Lassaâd Metoui, né à Gabès (Tunisie) en 1963, a été initié très tôt à la calligraphie. Son message artistique a emprunté plusieurs voies : des livres, où ses oeuvres dialoguent avec des textes de poètes, d’essayistes, de philosophes : Khalil Gibran, Roumi, Victor Hugo, Andrée Chedid, Alain Rey... ; des expositions et des performances, permettant au public d’observer la genèse du geste et celle des formes - mémorables, celles de Nantes, Shanghai, Londres, au British Museum, Paris, à la Fondation Cartier ou à l’Institut du monde arabe. Ces trois formes de communication composent un message où les signes d’une très ancienne écriture conduisent aux émotions d’un art moderne, occidental-oriental, recourant aux formes primitives -feuilles, fleurs source de parfums - et aux oeuvres peintes ou sculptées, qu’elles soient figuratives ou allusives - Delacroix, Matisse, Picasso, Giacometti - ou bien énergiquement abstraites - Hartung, Soulages. |
Lassaàd Metoui, dont l’écrivain David Foenkinos affirme que « son existence entière semble être une conversation entre le céleste et le terrestre« , et dont Jack Lang salue le talent fougueux, a participé aussi à l’illustration d’une quarantaine d’ouvrages, de Kkalil Gibran, Amélie Nothomb, Alain Rey, etc… Il s'est livré le 19 mai, pendant la Nuit des Musées à une performance publique au sein de l’Institut du Monde Arabe.
L’écrivain algérien Yasmina Khadra souligne son âme:
« Lassaàd est un généreux, un ermite fraternel, un trappeur de lumières, qui puise dans la pénombre de son atelier les prières d’un monde meilleur, c’est à dire un monde de partage et d’éblouissement. Enfant du Sahara, il porte en lui l’empreinte de l’éternité, le sceau de la sagesse et l’éloge de la charité humaine ».
|
Le principe de la carte blanche : faire dialoguer un créateur avec les collections du musée, lui permettant d’exprimer son vécu, sa relation et sa perception du monde arabe. Lassaâd Metoui y a toute sa place, tant dans sa pratique d’une calligraphie réinterprétée que dans le lien qu’il entretient avec les mots. Son « Pinceau ivre » donne forme et couleur au langage et incarne les sons et rythmes de l’oralité.
Formé très jeune à la calligraphie, Lassaâd Metoui est devenu dans cette discipline traditionnelle un artiste majeur, tout en faisant évoluer son art vers une modernité qui transcende les cultures : il s’inspire tout autant de la peinture occidentale, de Matisse à Paul Klee ou à Soulages, que de l’art d’Extrême-Orient, notamment japonais. Une œuvre à la fois enracinée dans une tradition d’exigence esthétique et morale et innovante par ses aspects mondialisés, dont publications et expositions prestigieuses ont révélé le talent.
Les travaux de Lassaâd Metoui sont présents dans de nombreuses collections privées et publiques (Centre Georges Pompidou, musée Guimet, British Museum, musée du Bardo, musée d’Art du Castello Sforzesco de Milan…). L’artiste réalise régulièrement des performances à travers le monde entier et a collaboré avec de nombreux écrivains dont la romancière Amélie Nothomb (Le Mont Fuji) et le linguiste et lexicographe Alain Rey (Le Voyage des mots). De ce dernier, depuis longtemps son complice, Jack Lang écrit que « Lassaâd Metoui a su rendre visible et palpable la délectation que génère la lecture de ses textes érudits et amusés ».
« Mais, écrit encore Jack Lang, soulignant la complexité d’une œuvre que pigments et collages ouvrent à l’univers plastique, peut-on encore parler de calligraphie, seulement, à propos des compositions de Lassaâd Metoui ? Celles qui vont essaimer dans le parcours du musée, monumentales ou intimes, dépassent la finalité d’un beau tracé de la lettre et du mot, fût-il fougueux. […] Alors, on ne cherche plus à déchiffrer les signes. L’œil entraîne l’esprit vers un ailleurs, sans nul besoin de ces substances que d’aucuns goûtent pour créer ou admirer. Lassaâd Metoui ne boit, ni ne fume ; la peinture est son ivresse. »
|