la peinture » à l’Atelier d’art abstrait qui fermera en 1952.
L’engagement politique de Jean Dewasne pour un art constructif en action directe sur la vie sociale le fait intervenir dans l’architecture publique. Celui qui a étudié l’architecture et la musique (il est familier du Domaine Musical et se passionne pour le dodécaphonisme et l’atonalisme) concrétise une synthèse des arts dans l’urbanisme. On lui doit des réalisations monumentales prestigieuses comme la patinoire et le stade pour les Jeux Olympiques de Grenoble de 1968, «La Longue Marche» (1968) présentée en 1969 à l’ARC du musée d’Art moderne de la Ville de Paris, est installée à la faculté des Lettres de Lille.
Son activisme dans la vie de la cité culmine avec des oeuvres monumentales identitaires de son langage.
«L’Habitacle rouge» (1972), structure pénétrable, volume en tube d’aluminium, réceptacle d’une fresque circulaire et de deux Antisculptures symétriques. «Jet-Underground» deux oeuvres de 110 mètres de long pour le métro de Hanovre (1975) et la Grande Arche de la Défense en collaboration avec l’architecte Otto von Sprekelsen (1985-1989), représentant 15 280 m2 de peinture émail cuit à 120° sur plaque d’acier.
Avec une oeuvre toujours d’avant-garde, Jean Dewasne a « baroquisé la peinture géométrique trop froide » pour citer Daniel Cordier qui l’expose à Paris, puis à New York en 1962. En 1968, il représente la France à la Biennale de Venise.
Sa donation au Centre Pompidou fait entrer dans les collections nationales plusieurs de ses oeuvres capitales. En 2012 son épouse Mythia Dewasne a fait une généreuse donation à l’Etat par le biais des services des Musées de France (musées de Strasbourg, Matisse Cateau-Cambrésis, LAAC Dunkerque, Cambrai).
Ses oeuvres sont des archétypes de la vie industrielle, devenus l’expression artistique de ses forces vives.
Lydia Harambourg
Membre correspondant de l’Académie des Beaux-Arts
 
BIOGRAPHIE DE JEAN DEWASNE (1921-1999)
Né en 1921 à Helemmes-Lille, d’un père ingénieur.
Après des études classiques et musicales très poussées, Jean Dewasne a une révélation en visitant l’exposition internationale des «Arts et des Techniques appliqués à la Vie moderne» de 1937 et s’inscrit à l’École des Beaux-Arts de Paris où il fréquente, pendant deux ans, les ateliers d’architecture avant de se tourner vers la peinture.
1941 Première exposition a lieu à la galerie Esquisse, Nyon.
1943 Il réalise sa première oeuvre abstraite et milite pour l’abstraction avec Hartung, de Staël, Poliakoff, Arp, etc.
1945 Il expose au Salon des Surindépendants.
1946 Il participe à l’émergence du Salon des Réalités Nouvelles aux côtés d’Auguste Herbin, et y reçoit le Prix Kandinsky.
1950 Il publie le «Traité de la peinture plane». Il fonde l’Atelier d’Art Abstrait à Paris avec Edgard Pillet et contribue ainsi au développement de cet art.
1951 Il commence à utiliser des nouveaux matériaux comme la laque glycérophtalique sur des panneaux d’isorel, réputés pour leur pérénité. En octobre, il fonde le groupe «Espace» avec notamment André Bloc, Etienne Béothy ... qui prône la synthèse des arts dans l’urbanisme et l’architecture.
1953 apparition de ses premières Antisculptures.
1954 Dewasne épouse Emilia Kolesarova, cinéaste et plasticienne tchécoslovaque, fille de l’écrivain Milos Kolesar.
1956 Il rejoint la galerie Daniel Cordier.
1962 Il participe au pavillon français de la Biennale de Venise, puis en 1968 aux côtés d’Arman, Piotr Kowalski et Nicolas Schoffer.
1966 Première rétrospective à la Kunsthalle de Berne.
1968 La ville de Grenoble lui commande huit fresques pour les jeux Olympiques ainsi qu’une oeuvre murale de 1200m2 pour son Musée d’Art moderne.
1970 Jean Dewasne conseille aux architectes du Centre Pompidou de mettre de la couleur sur la façade et ainsi d’en faire une immense Antisculpture. Réalisation de la peinture « Grenoble 70 ».
1972 Il réalise « Habitacle Rouge » qui sera présenté avec « La Longue Marche » et fera le tour de l’Europe du Nord avant d’inaugurer la nouvelle aile du Carnegie Institute à Pittsburg aux Etats-Unis.
1973 Réalisation de « Magic-Ballet » pour le Musée Soto au Venezuela.
1975 Réalisation de « Jet-Underground », deux oeuvres destinées au métro de Hanovre.
1979 L’industriel danois Nils Olé Ehrenskjold lui commande des peintures pour son usine au Danemark. Dewasne peint 18 réservoirs reliés entre eux par des nappes de tubes de 7 km.
1980 Il participe à la création de l’Oupeinpo (L’Ouvroir de peinture potentielle créé en 1980 afin de créer des formes, des contraintes mathématiques logiques ou ludiques capables de soutenir le travail des peintres).
1989 l’architecte danois J. Otto von Spreckelsen de la Grande Arche de la Défense lui commande la plus grande peinture murale au monde.
1993 Il est élu à la section de peinture de l’Académie des Beaux-Arts au fauteuil de Hans Hartung.
1999 Jean Dewasne décède à Paris.
 

LE MUSEE PRIVE

Tél: (33) 09 75 80 13 23
Port.: 06 08 06 46 45

 
Patrick Reynolds
 

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