Deux attitudes radicales s’opposent, d’un côté une valorisation du geste de l’artiste, indépendamment de la réalité matérielle de l’objet d’art, de l’autre, une revendication provocatrice de l’art comme moyen de faire de l’argent.« Cette exposition illustre à merveille la programmation culturelle de la Monnaie de Paris. L’argent, la monnaie ne sont pas que des instruments d’échange économique. Ils sont porteurs de sens et s’inscrivent dans l’espace social. C’est ce que nous voulons donner à voir dans les salons de la Monnaie : la manière dont les artistes traitent du thème de l’argent et de ses représentations dans la société ». Marc Schwartz, Président-Directeur Général de la Monnaie de Paris Le visiteur sera guidé à travers des salles thématiques telles que « La morale chrétienne de l’argent », « Le monde de la finance », « La valeur de l’art : que vend l’artiste depuis Duchamp ? » ou encore « L’Argent exhibitionniste ». L’exposition réunit environ deux cents pièces de nature, d’époques et d’horizons divers avec des prêts de collections publiques, comme le musée du Louvre, le musée d’Orsay,le musée National d’Art moderne - Centre Pompidou, mais également de nombreux musées régionaux, ou encore de galeries et de collectionneurs privés. Une sélection de films sur le thème de l’argent, sera également intégrée au concept de l’exposition. Certains films seront présentés dans les salles, d’autres feront aussi l’objet d’un cycle de projection en plein-air dans les cours de la Monnaie de Paris. |
Le commissariat de l’exposition est assuré par Jean-Michel Bouhours, ancien conservateur en chef du Centre Pompidou et directeur du Nouveau Musée national de Monaco (2003- 2008), historien d’art, auteur de nombreux ouvrages et textes sur l’art du XXe siècle. Ses principales expositions sont : Len Lye (Centre Pompidou, Le Fresnoy, Musée d’art contemporain de Strasbourg), Kees van Dongen (NMNM Monaco, Musée des Beaux-Arts de Montréal, Museu Picasso Barcelone), Arman (Centre Pompidou et Tinguely Museum), Dalí (Centre Pompidou, Museo Reina Sofia Madrid), Anselm Kiefer (Centre Pompidou), Michel Nedjar (LaM-Villeneuve d’Ascq), Dali Eureka et André Masson (Musée d’art moderne de Céret), Van Dongen (Franciscaines de Deauville).
« La relation entre l’art et l’argent ne saurait se réduire à des considérations économiques entre valeurs et échanges. Le capitalisme a certes fait de l’oeuvre d’art une marchandise comme une autre ; pour autant, l’art impose une valeur idéelle, irrationnelle, flottante voire gazeuse, du zéro à l’infini (ou presque), car il touche à l’inquantifiable : le désir, le plaisir, le rêve, la pulsion, et exacerbe ce que Karl Marx appelait : « l’énigme de la valeur ».
Jean-Michel Bouhours, Commissaire de l’exposition
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