Alexandre Calder MAMAC Nice

MUSEES - FONDATIONS - INSTITUTIONS

Dans le cadre du 50e anniversaire de la Fondation Maeght
Alexander Calder
24 mai – 7 septembre 2014
Musée d’Art Moderne et d’Art Contemporain
Galerie contemporaine
Place Yves Klein – Nice
+ 00 33 (0) 497 13 42 01
www.mamac-nice.org  
Ouvert tous les jours de 10h00 à 18h00 sauf le lundi - entrée libre

« Pourquoi l'art devrait-il être statique ? En regardant une oeuvre abstraite, qu'il s'agisse d'une sculpture ou d'une peinture, nous voyons un ensemble excitant de plans, de sphères, de noyaux sans aucune signification. Il est peut-être parfait mais il est toujours immobile. L'étape suivante en sculpture est le mouvement. » Alexander Calder (1932)

Alexandre Calder  Spirales et cerceaux 1969
Lithographie originale sur chiffon de Mandeure
75 ex. signés et numérotés – Maeght éditeur, Paris 75 x 109,5 cm
Collection Fondation Marguerite et Aimé Maeght, Saint–Paul
© Photo Archives Fondation Maeght, Saint–Paul ©Adagp, Paris, 2014
  • Le Musée d’Art Moderne et d’Art Contemporain de Nice a choisi de célébrer les 50 ans de la Fondation Maeght en rendant hommage à Alexandre Calder.

Du 24 mai au 7 septembre 2014, la galerie contemporaine du musée présentera un ensemble issu des collections de la Fondation Maeght réunissant mobiles, stabiles, sculptures, gravures et lithographies originales, autour de ce chef-d’œuvre du MAMAC qu’est le Stabile-Mobile (1970).

Alexander Calder raconte, dans son Autobiographie, sa rencontre avec Aimé Maeght : « Christian Zervos, qui publiait Cahiers d’Art, m’avait très gentiment mis en contact avec Aimé Maeght, qui avait une très bonne galerie dans le VIIIe arrondissement. J’amenais chez Maeght nombre des mobiles de Roxbury et j’ai eu une exposition chez lui, en juin 1950, faisant suite à une exposition Miró. Cela a marqué le début d’une longue association avec Aimé ».

Alexander Calder crée pour les jardins de la Fondation Maeght un immense stabile, Les Renforts, et s’y investit beaucoup pour sa première grande rétrospective en 1969.

Fêtes, livre de bibliophilie édité par Maeght Editeur et cosigné par Calder et Prévert, témoigne de l’amitié qui unit ces deux grands artistes.

Commissariat de l’exposition

Gilbert Perlein – Conservateur en chef du patrimoine – Directeur du MAMAC
Julia Lamboley – Commissaire adjoint d’exposition
Catalogue

 HOMMAGE A ALEXANDER CALDER

« ...la sublimation d'un arbre dans le vent. »
Marcel Duchamp
in La Sculpture de ce siècle, Neuchâtel : Le Griffon, 1959

A l’occasion du cinquantième anniversaire de la Fondation Maeght, le Musée d’Art moderne et d’Art contemporain de Nice a souhaité mettre en lumière les liens qui unissaient la famille Maeght au sculpteur et peintre américain Alexander Calder.
L’exposition « Alexander Calder » renforce la présence de la sculpture monumentale Stabile-Mobile (1970, collection Mamac) exposée en permanence sur le parvis du musée par des oeuvres généreusement prêtées par la Fondation Maeght et la famille Maeght (Adrien, Isabelle et Jules Maeght).
Près de cinquante oeuvres représentatives du parcours entier de l’artiste sont ainsi proposées : fil de fer, bronzes, mobiles, mobiles-stabiles, oeuvres sur papier (encres, aquarelle, lithographies).
 
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 Alexandre Calder Dimanche dans le jardin 1974
Gouache 110 x 75 cm Collection Fondation Marguerite et Aimé Maeght Saint-Paul
© Photo Archives Fondation Maeght, Saint-Paul ©Adagp, Paris, 2014

 ALEXANDER CALDER & LES MAEGHT

 Si aujourd’hui la Fondation Maeght est un lieu incontournable parmi les institutions consacrées à l’art moderne et contemporain, son histoire commence dans les années cinquante grâce à la destinée hors du commun du couple Aimé et Marguerite Maeght lorsqu’ils achètent une propriété à Saint-Paul. Par la suite, Georges Braque les encourage à amorcer, afin de surmonter la mort de leur jeune fils, la création d’un lieu d’art moderne serein où se rencontreraient les artistes. Ils seront toujours soudés avec les Maeght par une forte amitié et une étroite collaboration dans leur travail notamment des presses pour Maeght Editeur et des illustrations pour la célèbre revue Derrière le Miroir. Ces artistes se fédèrent autour de la galerie Maeght, que le couple a ouvert en 1945 à Paris. En effet, Aimé Maeght est marchand d’art et avant tout éditeur d’art. Depuis l’ouverture de la Fondation en 1964, des artistes tels que Matisse, Bonnard, Rouault, Giacometti et Picasso, viennent nombreux pour goûter au calme du lieu et y laisser leur empreinte. D’autres aujourd’hui ont pris le relais, demeurent à la villa du Mas et produisent de nombreuses oeuvres dans les ateliers. Ainsi, le désir des Maeght de servir et aider les artistes perdure.
Dans cette même volonté, le bâtiment devait être anti-monumental afin de pouvoir s’intégrer totalement au paysage méditerranéen grâce à l’utilisation de techniques et matériaux à la pointe de la technologie. Le choix se porta naturellement sur l’architecte Josep Lluis Sert d’origines catalanes, suite à la visite d’une de ses précédentes créations : la villa-atelier de Joan Miró à Palma de Majorque. Ses principes étaient en accord avec ceux des Maeght. La synergie entre l’environnement, l’architecture et les oeuvres est parfaite : la Fondation Maeght est une oeuvre d’art totale. Le musée des Beaux-arts du Havre (1961) est le premier musée construit après guerre d’art moderne sous l’impulsion d’André Malraux. La Fondation Maeght le suit peu après et constitue la première création d’art vivant en France. Elle est reconnue d’utilité publique le 15 mai 1964.

Du point de vue de la programmation, l’institution organise de nombreuses expositions thématiques ouvrant de nouveaux horizons et permettant de se démarquer de la galerie parisienne. Notamment sous la houlette de Jean-Louis Prat, directeur de la Fondation pendant plus de trente années, les expositions présentent bien souvent un accrochage inattendu et mémorable. La première exposition de la Fondation, « Dix ans d’art vivant 1945-1955 », sera renouvelée en 1967 pour les dix années qui suivent. Elle offre un récapitulatif de l'art récent, discours tout à fait inédit pour l’époque. « Cette manifestation d’un éclat exceptionnel rehaussera le prestige de la Côte d’Azur, terre des Arts par excellence.2 » La majorité des expositions des dix premières années de la Fondation furent des rétrospectives consacrées aux grands maîtres du XXe siècle, dont certains pouvaient être ceux de la galerie Maeght : Wassili Kandinsky en 1966, Marc Chagall en 1967, ou encore Alexander Calder en 1969. Les manifestations ont toujours gardé un caractère d’avant-garde. Dans l’exposition du « Musée Imaginaire d’André Malraux » en 1973, les visiteurs purent apprécier plus de huit cents pièces, offrant un vaste panorama de l’art de cinq continents sur quatre millénaires. La Fondation préfigure la conception moderne du musée en multipliant ses activités dans une grande diversité des évènements artistiques et culturels.

 ALEXANDER CALDER & LE MAMAC

 
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 Alexandre Calder Stabile-mobile 1970 Métal peint 715 x 800 x 590 cm
Collection Mamac, Nice
© Photo Muriel Anssens-Ville de Nice ©Adagp, Paris, 2014
La Fondation Maeght, après cinquante ans d'existence, a acquis sa place parmi les quelques hauts lieux de l'art actuel, suivie dans les années 1990 par le Musée d’Art Moderne et d’Art Contemporain de Nice. Un bilan de ces dernières décennies démontre que les institutions telles que la Fondation Maeght et le MAMAC ont contribué à faire de la Côte d’Azur un pôle international de promotion et de diffusion de l’art, qui, loin de Paris, accentue les démarches de décentralisation culturelle. Les deux institutions ont naturellement collaboré dans le cadre de manifestations en s’accordant à plusieurs reprises des prêts mutuels tels que les oeuvres de l’artiste américain Ellsworth Kelly dans le cadre de l’exposition de la Fondation « Le Noir est une couleur » en 2006.
Ainsi, le MAMAC a fait le choix de participer au cinquantenaire de la Fondation Maeght en construisant un dossier Calder autour de l’oeuvre maîtresse, Stabile-Mobile (1970) conservée dans le fonds permanent du musée. Alexander Calder est une figure majeure de l’art moderne fortement liée à la Fondation. En effet, l’amitié unissant la famille Maeght à Alexander Calder prend sa genèse en 1947 lorsque l’artiste fait la connaissance de Marguerite et Aimé Maeght pour l’ « Exposition internationale du surréalisme » dans leur galerie parisienne. Dès lors, il devient un intime de la famille. Afin de distraire leur jeune fils malade, Alexander Calder et son épouse Louisa proposent dans l’appartement parisien des Maeght, des représentations du Cirque, thème qui occupera son oeuvre pendant cinq ans. En trente années de collaboration, ce sont plus de deux cents titres de lithographies ou eaux-fortes originales que Calder réalisera pour Maeght Editeur. Dans le cadre de mai 68, il réalise sur les presses de l’imprimerie ARTE-Adrien Maeght, une lithographie originale. Il crée également plusieurs livres de bibliophilie pour Maeght Editeur dont Fêtes de Jacques Prévert. Pour chacune des onze expositions à la Galerie Maeght, il réalise un exemplaire de la revue Derrière Le Miroir et une affiche. Pour les jardins de la Fondation, le sculpteur crée un immense stabile qu’il nomme Les Renforts.

Lors de la rétrospective qui lui est consacrée en 1969 à la Fondation Maeght, il supervise le catalogue et réalise une affiche en lithographie originale. Cette profonde amitié durera jusqu’à la mort de Calder en novembre 1976.
Depuis plus de vingt ans, Stabile-Mobile est présenté sur le parvis du MAMAC. L’harmonie de la sculpture, la stabilité de la structure et l’agilité du balancier en font une des oeuvres les plus abouties du sculpteur. Il est peut-être utile de faire connaître une péripétie liée à l’implantation de cette oeuvre à Nice. Cette sculpture a été installée au début des années 1970 devant le théâtre « provisoire » de Nice dirigé alors par Gabriel Monnet. La structure abritant le théâtre a été démontée dans les années 1980 pour laisser place au nouveau Théâtre National de Nice (TNN) et au MAMAC. La sculpture de Calder a été déposée à la même occasion. En 1994, le MAMAC prépare en partenariat avec la Villa Arson, l’exposition « Nouvelle Vague » (février-avril 1994) qui rassemble douze artistes issus de l’Ecole nationale supérieure des Beaux-arts. Dans la sélection, mise en place avec Christian Bernard, apparait l’artiste Philippe Ramette. Ce dernier souhaite installer sur le parvis du musée, une chaise placée en haut d’un mât et demande au musée de trouver un tel support. Nous nous rendons dans un dépôt de la ville où sont stockés d’anciens candélabres afin de négocier le prêt d’un mât de fibre de verre d’environ 7 mètres de hauteur. Dans ce dépôt, nous constatons la présence d’une pièce de piétement métallique que j’identifie comme faisant partie d’un Calder. En poursuivant mes investigations sur le site, deux autres éléments de grande dimension sont découverts. Le pied, la partie stabile de l’oeuvre, apparaît dans son intégrité, prête à être remontée. Au fond du dépôt, le balancier et les trois disques portant quelques restes de couleur sont retrouvés. Le mobile peut à son tour être reconstitué. Stabile-Mobile est alors remonté sur le parvis entre le musée et le théâtre où il accueille depuis de nombreux visiteurs.

L’actualité montre fréquemment l’importance que représente le Stabile-Mobile dans les collections du musée. En effet, le MAMAC a dernièrement rendu hommage à Alexander Calder par le choix porté sur l’installation de l’artiste belge Arne Quinze située actuellement sur le parvis (depuis le printemps 2013 et jusqu’à fin 2014) et composée d’une multitude de planches en bois enchevêtrées composant un impressionnant « stabile ». Son titre sans équivoque, Hommage à Alexander Calder, reprend l’idée de l’aspect frêle et mobile de l’installation semblant pouvoir s’animer au moindre souffle de vent, et, de manière paradoxale, le côté très stable de ses socles en béton. Le Stabile-Mobile, sculpture composite, révèle dans un syncrétisme surprenant, l’ancrage à travers les quatre pieds bien établis sur la pierre grise du parvis, et la fluctuation de la flèche se mouvant au gré du vent.
L’exposition « Alexander Calder », réalisée en étroite collaboration avec Olivier Kaeppelin Directeur de la Fondation, réunit près de cinquante oeuvres représentatives du parcours de l’artiste, en résonnance aux cinquante ans de l’institution : sculptures en fil de fer, bronzes, mobiles, mobiles-stabiles et oeuvres sur papier (encres, aquarelles et lithographies). Ce projet a été rendu possible par l’implication et le soutien certains de la famille. Nous remercions tout particulièrement Adrien, Isabelle et Jules Maeght, ainsi que l’équipe de la Fondation.
Gilbert Perlein
Conservateur du MAMAC

 BIOGRAPHIE

 
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 Aimé Maeght et Alexander Calder à la Fondation Maeght en 1969
© Photo Ugo Mulas - Archives Fondation Maeght, Saint-Paul
Alexander Calder est né en 1898 à Lawton en Pennsylvanie. En 1915, Calder fait des études d’ingénieur au Stevens Institute of Technology dans le New Jersey et obtient quatre ans plus tard le diplôme de « Mechanical Engineer ». Il exerce divers emplois en tant qu’ingénieur et suit des cours du soir de dessin.
Il se fixe à New York en 1923 et décide de se consacrer entièrement à l’art. Il s’inscrit à l’Art Student’s League, étudie la peinture, le dessin d’après modèle. Ses premiers dessins sont publiés dans la presse new-yorkaise : il illustre des événements sportifs, des scènes urbaines et réalise un reportage sur le cirque de Barnum et Bailey.
Il caricature à l’encre des acrobates, boxeurs, danseuses saisis en pleine action. En 1925, il dessine des animaux observés des journées entières dans les zoos du Bronx et de Central Park, leur silhouette est tracée d’un geste vif à main levée. A la fois descriptifs et abstraits ses dessins traduisent en quelques traits l’expression et le mouvement de l’animal. Ils donnent lieu à l’ouvrage Animal Sketching faisant déjà apparaître l’élément essentiel de toute sa création : le mouvement comme manifestation de la vie du monde.
Calder conçoit des sculptures en fil de fer. Ces sculptures « flottantes » sont de véritables dessins dans l’espace. Il réalise des portraits, sortes de journal de ses rencontres parisiennes : Kiki de Montparnasse, Joséphine Baker, Joan Miró, Fernand Léger...
Le jeu, la précision technologique, la jubilation de créer marquent son oeuvre comme l’illustre le Cirque miniature, créé à Paris. Le Cirque 1926-1930 (collection du Whitney Museum de New York) s’inscrit dans la continuité de ses dessins réalisés à New York à partir de l’observation du mouvement des animaux. Il compte plus de deux cents petits objets peints de couleurs vives mis en action grâce à des mécanismes qu’il manipule au cours de spectacles musicaux à la chorégraphie bien élaborée.
Sa première exposition personnelle a lieu en 1929 à la Galerie Billet à Paris.
A partir de 1930, Calder décide que le mouvement seul sera son matériau. Il affirme alors : « Pourquoi l’art doit-il être statique ? La prochaine étape, c’est la sculpture en mouvement ».
En 1931, Calder s’installe à Paris dans un atelier à Montparnasse. Il adhère au mouvement Abstraction-Création et rencontre Man Ray, Marcel Duchamp, Hans Arp, Fernand Léger, Joan Miró, Piet Mondrian.
Les oeuvres de Mondrian, Miró et Arp l’influencent ; l’un pour sa stricte géométrie, les deux autres pour leurs variations ludiques sur l’abstraction biomorphique.
Il s’intéresse à la musique expérimentale d’Edgar Varèse, de John Cage, au cinéma d’art et d’essai et aux recherches photographiques de Man Ray qui éveillent son intérêt pour les notions de mouvement et de lieu.

Le début des années 30 marque par le passage de Calder à l’abstraction à laquelle il ajoute une dimension ludique et dynamique : « Je voudrais faire des Mondrian qui bougent ». Il revient bouleversé de sa visite à l’atelier du peintre : « C’était une pièce passionnante. La lumière y pénétrait par la droite et par la gauche. Sur le gros mur, entre les fenêtres il y avait des recherches saisissantes faites de rectangles de carton colorés, fixés avec des semences. Même le phonographe qui, originellement, était couleur de boue, était peint en rouge. Je suggérai à Mondrian que ce serait peut-être amusant de faire osciller ces rectangles, il me répondit avec un sérieux imperturbable : Non c’est inutile, ma peinture marche très vite toute seule ! Cette visite me donna un choc ».
Ainsi naissent ses futurs mobiles qui affranchissent la sculpture de la masse pour laquelle le mouvement va devenir un matériau à part entière.
La première exposition de ses sculptures abstraites a lieu à la galerie Percier à Paris en 1931.
C’est Marcel Duchamp qui invente en 1932 le terme de « Mobile » pour qualifier une de ses premières oeuvres motorisées. Les structures suspendues et articulées à un arc de fer ou d’acier, permettent une présentation dans l’espace de formes colorées, dont les éléments prennent des positions variées sous l'influence de la main ou d'un mécanisme électrique, avant de l’être uniquement par l’action de l’air. Plus tard, Hans Arp inventera le terme de « Stabiles » pour les structures statiques, immobiles.
Les mobiles reposent d’abord sur un socle, puis ils seront suspendus, augmentant la capacité de mouvement de la sculpture en l’affranchissant de ses relations avec le sol. La suspension libre permet à la sculpture de gagner ce que Calder appelle «le grand espace».
La galerie Pierre Matisse à New York lui consacre plusieurs expositions à partir de 1934. Une première rétrospective est présentée en 1938 au musée de Springfield (Massachussetts), puis en 1943 au Museum of Modern Art de New York, suivie en 1946 par une exposition à Paris préfacée par Jean-Paul Sartre. En 1952 il obtient le grand prix de la Biennale de Venise.
Jean-Paul Sartre, grand défenseur de l’oeuvre de Calder, souligne la nature radicalement abstraite des mobiles : « Les mobiles de Calder ne signifient rien, ne renvoient à rien d’autre qu’à eux-mêmes ; ils sont, voilà tout ; ce sont des absolus ».
Alexander Calder fait la connaissance de Marguerite et Aimé Maeght en 1947 lorsqu’ils organisent dans leur galerie l’ «Exposition Internationale du Surréalisme ». Calder réalise une lithographie originale pour le catalogue préfacé par André Breton. Dans le catalogue est également reproduit un mobile.
En juillet 1950 Calder expose cinquante Mobiles et Stabiles à la Galerie Maeght à Paris, les textes du catalogue (Derrière le Miroir n°31) sont de J. J. Sweeney, Henri Hoppenot, Henri Laugier et Fernand Léger.
Calder collabore avec deux entreprises spécialisées dans la production de structures en acier pour produire les oeuvres qu’il concevait à échelle réduite en atelier. Aux Etats-Unis, il travaille avec Waterbury et Watertowne dans le Connecticut et en France à Saché en Indre-et-Loire.

En 1953, Calder s’installe à Saché, au sud de Tours, tout d’abord dans une maison sur les bords de l’Indre, puis en 1962, il décide de construire un grand atelier sur le site du Carroi surplombant la vallée de l’Indre qu’il dessine et conçoit avec les artisans locaux.
Dans ce vaste atelier, Calder développe des projets de grande taille. C’est là que les Stabiles furent imaginés et assemblés, en collaboration avec l’entreprise Biemont de Tours. Calder supervise l’ensemble des opérations de production réalisées par des chaudronniers qualifiés. Des maquettes d’environ 1 mètre 50 sont fabriquées afin d’être soumises à des essais en soufflerie, pour éviter tout danger et tout effondrement des structures. Calder dû parfois modifier les projets dans le but de consolider les renforts, les bases et les fondations de ses sculptures. (Depuis 1989, l’atelier et la maison attenante accueillent des artistes en résidence.)
En 1954, Calder réalise d’importants Stabiles-Mobiles : comme L’empennage exposé à la galerie Maeght (et donné par l’artiste à la Fondation Maeght en 1968), ainsi que de nombreuses gouaches qu’il expose chez Christian Zervos (Cahiers d’Art). En 1959 la galerie Maeght organise sa première grande exposition de Stabiles à Paris. Suivront des rétrospectives à Amsterdam, Hambourg, Krefeld.
En trente années de collaboration ce sont plus de deux cents lithographies ou eaux-fortes originales que Calder réalisera pour Maeght Éditeur. L’oeuvre gravé d’Alexander Calder prend réellement son essor dans les années 60-70. Il y a une continuité thématique et organique entre la sculpture et l’oeuvre gravé, pour ces deux supports, il n’utilise que des couleurs primaires. Calder ne travaille pas directement sur la pierre, il réalise des gouaches reportées sur zinc par un chromiste. La gouache est la maquette de la lithographie originale au même titre qu’une maquette en métal est un modèle à l’échelle de ce qui sera réalisé en fonderie. Lors de la guerre du Vietnam, il affirme son opposition en réalisant des lithographies originales pour les placarder comme de simples tracts sur les murs de Washington ou de New York. En mai 1968, il est à Paris pendant les manifestations et réalise sur les presses de l’imprimerie ARTE-Adrien Maeght, une lithographie originale ORTF à tous. Cette lithographie sera également placardée sur les murs et palissades de Paris.
La Fondation Maeght à Saint-Paul lui consacre une exposition en 1969.
Il collabore à plusieurs livres de bibliophilie pour Maeght Editeur dont Fêtes, 1971 de Jacques Prévert, comportant sept eaux-fortes originales et Le Sacrilège d’Alan Kent 1976 d’Erskine Caldwell avec vingt eaux-fortes originales. Pour chacune des onze expositions à la Galerie Maeght, il participe aux éditions de Derrière le Miroir (chacune comportant des lithographies originales et une affiche en lithographie originale).
En 1972, Calder publie son autobiographie.
L’amitié qui lie la famille Maeght à Alexander Calder durera jusqu’à sa mort en novembre 1976.
Les citations de Calder sont extraites de son Autobiographie. Paris : Maeght Editeur, 1972 et Calder/H. Harvard Arnason, Paris, 1971.
Alexander Calder (1932)
 
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 Alexandre Calder Les acrobates 1944 Bronze – 52 x 34 x 24 cm
Collection Fondation Marguerite et Aimé Maeght, Saint-Paul
© Photo Archives Fondation Maeght, Saint-Paul
©Adagp, Paris, 2014

 PRINCIPALES EXPOSITIONS ET PUBLICATIONS

de la Galerie Maeght et de la Fondation Marguerite et Aimé Maeght

 EXPOSITIONS

Le Surréalisme en 1947. Galerie Maeght, Paris, 7 juill.-30 sept. 1947.
Calder: Mobiles & Stabiles. Galerie Maeght, Paris, 30 juin-27 juill. 1950.
Alexander Calder: Mobiles and Stabiles. Galerie Blanche, Stockholm, Déc. 1950. Organisée par la Galerie Maeght, Paris.
Alexander Calder. Stedelijk Museum, Amsterdam, 6 oct.-15 nov. 1950. Organisée par la Galerie Maeght, Paris.
Mobiles and Stabiles by Alexander Calder. Lefevre Gallery, Londres, Janv. 1951. Organisée par la Galerie Maeght, Paris.
Alexander Calder. Neue Galerie, Vienne. 10 mai-15 juin 1951. Organisée par la Galerie Maeght, Paris.
Alexander Calder Mobiles.Galerie Maeght, Paris, 6-10 mai 1952.
Aix. Saché. Roxbury 1953–54. Galerie Maeght, Paris, 13 nov.-15 déc. 1954.
Calder: Stabiles. Galerie Maeght, Paris, 6 mars-13 avril 1959.
Alexander Calder : Stabiles. Galerie Maeght, Paris, 22 nov. 1963.
Calder : Gouaches et Totems. Galerie Maeght, Paris, 18 fév. 1966.
Flèches. Galerie Maeght, Paris, 10 oct.-nov. 1968.
Calder, une rétrospective. Fondation Maeght, Saint-Paul, 2 avril-31 mai 1969.
Calder. Louisiana Museum of Modern Art, Humlebaek, Danemark, 29 juin-7 sept. 1969; Stedelijk Museum, Amsterdam, 4 oct.-16 nov. 1969. Organisées par la Fondation Maeght, Saint-Paul.
Calder : Stabiles, Animobiles. Galerie Maeght, Paris, 12 fév. 1971.
Calder : Recent Mobiles. Galerie Maeght, Paris, 24 janv.-24 fév. 1973.
Alexander Calder: Retrospektive. Galerie Maeght, Zurich, 24 mai-juill. 1973.
Calder: Crags and Critters. Galerie Maeght, Paris, 22 janv. –23 fév. 1975.
Calder: Crags and Critters. Galerie Maeght, Zurich, sept.-oct. 1975.
Calder : Mobiles and Stabiles. Galerie Maeght, Paris, 1er déc. 1976-8 janv. 1977.
Calder Exposicio Antologica (1932–1976). Galeria Maeght, Barcelone, avril–mai 1977.
Calder. Galerie Maeght, Paris, 16-25 oct. 1981.
Calder. Galerie Maeght, Zurich, 16 avril-juin 1982.
Calder. Galerie Maeght Lelong, Paris, 14 mai-8 juin 1985.
A Propos de Dessin I. Braque, Calder, Chillida, Derain, Giacometti, Kuroda, Miró, Ubac.../Jean-Louis Piguet. Galerie Adrien Maeght, Paris, 1985. Exposition collective.
Calder. Galerie Adrien Maeght, Paris, 18 juin-10 août 1987.
Calder Graphics. Galeria Maeght, Milan, 1er oct. 1987.
Le peintre et l’affiche de Lautrec à Warhol. Fondation Maeght, Saint-Paul, 21 mai-28 juin 1988. Exposition collective.
Calder. Galeria Maeght, Barcelone, fév.-mars 1989.
L'Art en Mouvement. Fondation Maeght, Saint-Paul, 4 juill.-15 oct. 1992.
Collection de la Fondation Maeght : un choix de 150 oeuvres. Fondation Maeght, Saint-Paul, 3 juill.-20 oct. 1993. Exposition collective.
Vision Nouvelle d’une collection. Fondation Maeght, Saint-Paul, 1er juill.-12 nov. 1999. Exposition collective.
Les Ateliers de la Modernité. Fondation Maeght, Saint-Paul, 3 juill.-30 nov. 2005. Exposition collective.

 PUBLICATIONS

Le Surréalisme en 1947/André Breton, Marcel Duchamp. Galerie Maeght, Paris, 1947.
Calder: Mobiles & Stabiles. Galerie Maeght, Paris, 1950. Derrière le Miroir, n°31 (juill. 1950). Textes de James Johnson Sweeney, Henri Laugier, Henri Hoppenot, et Fernand Léger. Paris : Maeght Editeur, 1950.
Aix. Saché. Roxbury. 1953–54. Galerie Maeght, Paris, 1954. Derrière Le Miroir, n°69–70 (13 nov. 1954). "Poème offert à Alexander Calder et à Louisa"/Henri Pichette, "Calder"/Frank Elgar. Paris : Maeght Editeur, 1954.
Calder: Stabiles. Galerie Maeght, Paris, 1959. Derrière le Miroir, n°113 (1959). Stabiles/ Georges Salles, Le Luron aux protège-genoux/Jean Davidson.
Un Souffle Ombilical. Poètes Peintres Sculpteurs/Jean Davidson. Paris : Maeght Éditeur, 1960
Stabiles/ Georges Salles, Le Luron aux protège-genoux/Jean Davidson. Illustrations Alexander Calder avec une lithographie originale.
Galerie Maeght, Paris, 1960-1961. Derrière le Miroir, n°121-122. Paris : Maeght Editeur, 1960. Textes : A propos de la gravure originale /Jean Adhémar ; Les deux bouts du pinceau/Raymond Queneau ; poèmes de Jacques Prévert Etre ange et Le défilé ; Pétales perdus par l'oiseau marin/Jean Tardieu ; André du Bouchet.
Alexander Calder: Stabiles. Galerie Maeght, Paris, 1963. Derrière le Miroir, n°141 (Nov. 1963). Textes : L'ombre de l'avenir/James Jones, Qu'est-ce qu'un Calder ? /Michel Ragon, couverture et illustrations Alexander Calder. Paris : Maeght Editeur, 1963.
Calder: Gouaches et Totems. Galerie Maeght, Paris, 1966. Derrière le Miroir, n°156 (Fév. 1966). Textes : Oiseleur du fer/Jacques Prévert Alexander Calder/Meyer Schapiro; Les Gouaches de Calder/Nicholas Guppy; De l'Art Students League aux Totems, couverture et illustrations Alexander Calder. Paris : Maeght Editeur, 1966.
Flèches. Galerie Maeght, Paris, 1968. Derrière le Miroir, n°173 (Oct. 1968). Textes de Giovanni Carandente et Jacques Dupin. Paris : Maeght Editeur, 1968.
Chroniques de l'Art vivant. N°1. L'ordinateur a-t'il du talent/Marcel Duchamp ; Hourloupeville/Jean Dubuffet ; Tapiès, Rauschenberg, Calder, Chillida. Paris : Arte Maeght, 1968
Calder, une rétrospective. Fondation Maeght, Saint-Paul, 2 Avril–31 Mai 1969. Textes de James Johnson Sweeney, Michel Butor, Jean Davidson, Giovanni Carandente, Pol Bury, Gabrielle Buffet-Picabia, et Francis Miroglio; réédité avec des textes de Jean-Paul Sartre et Fernand Léger.
Chroniques de l'Art vivant. N°2. Bauhaus - Art and Technology - Le dernier des anti-arts - Kowalski : un laboratoire d'idées impossibles - Calder- Kalinowski - Louise Nevelson/Dore Ashton- Pol Bury- Daily Bul. Paris : Maeght, 1969
Calder, l'artiste et l'oeuvre/Alexander Calder, James Johnson Sweeney et Daniel Lelong. Archives Maeght, no. 1. Paris: Maeght Editeur, 1971.
Chroniques de l'Art vivant. N°17. Spécial Espagne : Le groupe Cronica- Tapiès/Maria Lluisa Borras et Carlos Franqui - Chillida - Miró – Artigas/Joan Gardy Artigas- Bernard Schultze interview/par Irmeline Lebeer - Calder/Jean Clair- Le roman espagnol contemporain - Albert Ayler. Paris : Maeght, 1971.
Calder: Stabiles, Animobiles. Galerie Maeght, Paris, 1971. Derrière le Miroir, n°190 (Fév. 1971). Texte de Carlos Franqui. Paris : Maeght Editeur, 1971.
Calder: Stabiles et Animobiles. Galerie Maeght, Paris, 1971. Textes : Calder la liberté/Carlos Franqui, couverture et illustrations Alexander Calder. Derrière le Miroir, n°195 (Déc. 1971). Paris : Maeght Editeur, 1971.
Fêtes/Alexander Calder ; Jacques Prévert. Portfolio : eaux-fortes. Paris : Maeght Editeur, 1971.
Calder-Autobiographie. Paris : Maeght Editeur, 1972.
Calder: Mobiles Recents. 1973. Galerie Maeght, Paris, 1973. Derrière le Miroir, n°201 (Janv. 1973). Textes de Maurice Besset et André Balthazar. Paris : Maeght Editeur, 1973.
Alexander Calder: Retrospektive. Galerie Maeght, Zurich. 1973. Introduction C. Giedon-Welcker.
Calder: Recent Mobiles. Galerie Maeght, Paris, 1973. Textes : Retour au mobile de Maurice Besset et Calder ou le poids de l'air d’André Balthazar, couverture et illustrations Alexander Calder.
Crags and Critters. Galerie Maeght, Paris. Calder: 1975 et Galerie Maeght, Zurich. 1975. Derrière le Miroir, n°212 (Janv. 1975). Un tournant chez Calder/Mario Pedrosa, couverture et illustrations Alexander Calder. Paris : Maeght Editeur, 1975.
Calder: Tapisseries–Mobiles. 1975. Renaissance du Vieux Bordeaux.Poème de Jacques Prévert (extrait du catalogue de 1966).
Le Sacrilège d'Alan Kent/ Erskine Caldwell. Paris: Maeght, 1976.
Calder: Mobiles and Stabiles. Galerie Maeght, Paris, 1976. Derrière le Miroir, n°221 (Déc. 1976). Textes de Jean Frémonet Jean Davidson. Paris : Maeght Editeur, 1976.
Calder: Mobiles and Stabiles. Galerie Maeght, Paris, 1977. Textes L'art et la comédie/Jean Frémon et Forme Humaine /Jean Davidson, couverture et illustrations Alexander Calder.
Calder: Exposicio Antológica (1932–1976). Galeria Maeght, Barcelone, 1977. Poèmes de Carlos Franqui, P. Palazuelo et Joan Miró. Calder. Derrière le Miroir, n°248 (Oct. 1981). Paris : Maeght Editeur, 1981.
Jacques Prévert. Couleurs (Braque, Calder, Miró). Paris : Maeght Editeur, 1981.
Calder. Galerie Maeght, Zurich, 1982. Texte de Jacques Prévert (version revue et complétée de la publication de 1966).
A Propos de Dessin I. Braque, Calder, Chillida, Derain, Giacometti, Kuroda, Miró, Ubac.../Jean-Louis Piguet. Galerie Adrien Maeght, Paris, 1985. Cat. d’exposition collective.
A proximité des poètes et des peintres-40 ans d’Edition Maeght/François Chapon ; Michel Enrici, Claude Lefebvre du Prey, 1986. Paris : Adrien Maeght Editeur, 1986.
Calder. Galerie Adrien Maeght, Paris, 1987. Texte de Giovanni Carandente.
Le peintre et l’affiche de Lautrec à Warhol. Fondation Maeght, Saint-Paul, 1988. Cat. d’exposition collective.
Calder. Galeria Maeght, Barcelone, 1989. Texte de Giovanni Carandente.
L'Art en Mouvement Fondation Maeght, Saint-Paul, 1992. Cat. d’exposition collective.
Bestiaire. Illustrations Alexander Calder. Textes rassemblés par Richard Wilbur. Paris : Maeght Editeur, 1995.
Calder. Mobiles, gouaches et gravures. Textes de Jacques Prévert, Jean-Paul Sartre, Fernand Léger, Michel Butor.
Vision Nouvelle d’une collection. Fondation Maeght, Saint-Paul, 1999. Textes de Jean-Louis Prat et Harry Bellet. Cat. d’exposition collective.
Collection de la Fondation Maeght : un choix de 150 oeuvres. Fondation Maeght, Saint-Paul, 1993. Cat. d’exposition collective.
Fondation Maeght, Saint-Paul. Les Ateliers de la Modernité. 2005. Textes d’Adrien Maeght et Michel Enrici. Cat. d’exposition collective.
Le noir est une couleur. Fondation Maeght, Saint-Paul, 2006. Cat. d’exposition collective.

Patrick Reynolds remercie chaleureusement Jennifer Moreau – 04 97 13 22 37 – et Elodie Ching - 04 97 13 51 08 pour l'important travail de recherche, de documentation et de rédaction qu'elles ont accompli. Je remercie également la Fondation MAEGHT et Monsieur Gilbert Perlein Conservateur du MAMAC pour leur précieuse contribution à l'Histoire de l'Art de notre siècle.

 

 

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Tél: (33) 09 75 80 13 23
Port.: 06 08 06 46 45

 
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