Centre Pompidou Jim Dine exposition Paris Reconnaissance

Le Musée Privé Magazine d'Art Moderne et Contemporain

Jim DINE - Paris : Reconnaissance
du 14 févr. au 23 avr. 2018
Centre Pompidou
Rue Saint-Martin
75004 Paris

www.centrepompidou.fr 

Artiste et poète américain de renommée mondiale, Jim Dine, né en 1935, rejoint New York en 1958. Il délaisse alors le happening pour la peinture, ses sujets mêlant expressionnisme abstrait et pop, sans se réclamer du mouvement. À l’occasion de l’importante donation faite par l’artiste au Musée national d’art moderne, le Centre Pompidou consacre une exposition inédite à son œuvre.
À travers la peinture et la sculpture sous toutes leurs formes, développant une iconographie puissamment personnelle, l’artiste fait entendre depuis soixante ans sa voix singulière.

Jeudi 15 mars à 19h : House of Words, lecture performance par Jim Dine dans le cadre du cycle In Vivo (Cinéma 2)

Commissaire : Mnam/Cci, Bernard Blistène, Annalisa Rimmaudo
[ in Code Couleur, n°30, janvier-avril 2018, pp. 32-33 ]

Jim DINE A Child in Winter Sings, 2011-2012 Diptyque, Acrylique et sable sur bois 244 x 244 cm  Collection Centre Pompidou Musée National d'Art Moderne Photo Copyright Kerry Ryan McFate Copyright ADAGP, Paris 2018

Jim DINE A Child in Winter Sings, 2011-2012
Diptyque, Acrylique et sable sur bois
244 x 244 cm
Collection Centre Pompidou
Musée National d'Art Moderne
Photo Copyright Kerry Ryan McFate
Copyright ADAGP, Paris 2018

 Du 14 février 2018 au 23 avril 2018 : Jim Dine, Paris Reconnaissance À l’occasion de l’importante donation faite par l’artiste au Musée national d’art moderne, le Centre Pompidou consacre une exposition inédite à son œuvre.
 
Entretien de Bernard Blistène avec l'artiste

Bernard Blistène - Vous offrez à la France quelque vingt-cinq œuvres couvrant votre parcours. Quel est le sens de cette donation exceptionnelle ?
Jim Dine - La France m’a tant apporté que cette donation me paraît naturelle. Elle est un signe de reconnaissance envers la culture française, sa peinture, son histoire, mes liens profonds avec des interlocuteurs depuis tant d’années – je pense ici entre autres, au grand Aldo Crommelynck avec qui j’ai réalisé tant de gravures… J’ai toujours eu ma bicyclette avec moi à Paris, avec l’idée de découvrir quelque chose dans ce pays où je vis et travaille plusieurs mois de l’année ! Je n’ai été nulle part ailleurs avec tant de plaisir.

BB - Si je vous demandais quel est le sens de votre travail, que me répondriez-vous ?
JD - Chaque œuvre a une signification propre. Je travaille tout simplement parce que je ne sais rien faire d’autre ! Je n’ai jamais cessé de faire des choses, depuis l’âge de deux ans ! Je suis sans doute né ainsi !

BB - Au milieu des années 1980, un changement radical s’opère dans votre œuvre. Comment l’expliqueriez-vous ?
JD - Curieusement, aujourd’hui que je suis devenu un vieux bonhomme, j’ai le sentiment qu’il n’y a pas de différence entre ma façon de faire des objets et ma façon actuelle de peindre. Je fais et refais sans cesse. Appelez ça une alchimie ! Il y a toujours eu une dimension physique dans mon travail, qu’il s’agisse en son temps de performances ou de mes travaux actuels, y compris dans mon œuvre poétique.

BB - Pour tout un chacun, vous êtes d’abord l’homme d’une image : celle de ce cœur que vous dessinez et peignez sans cesse, tel un leitmotiv au milieu de mille autres choses qui sont apparues au fil des années. Comment l’expliquer ?
JD - J’ai vieilli, j’ai changé, j’ai évolué comme tout être humain ! Duchamp ne me suffisait pas, l’expressionisme abstrait ne me suffisait pas ! Peindre seulement ne me suffisait pas ! J’ai ajouté des images et puis j’ai eu le sentiment d’avoir trop d’images. Alors, j’en ai enlevé… Tout cela n’est rien d’autre que ce que vous êtes quand vous vous réveillez le matin et que vous rêvez de nouvelles expériences.

BB - Que sont-elles aujourd’hui ?
JD - Je fais de l’art ! J’aime faire des choses plus que jamais ! J’aime rassembler ce que je faisais, il y a soixante ans et ce que je découvre toujours et encore. Lorsque j’étais gamin, je ne voyais pas la différence entre un pinceau et un marteau. J’adorais entremêler des objets et des outils du quotidien. Je vivais cela de façon naturelle. Il n’y a pas de raison pour que j’y renonce aujourd’hui !

 
Voir l'intéressante video ci-dessous d'une exposition en 2014 : Jim Dine, New Paintings, Galerie Daniel Templon, Brussels
A film by Wontroba Films & Pierre Yves Desaive Music - Goldberg Variations in G Glenn Gould 1955
 

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