[21/06/2019]
Le rachat de Sotheby’s par Patrick DrahiSelon thierry Ehrmann : « Le rachat de Sotheby’s par Patrick Drahi valide l’entrée du Marché de l’Art dans l’ère numérique du XXIème siècle, car Artprice a toujours souligné que ce secteur économique qui pèse environ 90 milliards de dollars, avait plusieurs décennies de retard en matière de culture du numérique et de l’Internet ».
« C’est une excellente nouvelle pour le Marché de l’Art et pour Artprice de voir la seule société cotée de ventes aux enchères Sotheby’s rachetée par Patrick Drahi, un entrepreneur mondial de 55 ans possédant des sociétés de télécommunications, de médias et de numérique à travers le monde. Le prix d’offre qui représente une prime de 61 % par rapport au cours de clôture de Sotheby’s et une prime de plus de 56 % au prix moyen pondéré de l’action de la société au cours des 30 derniers jours de Bourse, traduit une véritable confiance de Patrick Drahi dans la capacité de voir Sotheby’s par la mutation numérique connaître un développement exponentiel ».
Artprice : « Il est vrai que le Marché de l’Art connaît depuis 2000 une croissance vertueuse, devenu un marché efficient avec un taux de rendement de près de 7 % par an et une croissance en volume de 450 %, à l’heure où les banques centrales imposent aux épargnants un taux proche de zéro, voire négatif en zone euro. Nous sommes passés des 500 000 collectionneurs de l’après-guerre à près de 90 millions d’Art Consumers férus de nouvelles technologies ».
La position de Tad Smith, C.E.O. de Sotheby’s, est extrêmement claire : il n’hésite pas dans sa déclaration à se féliciter de la venue de Patrick Drahi, « connu pour son engagement en matière d’innovation et d’ingéniosité. Il a une vision à long terme avec une compétence certaine dans le domaine des télécommunications, des médias et du numérique. Je suis convaincu que Sotheby’s restera entre d’excellentes mains pendant des décennies avec Patrick qui devient notre propriétaire ». De même, Domenico De Sole, président du conseil d’administration de Sotheby’s a déclaré « après un examen approfondi, le conseil d’administration a soutenu avec enthousiasme l’offre de Monsieur Drahi qui offre une prime importante au marché pour nos actionnaires ».
Rudolf Stingel à la fondation Beyeler Né en 1956 à Merano en Italie, Stingel s’installe à New York en 1987, où il vit et travaille encore aujourd’hui. L’artiste a développé depuis plus de 30 ans une œuvre prolifique et diversifiée dans un seul champ de référence qui est la peinture. Rudolf STINGEL, de manière singulière, remet en question les notions traditionnelles de ce qui constitue une peinture. Ainsi, il aborde des questions fondamentales sur la compréhension et la perception de l’art, sur la mémoire et l’éphémère, et utilise des matériaux industriels ou des motifs ornementaux comme moyens d’exploration formelle. En plus de ses séries abstraites et photo-réalistes, il crée des œuvres de grand format en polystyrène, des tableaux en métal moulé et des pièces revêtues de tapis ou de panneaux isolants en argent où l’état final des œuvres est déterminé par la participation du spectateur. Tout ce travail est à l’honneur à la fondation Beyeler, jusqu’au 6 octobre prochain. Conçue de pièce en pièce, l’exposition ne suit pas une chronologie stricte, la scénographie étant déterminée par le choix des pièces elles-même. Certaines œuvres et certains ensembles sont inédits, dont une installation dans le restaurant même de la fondation. Après une exposition à la Kunsthalle Zürich en 1995, il ne s’agit que de la deuxième exposition Suisse de cet artiste classé dans le Top 100 des plus performants aux enchères. L’épiderme de Luc Tuymans au Palazzo Grassi Le Palazzo Grassi présente jusqu’au 6 janvier 2020 sa 8e carte blanche, dans le cadre de son cycle de grandes monographies d’artistes contemporains initié en 2012. C’est également la première exposition personnelle en Italie de Luc TUYMANS. Elle s’intitule « La Pelle » (la peau), d’après le roman de Curzio Malaparte publié en 1949, et inclut plus de 80 œuvres provenant de la Collection Pinault, de musées internationaux et de collections privées. L’accrochage est site-specific, c’est à dire que l’on passe d’une œuvre à l’autre conduit par l’histoire que veut nous conter Tuymans. Cela démarre fort avec une mosaïque en marbre de plus de 80 m2 reproduisant Schwarzheide, un tableau peint en 1986, qui tire son nom d’un camp de travail forcé de la Seconde guerre mondiale. Le carrelage noir et blanc reprend les déchirures en lanières que les détenus infligeaient à leurs dessins afin d’éviter leur confiscation. Dans l’escalier, arrive ensuite Secrets, un petit portrait d’Albert Speer, architecte de Hitler et ministre de l’armement du IIIe Reich. Lors du procès à Nuremberg, il assurait n’avoir jamais rien su de la « solution finale ». Le portrait les montre les yeux fermés. Luc Tuymans questionne notre rapport aux images. Fidèle à la peinture figurative, il n’est pas étranger à son renouveau dans l’art contemporain. Ses œuvres dissèquent le passé et la vie quotidienne, à partir d’images déjà médiatisées, extraites d’archives, presse, internet ou vidéo. Il s’en imprègne, puis peint d’une traite en une seule journée son interprétation de l’image. Il en travaille la lumière et le cadrage, la composition et la perspective, ajoute un titre et laisse le visiteur sur sa réflexion devant sa « falsification authentique » d’une réalité souvent traumatique et violente. Trois œuvres de Tuymans arrivent aux enchères la semaine prochaine à Londres (26-27 juin 2019). Le lot n.17 du catalogue de Phillips, qui n’est autre que l’original de Schwarzheide présenté dans l’exposition vénitienne, est annoncé entre 1 et 1,2 m$. Artiste contemporain belge le plus coté en 2011, il a depuis été dépassé depuis par Jan Fabre (1958) et Francis Alys (1959), mais ces ventes pourraient fort changer la donne. |