CASH-CACHE : JULIE PERIN
Julie Perin, "Je ne suis plus une petite fille", du 22 novembre 2011 au 7 janvier 2012, Galerie VivoEquidem, 113 rue du cherche-midi 75006.
Pour Julie Perin l’opaque ne s’oppose pas à la clarté, le caché au montré ou le medium au message. L’artiste propose des mouvements particuliers au sein de différents mediums. L’image se construit en une synthèse perceptive. Le virtuel et le réel, l’imaginaire et la réalité, le merveilleux et le quotisien s’y trouvent confondus. L’œuvre dans son ensemble est une fantasmagorie proche autant du rêve que de la raison. L’artiste en brouille la frontière par percepts.
Jamais loin de l’art conceptuel, du minimaliste mais aussi d’un certain recup-art Julie Perin trouve sa « materia prima » sur les lieux frontières, les bords, rebords et écarts : que ce soit ceux du corps (qui joue subrepticement avec le textile), que ce soit avec les pales haies de glace ou de béton des périphéries urbaines. Tout chez elle reste sujet à transgression : le corps, le paysages mais d’abord et avant tout le ou plutôt les langages plastiques.
Dessins de notre quotidien le plus basique, photographies réinterprétatives de nos espaces, «ausculptations » de nos lieux équivoques dénudent l’œil. L’artiste en effet ne montre pas forcément directement : elle voile afin de suggérer Dès lors il se peut qu’il ne reste rien du premier miroir où le visage perdu au-dessus d’une épaule nue s’est mis aux arrêts de l’autre. Et les autoportraits - comme d’ autres pièces - disent l’épreuve du temps. |
Julie Perin Sans Titre, Série Toucher-voir, 2011 photo et tule, 16 x 13 cm Courtesy galerie VivoEquidem |
Entre l’ombre et la lumière comme entre la nuit et le jour tout est question de degrés et non de dualité. L’artiste simplifie ou complexifie l’image par des recodages minimalistes ou par des sortes de caricatures ou encore de caviardages. Le « Blow Up » est parfois de mise. Parfois à l’inverse l’image se veut « naturaliste » mais non sans ironie - en particulier dans les « sculptures » de l’artiste. Globalement l’œuvre garde une signification ouvertes et l’expérience sensorielle est complète là où pourtant Julie Perin évacue tout effet de miroir.
L’artiste sort l’art de la narrativité. Reste un corpus d’images animées où ne demeurent que parfois des schèmes génériques simplifiés. Du buste de femme on passe à un géométrisme le plus radical. Surgit tout un jeu entre rêve et réalité, abstraction et figuration en pans taillés dans l’obscurité. Le dispositif apparent et voulu comme tel permet d’imaginer la naissance, la genèse des formes mêmes. Fondées sur le plus « low tech » les oeuvres de l’artiste provoquent une série d’expériences premières sans autre médiation que des effets primaires. |
Julie Perin Sans Titre, Série Toucher-voir, 2011 photo et fil noir, 15 x 12 cm Courtesy galerie VivoEquidem |
Souvent des formes flottent, réduites à de pures pulsations de lumière. Et face à l'immense braderie des images l’artiste crée une archéologie des signes. La banalité n’est plus reléguée loin des axes visibles de pénétration. Et la société de consommation en prend pour son grade. Sur le gâchis, la destruction comme sur la parade l’artiste monte des temples paradoxaux et dégradés, de nouveaux "décors" Il suffit d'un petit espace vierge de papier pour qu’elle vienne l’habiter afin de s’inscrire en faux contre la laideur affichée. Ses dessins ou ses prises ont leur valeur de paradis artificiels. aussi baroque qu'austère, aussi avide du rien et du trop-plein. L’œuvre invente un amalgame à la fois cohérent et hétéroclite. Jean-Paul Gavard-Perret |
BIOGRAPHIE DE JULIE PERIN |
Julie Perin est née à Lyon et a fait ses études aux Beaux-arts de Marseille [ESBAM]. Depuis 2002, elle a exploré les techniques et les médias photos, vidéo, peintures, ready-made, dessins à la recherche de sa propre intimité. Le corps, la chair, l'organe ont ainsi pour elle une réalité évidente. Il s'agit bien sûr de l'être humain dans ce qu'il a d'organique avec toutes les considérations que cela implique. Sa production polymorphe — qui, aujourd'hui se concentre sur le dessin, — est de nature fétichiste dans le sens que donne Auguste Comte :une forme originelle de religion. |
Expositions personnelles : |
2011 Exposition "Je ne suis plus une petite fille", Galerie VivoEquidem, Paris 2011 Exposition "Conversation" à la Maison des Arts, Brunoy 2008/09 Exposition "Mois de la photo", Photo Génétiquement Modifiée [PGM] à l’Express Paris 2008 Exposition "Même pas mal" au "Xème" Paris (Métro Grand Boulevard) 1995 Exposition peinture Galerie·Vecchio, Cannes |
Expositions collectives : |
2011 Atelier porte ouverte, Montreuil 2011 Journée du patrimoine, Résidence et exposition pour l'artiste Cathy Burghi à Brunoy en tant que commissaire d'exposition 2011 Salon international "Lille Art Fair", Galerie VivoEquidem 2010 Exposition "Rêver la ville" par Mouv'Art et Saffir, Galerie Nomade, Marseille 2009/2010 Montage d’une exposition de 6 artistes du réseau Alternatif-art Visions Urbaines en tant qu'artiste et commissaire d'exposition 2009 Exposition Galerie Lavignes-Bastille 2008 Exposition des artistes du réseau Alternatif-art 4 artistes / 20 œuvres + une", Brunoy 2006 Images libres Palais de Tokyo, Paris 2005 Images libres Palais de Tokyo, Paris 2004 Festival "Voies Off", Arles 2003 Salon International d’Art Contemporain de Montrouge |
Travail photographique : |
2007 Travail photographique pour deux jeunes créatrices Philomène Dariane 2007 Travail photographique pour la compagnie de théâtre BordCadre 2002 Travail photographique sur l’identité et l’acte photographique 2001/2002 Travail vidéo et photographique avec la participation de Philippe Bérard du MAC de Marseille |
Galerie VivoEquidem :www.vivoequidem.net/galerie/index.php Adresse : Ouverture : Contact : Mail : |