Oleg Goudcoff (1926-2015)

Talents Art Contemporain

Oleg GOUCOFF par Lydia HARAMBOURG ©

Historienne de l’art
Correspondant de l’Académie des Beaux-Arts,
Institut de France

Comment passe t-on de la sculpture à la peinture ?

Il semble que pour Oleg Goudcoff, les deux activités aient été consubstantielles de son engagement d’homme et d’artiste sans autre transcendance que celle d’un dépassement de soi inlassablement reconduit. Inébranlable et incorruptible, il quête l’indévoilable mystère de la création. L’expressionisme douloureux renfermé dans toute matière organique ou minérale se heurte à l’immatérialisme, tel que kandinsky le rêvait. L’enjeu existentiel d’Oleg Goudcoff se départit de tout automatisme esthétisé et passe par le risque permanent d’échouer, pire de chuter sans jamais renoncer à conquérir l’impossible, tel Sisyphe.
Voilà que l’œuvre nous apparaît aujourd’hui dans sa vérité. Ce moment rare qui est donné aux historiens de l’art, aux amateurs, nous saisit par le prodige d’une découverte qui nous conduit au seuil d’une révélation intacte.

Rivé aux ressacs chaotiques de la matière, Oleg Goudcoff s’est emparé pareillement des grands espaces de la toile et du papier au beau grain chaud pour y coucher les apparences ravies à la Nature aussi puissamment que le font, le vent dans les branches, l’éclat de la pierre, la terre pétrie, les lumières éphémères.
Qu’attendait-il d’un geste qui se réinventait en permanence ? Figuratif ou non figuratif ? L’attente était ailleurs pour celui qui visait à restituer la forme de l’informe sans davantage chercher à donner un équivalent informe de l’informe. Très tôt une certitude l’habite, que le monde visible est un réservoir où choisir des éléments présupposés authentiques de la vie et du monde cosmique comme si de cette réalité, de celle de leur matière résultait nécessairement l’authenticité de l’esprit.

Oleg Goudcoff huile sur toile 146 x 114 cm

Oleg Goudcoff huile sur toile 146 x 114 cm - sans titre

Formé à la discipline des techniques de sculpture, de la taille directe et du modelage, le respect du passé, ses acquis traditionnels auprès de ses maîtres Marcel Gimond aux Beaux-Arts de Paris et de Gustave Seitz à ceux de Berlin Est, le préparent au langage de la forme, de l’expression, du choix des matériaux et des effets visuels.
Précisément, c’est en questionnant le langage de la forme que Goudcoff met en place un processus de création sans se couper de ses instincts premiers et d’une intuition qui ne le quittera jamais. La sculpture naît à l’intérieur de lui-même et obéit à ses désirs intimes.
On peut facilement établir des éléments de comparaison avec l’arbre et sa métamorphose selon l’écoulement du temps, lent ou accéléré d’une cosmogonie soumise aux poussées originelles. D’autres points convergent avec les structures organiques, les phénomènes de développement et les forces de la nature, rendus visibles. La surface rugueuse de la sculpture subit les assauts de l’érosion naturelle. Ridée, nervurée, déchirée, grattée, elle se fractionne, ouvre des béances, vides mystérieux où s’absorbent nos rêves comme nos cauchemars. Notre introspection fervente l’est autant que l’énergie qui traverse et anime ces formes renouant avec les mythes primitifs, avec les labyrinthes d’où surgissent des humains larvés et tout un bestiaire venus des torrents de lave domptés. L’oxydation des patines renforce les blessures creusées, râpées, en devenant les marques d’une nouvelle identité corporelle. Rodin, Zadkine, Germaine Richier, Giacometti qui le précèdent répondent à l’appel. Les figures anthropomorphes témoignent des pérégrinations de l’âme, des flux vitaux, en leur donnant vie.
Solitaire dans son atelier de la rue Ordener, il débite et sculpte la pierre, gâche le plâtre sur une armature grillagée qui disparaîtra sous sa blancheur. Les expositions, les participations aux salons le sortent d’un silence qui lui convient et qu’il conjure en animant un atelier de sculpture dans le cadre d’un service de psychiatrie infanto-juvénile.
Le contraste est violent avec le milieu artistique parisien.
Sa rupture est sans appel. Il se retire, s’éloigne de Paris. Dans l’isolement de l’atelier dans le Lot-et-Garonne il poursuit son œuvre. La sculpture qu’il poursuit mais aussi et surtout la peinture qui prend une place prépondérante.
La différence entre le figuratif et l’abstraction est inexistante. Rien n’est plus impossible que de savoir si les choses veulent dire quelque chose. La réponse est donnée par le silence dans le travail. Celui de la couleur dans les pigments et l’huile et de la lumière.
Incarner. Telle est sa mission.
Goudcoff désormais vit de son ascèse, des renoncements qui ont abouti à l’engloutissement à tout ce qui pouvait comporter de réponse. Une exceptée, l’absence de sujet ou plutôt d’histoire engage le combat de l’invisible et de la toile blanche. Du fond de son absence silencieuse, le peintre remonte à la surface une image inconnue de lui, imprévue, étrangère à toute réalité, mais non à l’armature émotionnelle délimitée par le châssis. Là commence l’incommensurable espace vital de la peinture. De grands espaces sont travaillés dans la couleur rattrapée par la course d’un dessin introduisant des appels lancés par un geste spontané. Cette intrusion venue de l’extérieur réveille de son audacieuse présence la douceur de la texture vibrante d’une myriade de taches mobiles qui s’interpénètrent par couches sensuelles.
Peinture informelle, puisqu’il faut énoncer ce qui ressort d’une improbabilité et non d’une affirmation. Commencée dans le vide, dans l’attente furtive de l’assaut du geste, la toile se construit sans dessin préalable suivant un contrôle intérieur d’une précision qui exclut tout hasard se conciliant la brièveté soudaine de l’attaque d’un signe.
De cette lente et patiente élaboration, naît une lumière qui endigue tout immobilisme. Le vide est devenu matière, respire, vibre des tons d’une palette subtilement harmonisée de toute la gamme de gris nuancés, d’un rose ardent, de bruns crépusculaires, d’ocres, d’orangé, assaillis par de larges traits soulignant par des couleurs franches et contrastées – rouge, vert, jaune, outremer – des formes géométriques relâchées. Le coloriste orchestre des dissonances, savoure ces contrastes sur ces nappes colorées traversées de blancs et de noirs sibyllins. Il installe un dialogue entre fluidité et opacité, qui se sous-tend de la présence physique de beaux papiers choisis avec soin, qui seront ultérieurement marouflés.
Parvenu à transfigurer l’espace par la couleur et par la lumière, Oleg Goudcoff leste une peinture somptueuse. La poésie qui s’en dégage suspend le temps et permet à notre imaginaire une évasion qui ne concède aucune concession à la mode.
L’artiste a trouvé le chemin de sa liberté.

© Lydia Harambourg - octobre 2019

La sombre lumière intérieure d'Oleg Goudcoff par Rémy DUCLOS (2003) journaliste et critique d'art.

L'art nous implique, requiert plus que le regard. C'est l'intelligence et la vigilance de toutes nos facultés qu'il sollicite.
 " Oubliez moi, et faîtes votre travail ! "A qui s'adresse Oleg Goudcoff ? A vous, à nous, à tous les visiteurs du monde qui interrogent le peintre sur le sens de son œuvre et sur celui de toutes les œuvres de tous les artistes du monde.
Regarder ce n'est pas seulement recevoir, c'est percevoir, prendre, s'ouvrir. C'est aussi se commettre, se compromettre à travers la peinture.
Regarder ? Un devoir d'humilité ! C'est apprendre, comprendre, accepter. Goudcoff balaye d'un revers de la main la subjectivité comme la relativité de la perception. Il faudra un beau jour se décider à bannir tout rapport émotionnel, tout sentimentalisme dans notre relation à l'œuvre.
Et si tant est que ces notions interviennent inévitablement, il faut savoir les taire, les dépasser, pour que s'accomplisse le vrai travail du regard. C'est la grande leçon d'Oleg Goudcoff.  Mieux, une exigence. Car il appartient au spectateur de « finir le travail » selon sa propre expression. Sa peinture est une latence, une attente, une vacance. A nous d'y répondre, de la remplir. Elle est en même temps un appel, une aspiration, un recours. Mais la relation s'établit sur l'interdit de la parole. Elle se construit sur un déni obstiné, insistant de justification. La peinture n'est pas un art de compromis, pas plus que de repliement sur des convictions, esthétiques ou autres.

Exposition en cours au 24 rue de Penthièvre Paris 75008 , visite sur rendez vous avec Sophie Alexinsky Présidente du Comité OLEG GOUDCOFF 06 13 24 84 16 - Sophie Alexinsky alexinsky.goudcoff(at)gmail.com

OLEG GOUDCOFF LA VISITEE 1997 - huile sur papier marouflé sur toile 105 x 75 cm
OLEG GOUDCOFF LA VISITEE 1997 - huile sur papier marouflé sur toile 105 x 75 cm
 
OLEG GOUDCOFF Sans-titre 2012 -Pastel 63 X 48 cm
OLEG GOUDCOFF Sans-titre 2012 -Pastel 63 X 48 cm
 
OLEG GOUDCOFF Sans-Titre 1995 84 X 130 cm huile sur toile Collection privée Paris (2017)
OLEG GOUDCOFF Sans-Titre 1995 84 X 130 cm huile sur toile
Collection privée Paris (2017)
 
OLEG GOUDCOFF Gobi 1992 -162 x 114 cm -Huile sur toile
OLEG GOUDCOFF Gobi 1992 -162 x 114 cm -Huile sur toile
 
OLEG GOUDCOFF Triptyque Venitien 2000 162 X 130 cm "collection privée" Toulouse
OLEG GOUDCOFF Triptyque Venitien 2000 162 X 130 cm
"collection privée" Toulouse
 
OLEG GOUDCOFF Sans-Titre 1987 Pastel 63 X 48 cm
OLEG GOUDCOFF Sans-Titre 1987 Pastel 63 X 48 cm
 
Oleg Goudcoff toile Haute lice 1997 huile sur toile 100 x 81 cm Collection Privée Ile de France
Oleg Goudcoff toile Haute lice 1997 huile sur toile 100 x 81 cm Collection Privée Ile de France
Exposition Cabinet d'Avocats Brandi Partners International
 
Oleg Goudcoff Huile sur toile de 1990 dim. 145 x 114 cm Faille
Oleg Goudcoff Huile sur toile de 1990 dim. 145 x 114 cm "Faille"
 
Si elle n'était qu'exigence, la peinture de Goudcoff aurait-elle cette urgence du non-dit ? Cette stupeur dans l'opacité qui se refuse à tout aveu, cette intransigeance du signe qui libère le silence en larges aplats fuligineux ?
En convoquant le sombre de la teinte, Goudcoff affirme peindre la lumière et en accepte le paradoxe. Si l'obscur sature la surface de la toile, c'est pour mieux en faire surgir la clarté enfouie. Il réveille dans les humeurs de bronze d'une insistante volonté d'être et de témoigner de sa présence au monde, une sourde brillance intérieure interpellée dans l'épaisseur de la teinte.
Sa peinture affirme moins sa puissance subversive et sa force de contestation qu'une impressionnante retenue. Son geste pictural contenu, accompli sur la lenteur, exprime son « horreur des gesticulations ». Bien qu'intrinsèquement violent, tout art développe néanmoins une sérénité endogène reconnaît-il. L'homme vit indifféremment avec le tragique, l'absurde et la tranquillité. D'où la fascination de
Goudcoff pour la « tempête silencieuse » qui traverse le retable d'Issenheim de Matthias Grünewald.
L'homme se nourrit d'espoir, de sublime, et de dérisoire. C'est ce qui fait sa grandeur et celle de la peinture d'Oleg Goudcoff de nous le faire approcher.

R.DUCLOS, avril 2003.

Oleg Goudcoff Huile sur toile de 1991 dim. 75 x 105 cm "Fluvial"
Oleg Goudcoff Huile sur toile de 1991 dim. 75 x 105 cm "Fluvial"
 
Les Sculptures de Oleg Goudcoff
Oleg Goucoff La mère et l'enfant
Oleg Goudcoff La mère et l'enfant
 
Oleg Goucoff L'archange de 1967
Oleg Goudcoff L'archange de 1967 Fonds National d'art Contemporain
 
Oleg Goucoff terre cuite 1979
Oleg Goudcoff terre cuite 1979
 
Oleg Goucoff sans titre 1962
Oleg Goudcoff sans titre 1962 Galerie Blumenthal
 
Oleg Goucoff La vierge sage 1967
Oleg Goudcoff La vierge sage 1967 Fonds National d'art Contemporain
 
Oleg Goucoff A coeur ouvert 1966
Oleg Goudcoff A coeur ouvert 1966 Fonds National d'art Contemporain
 
Biographie OLEG GOUDCOFF

Né le 26 Août 1926 à Fontaine (Isère) de parents russes.
De ses parents, ayant fui la révolution russe peu avant sa naissance pour se retrouver dans un pays dont ils ne connaissaient même pas la langue, Oleg Goudcoff a hérité une riche culture russe en même temps qu’il a dû s’immerger dans la connaissance du français. Son adolescence s’est déroulée durant la seconde guerre mondiale. Cette conjoncture complexe a aiguisé son esprit et orienté ses intérêts vers une démarche intellectuelle et surtout une recherche et une exigence dans le domaine esthétique. La musique, la littérature, les arts plastiques, mais aussi la philosophie sont devenus les axes principaux de sa formation. Ces intérêts ont été précisés  lors de ses apprentissages : dessin, architecture, sculpture et aussi les nombreux voyages en France, en Europe, en Afrique, en Asie.

1940‐45 : Travaille avec Madame Gronsky à Paris

1946‐48 : Ecole des Beaux Arts de Paris, section architecture

1948‐50 : Ecole des Beaux Arts de Paris, section sculpture avec Marcel Gimond

1951‐52 : Académie des Beaux Arts de Berlin Est avec Gustav Seitz

1954‐55 : Ecole des Beaux Arts de Munich

1955    : Retour à Paris. Dans son atelier rue Ordener « Montmartre aux artistes », il sculpte sur pierre et surtout produit des plâtres de grandes dimensions qui deviendront d’imposants bronzes. Les dessins à la mine, voisinent avec des fusains et des encres. Ces supports essentiellement destinés à la sculpture, deviendront progressivement une recherche en soi et l’orienteront vers l’abstraction picturale. C’est ainsi que, tout en produisant des portraits sculptés ou abstractions (bronzes, terres cuites et pierres) il maitrisera successivement les pastels sec et gras, l’aquarelle, les gouaches et les huiles sur papier et enfin les huiles sur toile de grande taille dont les contrastes colorés éclatants feront progressivement place à la recherche de la subtilité dans l’harmonie des « monochromes ».
Oleg Goudcoff huile sur toile de 2003 dim. 100 x 80 cm "sans titre"
Oleg Goudcoff huile sur toile de 2003 dim. 100 x 80 cm "sans titre"

Ce travail intense et solitaire est soutenu par de très nombreuses expositions personnelles mais aussi en groupe ainsi que des interventions publiques :
Goudcoff a dirigé de 1977 à 1984, un atelier de sculpture dans le service de psychiatrie infanto‐juvénile du premier intersecteur de Paris au CHS de Perray‐Vaucluse.
Puis de 1978 à 1980 un atelier d’initiation à la sculpture pour adultes et adolescents à la Maison de la Jeunesse et de la Culture de Morsang‐sur‐Orge.
Il a également dirigé en 1985, à Nice « Les Journées de Créativité Plastique » de l’Ariane en collaboration avec l’Alpan.
En 1987 Il est invité comme Artiste‐intervenant aux assises départementales « Arts Plastiques de l’Essonne ».
Il a également dirigé en 1987 un atelier d’Initiation de la sculpture au Salon Culture et Handicap de l’Office Municipal pour handicapés et inadaptés à Marseille.
Invité au GRAND DUCHE DU LUXEMBOURG en 1989 par la compagnie La Rage de Vivre il a réalisé les décors d’ « ANACHRONE » Création théâtrale au Théâtre d’Esch sur Alzette dont Patrick Karl a été l'auteur avec Dominique Paquet et le metteur en scène.
Par ailleurs, en 1975 il s’attaque à la restauration d'une ruine au hameau de Gévaudan 04, lieu où il viendra régulièrement jusqu'en 1992 , il sera à l’origine en 1985 de la création de l'association les amis de Gévaudan, et de la restauration de la chapelle lieu d'événements culturels, avec en particulier un spectacle à l'occasion de la disparition de René Char en 1988. Patrick Karl était le metteur en scène de l'hommage à René Char sur proposition d'Oleg Goudcoff.

Oleg Goudcoff huile sur toile de 1992 dim. 146 x 97 cm "sans titre"
Oleg Goudcoff huile sur toile de 1992 dim. 146 x 97 cm "sans titre"
Publications :

« L’Atelier de Terre »  Editions Réciproques 2008,93pp.

« rue Ordener » nouvelle sur « Montmartre aux artistes »,, manuscrit non publié

SALONS A PARIS

1960‐61‐62‐63‐64‐65‐66 : Salon de la Jeune Sculpture

1966‐67 : Réalités Nouvelles 1980‐81‐82 : Salon de Mai 1990 : Salon de Mai
EXPOSITIONS PERSONNELLES
1966    Galerie Breteau, Paris : Sculptures et dessins1967    Maison de la culture d’Amiens : sculptures
1979    Municipalité de Dreux, Beffroi : Sculptures et dessins
1982    Librairie-Galerie Claude Riccardi, Nice : Petites sculptures
1987    Librairie-Galerie « La Carline » Forcalquier : sculptures, pastels et dessins
1988    Musée Louis Vouland, Avignon : sculptures, pastels, huiles sur papiers et dessins
1988    Galerie du Moulin, Gemenos : pastels, huiles sur papiers et dessins
1991    Galerie d’Art d’Esch-sur-Alzette (Grand Duché du Luxembourg): pastels, huiles sur papiers
1995    Farbvisionen  Kreusnach : huiles sur toile 1996    Studio de l’Image (Paris 5ème) : huiles sur toile 1998        
1998    Exposition en Provence Manosque et Biot
1999    Studio de l’Image (Paris 5ème) : huiles sur toile
2001    Studio Daniel Angel,  (Paris 19ème ) : « Petits formats » huiles sur toile
2003    Galerie Garde à vue  (Clermont Ferrand) : huiles sur toile
2003    Studio Daniel Angel, (Paris 19ème) huiles sur toile
2004    Studio 8 BN (Paris 10ème) huiles sur toile
2005    Galerie CO-BE (Paris 14ème) : huiles sur papiers et huiles sur toile    
2006    « Chapelle » huiles sur toile et sculptures    
2008    Château de Lalinde : huiles sur toile et pastels    
2011    Villeréal : Huiles « Monochromes »    
2013    Chapelle de Gévaudan (Alpes de Haute Provence) : huiles sur papiers sur Toile
2016    Exposition chez le cabinet d’avocats Brandy & Partners International
           24 rue de  Penthièvre 75008 Paris du 24 novembre 2016 au 31 mai 2017
Oleg Goudcoff huile sur toile de 1992 dim. 162 x 130 cm "sans titre"
Oleg Goudcoff huile sur toile de 1992 dim. 162 x 130 cm "sans titre"
EXPOSITIONS DE GROUPE
1964    Galerie Blumenthal (Paris) : « Sculptures d’Aujourd’hui » 1964    Galerie Creuze (Paris) : « Sculptures contemporaines » 1966    Galerie A (Paris) « Dessins »
1967    7ème Concours International du Petit Bronze à Padoue (Italie)
1968    La Grande Motte, Montpellier : « Sculptures contemporaines »
1969    Musée de Middelheim, Anvers (Belgique) : « 10ème Biennale Internationale de sculpture »
1982    Galerie Breteau (Paris) : « Le Dessin »
1991    Sara Jane’s Gallery , Bangkok (Thailand) “ 15 artist Arts Exhibition” 1993    Palais de l’Art, Galerie Stawski (Cracovie, Pologne) huiles sur toile
2008    Musée Ingres à Montauban : « Abstraction géométrique, abstraction lyrique » 2013    Rencontres d’Art 2013 à Montauban : Coups de Cœurs.
Oleg Goudcoff huile sur toile de 1997 dim. 195 x 130 cm "L'an neuf"
Oleg Goudcoff huile sur toile de 1997 dim. 195 x 130 cm "L'an neuf"
ŒUVRES DANS LES COLLECTIONS PUBLIQUES

1966    « L’Archange » : bronze, exemplaire unique. Ministère de la Culture. Fond National d’Art Contemporain.
1967    «  A Cœur  Ouvert » : bronze, exemplaire unique. Ministère de la Culture. Fond National d’Art Contemporain. Parc Floral de Paris.
1967    « Marine » bronze, exemplaire unique.1%‐ Collège de Montcornet ( 02)
1969    Fusain 64x49 acheté par le Musée de Middelheim, Anvers (Belgique) au cours de la « 10ème Biennale Internationale de sculpture»
1970    « Florac » Terre cuite. Ministère de la Culture.
1988    « Médée » pastel et huile sur papier  Musée Louis Vouland. Avignon. 2012 « Sans‐titre » huile sur toile 120 x 160 cm. Musée Ingres Montauban.

Oleg Goudcoff huile sur toile de 1994 dim. 75 x 105 cm "enclave"
Oleg Goudcoff huile sur toile de 1994 dim. 75 x 105 cm "enclave"
 
Oleg Goudcoff huile sur toile de 2013 dim. 130 x 97 cm "sans titre"
Oleg Goudcoff huile sur toile de 2013 dim. 130 x 97 cm "sans titre"
 
Oleg Goudcoff huile sur toile de 2000 dim. 195 x 130 cm "sans titre"
Oleg Goudcoff huile sur toile de 2000 dim. 195 x 130 cm "sans titre"
 
Oleg Goudcoff, le don de soi …
Echappé …

Pour quelques instants de brouillard entêtant, on peut se damner aussi simplement qu’un va-t-en guerre dans l’insouciance d’un matin haineux, ordinaire et sans suite.

Cela n’est rien,  nous sommes faits de ce rien.

Cependant, il est parfois, un être humain, une âme vacillante, qui se défend au cours de ce voyage dans l’ombre. Il arrive, alors, que celui-ci s’accorde la vertigineuse nécessité d’un rendez-vous avec le mouvement de la lumière. Et ces quelques instants de brouillard entêtant se transforment en une main tendue derrière un index précis et volontaire, dans la direction du soleil.
Le corps à corps, dans le secret d’un solitaire point de vue, alors s’engage entre l’œil et la lumière, arbitré par la main.


Un chasseur, donc, s’en va au loin de nous, au plus personnel, pour aller quérir, dans une escalade qu’il ne saurait partager, le trait, dont il se nourrit de l’absence pour y accéder.


La main misérable et divine, comme l’humanité tremblante, ne se soucie plus, dès lors, de sa vacuité originelle ; elle est asservie à la quête, tantôt fébrile, tantôt froide, de celui qui reconduit le geste de Prométhée. Eternelle brûlure induite, il dessine et invente ce qu’il entrevoit et ce qui lui échappe et qui ne sera jamais plus et ce qu’il voudra croire et croira vouloir.
La main aveugle issue du limon de la terre, cette appartenance de l’humanité, plus rétive qu’il n’y paraît, en son ordinaire, se livre à l’objet urgent que cet acte d’amour sans partage : le dessin des corps de la lumière.


La couleur : elle arrive, roulée sur elle-même, pétrie dans l’incertitude, chaque fois, indispensablement attendue. Terrible en sa consistance, lourde d’elle-même, secrétant l’indicible crainte de l’égarement.
Elle est en rencontre, à quelques mouvements de la fusion, en une autre, nouvelle, désirée, plus large, ou plus transparente peut-être plus inscrite. Emue, elle avance et piétine l’acquit, pour soudain se fondre dans un définitif ressurgi.


La nuit des temps l’escorte et le présent se pose en une respiration juste. Il faut attendre le possible.
L’accord morganatique, entre le geste humain et le mobile lumineux s’estompe déjà, quand, de nouveau, la couleur réaffirme son désir et encore et toujours, la plainte du temps enneigeant l’espace.
Peu de cesse dans cette lutte affirmée et lascive, où le réel s’isole, cambré vers le ciel. Le regard se tord dans l’affrontement, mais sursoit à la douleur azurée.
Perpétuellement, immuablement, le temps insatiable racornit la vision de celui qui cherche la vie dans tous les angles inexplorés.
Faut-il pour autant désespérer des bonheurs à venir ?
Faut-il obstinément croire à l’absolue nécessité du vent qui pousserait, à notre place, les ombres et les lumières que notre ardent désir de langage commun mord avec la fureur grossière de la fatalité ?


Quand le chasseur, Oleg Goudcoff, nous revient, chargé de la concrétion de ses détournements, il sait que c’est de pureté dont il rêve.
C’est alors que nous, nous savons que l’art ne nous regarde pas. Nous apprenons que nous pouvons, éventuellement, nous, le regarder.


L’art : il est là, assoiffé par sa réalité conquise, ne souffrant aucun aménagement sincère avec les normes langagières.
Seules les émotions provoquent l’état du relèvement.
Sinon restons le nez dans nos chaussures – le cuir neuf englobe les pieds dans l’ignorance issue des certitudes dictées.
C’est dans l’envers de la sagesse tapageuse que l’art, peut-être malgré lui, se libère.
Le secret donne des couleurs au néant et la lumière s’adresse aux mouvements de l’âme.
Enfin abstraite, en nous, elle fait signe.


De l’art il ne reste jamais rien, c’est de ce rien qu’on ne peut qu’espérer.

© Patrick Karl
septembre 1988

Vous souhaitez acquérir une oeuvre de l'artiste : Exposition en cours au 24 rue de Penthièvre Paris 75008 , visite sur rendez vous avec Sophie Alexinsky Présidente
du Comité OLEG GOUDCOFF 06 13 24 84 16 - Sophie Alexinsky alexinsky.goudcoff(at)gmail.com

ou Max Fletcher :  max.matta.fletcher(at)gmail.com

 

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