L'Indien Anish Kapoor est le prochain artiste sélectionné pour l'exposition Monumenta à Paris (du 11 mai au 23 juin 2011).
Le défi est de taille, puisqu'il s'agit d'investir la Nef du Grand Palais, un vaisseau de 13 500 m² qui culmine à 45 mètres de hauteur. Cette quatrième édition de Monumenta fait suite à celle du peintre allemand Anselm KIEFER en 2007, du sculpteur américain Richard SERRA en 2008, puis de l’artiste français Christian BOLTANSKI en 2010. Ce sera, pour Anish KAPOOR, la première grande exposition à Paris depuis trente ans.
Le boom de la sculpture couplé au boom de l'art indien Outre la maturité de l’œuvre impliquant une reconnaissance internationale et une cote soutenue, Kapoor a également bénéficié d'une spectaculaire envolée des prix pour les sculptures (modernes et contemporaines) et de l'effervescence générée par l'émergence des jeunes artistes indiens sur le marché mondial. En effet, pendant la décennie précédant cette crise (1998-2008), l’indice des prix de l’art contemporain indien était multiplié par sept et le prix des œuvres sculptées grimpaient de +91% (toutes époques et provenances). Le succès des œuvres à trois dimensions (et multiples) se confirmait alors par les records époustouflants signés par des sculptures modernes, avec les adjudications en 2010 de L'Homme qui marche I d'Alberto GIACOMETTI à 58 m£ (92,5 m$) ou de la Tête d' Amedeo MODIGLIANI à 38,5 m€ (46,65 m$) le 14 juin 2010 chez Christie's Paris. Ce médium n'aurait pas osé prétendre à de tels coups de marteau au début des années 2000.
Parallèlement, son marché haut de gamme fut particulièrement bien récompensé par une forte hausse des prix de l'art des années 2006-2008, signant chaque année un nouveau record d'enchère. Dès leur introduction aux enchères en 2006, ses sculptures en albâtre (série sur le vide) se sont disputées de plus en plus chèrement : l'une se vendait 2 m$ contre une estimation de 350 000 - 450 000 $ en 2006 (14 nov. Sotheby's NY), une seconde atteignait 2,5 m$ un an plus tard jour pour jour chez le même auctioneer et une troisième signait le record mondial de l'artiste à 3,4 m$ (1,72 m£, 1er juillet 2008, Sotheby's), à Londres, capitale du marché de l'artiste (la moitié de ses œuvres y sont dispersées). Par ailleurs, ces nouveaux records ont tiré vers le haut la cote des multiples. Les prix de certaines pièces triplaient entre 2004 et 2008 comme Blood Solid, un bronze laqué rouge tiré à 8 exemplaires. Adjugé une première fois 80 000 $ en 2004, il se vendait l'équivalent de 170 000 $ en octobre 2006 puis de 250 000 $ le 15 mai 2008.
Après un bref gel du marché haut de gamme fin 2008 (l’œuvre Mountain estimée entre 1,8 et 2,6 m$ et ravalée chez Bonhams Dubaï en novembre), le marché de Kapoor a retrouvé son rythme serein et ses enchères millionnaires (la dernière en date récompensait une sculpture en albâtre d'une cinquantaine de centimètres, Untitled, 15 février 2011, Sotheby's Londres, 660 000 £). Considéré comme le père de l'art contemporain indien, les expositions actuelles de Kapoor laissent présager d'autres records à venir.
La création indienne à l'honneur en 2011 Deux expositions majestueuses auront lieu à travers le monde en 2011 pour rendre compte de la nouvelle génération d'artistes indiens. La première, intitulée Indian Highway IV est actuellement visible au Musée d’Art Contemporain de Lyon (24/02/2011 au 31/07/2011) et voyage à travers l'Europe, l'Amérique du Sud et l'Asie. Après Londres, Oslo, Herning, et Lyon, elle fera escale à Rome, Moscou, Singapour, Hong Kong, Sao Paulo et Delhi. Par ailleurs, entre mai et septembre 2011, le Centre Pompidou de Paris accueille enfin (l'exposition était initialement prévue pour 2010) Paris Delhi Bombay, l'Harmonie des contraires. Cet événement fondé sur des échanges créatifs et géographiques sera ensuite à découvrir à New Delhi. Source © Artprice.com -mars 2011- |