Jacques Monory Exposition Fonds Helene & Edouard Leclerc pour la Culture

MUSEES - FONDATIONS - INSTITUTIONS

Jacques Monory
EXPOSITION 14 DÉC. 2014 17 MAI 2015


Fonds Hélène & Édouard Leclerc pour la Culture
Aux Capucins

29800 Landerneau
Tel: +33 2 29 62 47 78
contact[at]fhel.fr
www.fonds-culturel-leclerc.fr

Introduction par Michel-Édouard Leclerc, Président

Le projet d’une exposition consacrée à Jacques Monory a germé dès l’inauguration du Fonds Hélène&Édouard Leclerc. Le public breton venait de découvrir l’oeuvre de Gérard Fromanger aux Capucins de Landerneau. Cette exposition avait suscité beaucoup de questions sur les autres peintres (Adami, Arroyo, Erró, etc.) appartenant au mouvement des Figurations Narratives.

Ce fut, je crois, Isabelle Maeght qui, la première, me suggéra le nom de Jacques Monory. La Fondation et la famille Maeght avaient soutenu cet artiste et possédaient une belle collection de ses oeuvres. L’idée a fait son chemin, au gré des rencontres organisées à Landerneau, au point que ce fut Gérard Fromanger lui-même qui me parla de Pascale Le Thorel. Critique d’art, elle avait été commissaire de la rétrospective de Peter Klasen au Tri Postal à Lille et avait réalisé une importante exposition et un ouvrage sur Jacques Monory. Je la sollicitai donc pour être le commissaire artistique de notre projet.

Jacques Monory

  Michel-Édouard Leclerc et Jacques Monory à l’atelier
 Michel-Édouard Leclerc et Jacques Monory à l’atelier
J’ai l’impression d’avoir toujours vécu avec l’oeuvre de Jacques Monory. Depuis la fréquentation des galeries dans les années 70 jusqu’à la lecture des polars dont certaines de ses peintures faisaient les couvertures, ses «images» s’imposaient à ma génération. Attention, je ne parle pas simplement d’une esthétique, de la réminiscence d’une couleur ou d’un procédé. Mais je parle de ses thèmes, de ses obsessions (le cinéma, l’Amérique, les bagnoles, la femme…) et des mythes de la société moderne dont il s’est inspiré. J’étais allé voir la grande exposition de la Figuration Narrative au Grand Palais en 2008. J’avais été à l’exposition inaugurale du Mac/Val qui avait été confiée à Monory. J’avais aussi pu voir ses tableaux dans des manifestations ou des galeries en province. Monory n’a jamais souffert d’ostracisme. Mais c’est à Landerneau, foi de Breton, qu’on lui offrirait donc sa plus belle exposition.
C’est à Cachan dans son atelier qu’avec Pascale Le Thorel je présentai le projet dont il a accepté très vite le principe. Mais il lui fallait découvrir Landerneau. Sitôt dit, sitôt promis, Jacques et Paule, son épouse, ont atterri dans notre Finistère. Il a tout de suite aimé la ville, le public, l’équipe du fonds et sa dynamique directrice, Marie-Pierre Bathany, et bien sûr la halle d’exposition : «Je vais pouvoir, ici, mettre de très grandes toiles. On va faire une maquette du lieu, comme ça je pourrai aussi y réfléchir depuis mon atelier».
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 Éric Morin avec Jacques et Paule Monory à l’atelier
Durant six mois, Jacques, Paule et Pascale ont recensé les tableaux, les carnets et les collectionneurs. Jacques Monory a apprécié la proposition du scénographe, Éric Morin, de créer des effets de miroir en plaçant des surfaces réfléchissantes sur les tranches des cimaises.
J’ai vraiment pris beaucoup de plaisir à organiser cette manifestation qui sera, j’en suis sûr, exceptionnelle.
Par-delà l’oeuvre magnifique, j’ai découvert un Jacques Monory terriblement cultivé, attachant, généreux.
Oui, je confirme, Monory est vraiment une légende !

À Landerneau cet hiver, des milliers de visiteurs découvriront une oeuvre majeure et le travail d’un artiste qui est plus que jamais d’actualité.
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La vie imaginaire de Jonq’Erouas Cym n° 13, 2001
Huile sur toile, photo et miroir, 195 x 458 cm
© Jacques Monory - Adagp, Paris, 2014

 Le Fonds Hélène&Édouard Leclerc pour la Culture accueille Jacques Monory à partir du 14 décembre 2014 aux Capucins de Landerneau pour sa première exposition majeure dans le Grand Ouest de la France. Jacques Monory est sûrement l’un des plus importants artistes contemporains et des plus singuliers.
Depuis les années 1960, aux côtés du mouvement de la Figuration Narrative, il développe une oeuvre qui s’affirme comme une écriture, avec sa signature
– l’utilisation récurrente d’une couleur, le bleu –, et sa thématique propre

– la relation essentielle avec sa vie (vie réelle, vie imaginaire, vie sublimée).

Cette exposition, dont le commissariat artistique est assuré par Pascale Le Thorel, rassemble plus de 150 oeuvres (tableaux, films, photographies, gravures, objets) qui témoignent de son parcours.

« Et tous ces meurtres m’ont reposé : ils ont été les images amusées de mes peurs. »

 Jacques Monory, Angèle, Galilée, 2005

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 Couleur n° 1, 2002
Huile sur toile, affiche de cinéma «Gun Crazy» de J. H. Lewis et plexiglas, 195 x 458 cm
© Jacques Monory - Adagp, Paris, 2014

 L’exposition par Pascale Le Thorel, commissaire

 =Cette exposition à caractère rétrospectif permettra au public de découvrir des tableaux, dont de très grands formats, prêtés par de prestigieuses collections privées et publiques (Centre Pompidou, Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, Fonds National d’Art Contemporain, Mac/Val, Musées de Marseille,…), ou fondations (Fondation Maeght, Fondation Salomon, Fondation Gandur pour l’Art).

Elle présente également l’ensemble des films de Monory, des photographies ainsi que des travaux souvent inédits : collages, objets...

Elle révèle l’oeuvre de celui qui nomme ses histoires des «scénarios thrillerés», et que son ami, le philosophe Jean-François Lyotard a qualifié du titre baudelairien de « peintre de la vie moderne ».
Créateur d’atmosphères, metteur en scène de fragments, Monory utilise la photographie pour rendre ensuite en peinture, de manière unique, «le climat, l’impression, la sensation, le fait divers symbolique» et entraîner le spectateur dans son univers.

«Il y a un ramassage de toutes les choses que l’on voit et qui sont reproduites. On ne regarde plus la nature, on travaille d’après une image qu’on t’a déjà montrée. Ça crée une réalité, qui n’est pas un réalisme, mais une sorte de rêve de ce qu’on t’a montré. Une sorte d’image de la nature. Une transposition de l’image réelle». Jacques Monory
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 La terrasse n°8, 1989
Huile sur toile, 150 x 150 cm
© Jacques Monory - Adagp, Paris, 2014
L’exposition s’articule en grandes sections pour cheminer librement à travers le parcours de l’artiste :

– En ouverture, des oeuvres des premières années oeuvres matrices rassemblées pour la première fois, leurs titres évoquent déjà une histoire : Astérion l’unique ; Comme il vous plaira ; Elle, 6 heures du matin ; Un autre ; Out of the blue…
On voit dans ces tableaux du début des années 1960 une tendance à la monochromie allant des roses vers les bleus et le répertoire monoryen se constituer : la silhouette du peintre, les femmes, les animaux, les voitures, le revolver, la mort qui rôde...

« Une fois que j’ai été défini, j’ai raconté le film de ma vie, en fil continu, mais évidemment figé par la peinture, avec des séquences en interaction avec le quotidien et l’existence des autres. Pour ce faire, depuis 1962-1963, j’ai travaillé et je travaille toujours par séries.» Jacques Monory, La Tribune de Genève, 11 mai 1984.

– Suivent les séries devenues mythiques :
Les Meurtres et Ex-
L’ensemble des Meurtres est annoncé par le tableau
For all that we see or seem, is a dream within a dream
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 Le peintre n°3, 1985
Huile sur toile, 170 x 170 cm
© Jacques Monory - Adagp, Paris, 2014

 (Car tout ce que nous voyons ou sentons est un rêve à l’intérieur d’un rêve, 1967), dont le titre est tiré d’une nouvelle d’Edgar Poe. Choisi comme emblème de l’exposition, il formalise une rupture amoureuse, une fêlure dans la vie de l’artiste. L’homme et la femme sont isolés et séparés formellement par une ligne blanche, une fissure qui traverse la peinture.

Huit tableaux, étapes essentielles des 28 Meurtres peints en 1968, sont réunis. Cette série, pour laquelle Monory utilise pour la première fois des miroirs dans lesquels il tire à balle réelle, est fondamentale. La part autobiographique et la temporalité, rendues par différentes séquences «sur les principes des collages surréalistes» sont affirmées. Les éléments de rêve, de transposition, de catharsis sont mis en scène, colorisés.

Le rapport à la photographie et au cinéma est établi : par l’emploi des couleurs (le bleu de la nuit), les formats (l’horizontalité, l’écran, le format des planches contact), l’arrêt sur image, les titres descriptifs ou catégoriels, fictionnels ou narratifs (« Ça met un point encore plus précis sur ce que j’ai voulu faire »).

«J’ai peint les Meurtres pour indiquer ce que je vivais, une agression à mon égard ; et cette agression à mon égard, je l’ai petit à petit élargie jusqu’à l’idée que cette agression était généralisée, je n’étais plus particulièrement une victime, mais j’étais, une victime comme les autres. Seulement, à un certain moment, je l’ai ressenti vis-à-vis de moi-même brutalement.»

Jacques Monory, 1972.

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 Meurtre n°9, 1968
Huile sur toile, 162 x 130 cm
Fondation Gandur pour l’Art, Genève
© Jacques Monory - Adagp, Paris, 2014
Le premier film réalisé par Monory la même année, Ex-, est présenté sur grand écran, avec la série des Meurtres dont il est indissociable. On voit que très tôt il use de différents médias : peinture, installation, écriture, photographie, film, vidéo.

« Chaque technique a un lien plus spécifique avec ce que l’on veut dire à un certain moment. Alors, se servir de tout, prendre ce qui troublera plus sûrement, perturbera – enfin ce qui fera qu’ils penseront que j’existe – quelque temps. »Jacques Monory

– Les Inspirations Death Valley, New York, Mesures, Pompéi...

La troisième partie de l’exposition rassemble des oeuvres des années 1970 qui ouvrent d’autres perspectives sur l’univers de Jacques Monory : ses proches (Antoine n°11 ; Arcachon ; Pompéi), sa rencontre avec les États-Unis : « L’Amérique est notre enfant monstrueux qui nous fascine » (série New York). Les Mesures voient certains éléments de nouveau mis en scène : la mer, les oiseaux, les voitures, les paysages inhabités, les femmes, les tigres, les inscriptions… On y trouve également des références à l’histoire de l’art.
Avec N.Y. n°7, Monory rend hommage à l’un de ses peintres de prédilection, Edward Hopper. Le grand triptyque, Death Valley n°1, l’une de ses oeuvres majeures, reprend la gravure du Chevalier et la mort de Dürer. Pompéi est un Déjeuner sur l’herbe qui évoque Manet à sa façon.

– Photographies
Des photographies «vintage» de Monory en noir et blanc, prises lors de ses voyages aux USA, font l’objet d’une présentation spécifique. Elles montrent au spectateur, par leur puissance d’évocation, la manière dont l’artiste s’est inspiré et a utilisé ce médium pour son oeuvre peinte ou filmée.
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 Opéra n°3, jolie Salomé, 1974
Huile sur toile, 195 x 260 cm
Musée des Beaux-Arts de Liège
© Jacques Monory - Adagp, Paris, 2014

– Les Opéras glacés
La série des Opéras glacés, peinte entre 1974 et 1975, réunit de grands tableaux très bleus, baroques. Sur fond d’Opéra de Paris, la scène, la façade, etc. se détachent des scènes tragiques (une explosion, une diva qui se jette dans le vide…). Les Opéras glacés ont inspiré le film Diva de Jean-Jacques Beineix en 1981.

– Les engagements
Si la peinture de Monory n’est pas à proprement parler politique – il précise, en 2004, que sa véritable critique porte sur la condition humaine et « non sur la société qui en découle » –, huit tableaux de l’ensemble du Catalogue mondial des images incurables, Velvet Jungle ou Hommage à Caspar David Friedrich n°1 témoignent de la manière dont il réagit aux guerres, aux événements politiques ou sociaux.
La gigantesque «fresque» moderne, Supplément pour Topino-Lebrun, est montrée au Fonds pour la première fois depuis son exposition en 1977.
Un autre ensemble, peint entre 1976 et 1977, réunit cinq Technicolor, où Monory a représenté, comme dans un roman-photo, «l’imbécilité de la richesse et du pouvoir» du monde hollywoodien.

«24 tableaux dans cette série. Je suis apparu une fois de dos, plutôt triste, et là, déguisé en optimiste.
C’est à partir de cette série que j’ai abandonné la monochromie bleue pour une trichromie grinçante, mais joyeuse». Jacques Monory
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 For all that we see or seem, is a dream within a dream, 1967
Huile sur toile 125 x 172cm
[mac] musée d’art contemporain de Marseille
© Jacques Monory - Adagp, Paris, 2014

– La Voleuse
Trois tableaux représentatifs de la série La Voleuse (1985-1986) sont rassemblés dans l’exposition et évoquent une histoire racontée par le peintre : «Nous courions, poursuivis par la police, elle, la petite fille et moi, nous leur échappions toujours.
Toujours nous avions le même plaisir à voler dans les très chics. Nous courions par des couloirs, des rues, des labyrinthes de nous connus, des plateaux de théâtre où jouaient seulement des femmes et toujours la même pièce. Jamais ils ne nous attrapaient, je l’aimais follement.»
Jacques Monory

Le film, La Voleuse, réalisé par Monory en 1985, est également projeté sur grand écran. Il met en scène une héroïne, sa femme Paule, et rend hommage à Gun Crazy, de Joseph H. Lewis, un de ses films culte.

– Cinéma et roman noir

Un dernier ensemble réunit des oeuvres des années 1980 à aujourd’hui qui évoquent autrement le roman et le film noir de la vie vue par Monory. De Métacrime n°1 aux trois tableaux de la série La Terrasse, des Noir à La Vie imaginaire de Jonq’Erouas Cym, de Couleur à Folies de Femme, de Voiture de rêve à Tigre n°2, de Nuit à Eldorado, il convoque et mêle en toute liberté les éléments de son répertoire, en usant parfois de couleurs plus vives et plus contrastées. Il combine la peinture avec le plexiglas, des bobines de films, des miroirs… Il reprend des éléments de ses premiers tableaux, cite ou évoque les films de gangsters ou de music-hall, se met en scène de manière plus ou moins métaphorique, développe d’autres séquences… «Last Hope» ou «Eldorado» s’inscrivent dans la peinture comme les lettres de néon des grandes enseignes publicitaires.

– Une sélection de lithographies et d’affiches

Une grande vitrine réunissant objets, livres, multiples de l’artiste clôture le parcours.

– Espace Vidéo
D’autres films de Monory (Brighton Belle, Le moindre geste peut faire signe) et de nombreux films et reportages réalisés sur et avec l’artiste, seront présentés dans l’espace vidéo du Fonds tout au long de l’exposition.

Un cycle de films noirs américains (Scarface, Citizen Kane, Gun Crazy, etc.) qui l’ont inspiré sera associé à la manifestation.

Éléments biographiques

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Jacques Monory
à Genève avec Sicky, 1989
Photo Paule Monory © Tous droits réservés
Né en 1924 à Paris, Jacques Monory est sûrement l’un des plus importants artistes contemporains et des plus singuliers. Depuis les années 1960, son oeuvre s’est affirmée comme une écriture, avec sa signature – l’utilisation récurrente d’une couleur, le bleu –, et sa thématique propre – la relation essentielle avec sa vie (vie réelle, vie imaginaire, vie sublimée).

« Moi-même comme les spectateurs de mes tableaux, nous sommes conditionnés par notre civilisation, qui fait que le bleu a un certain sens : l’expression du désir impossible, le bleu romantique… En plongeant ces choses qui sont absolument contraires à ce romantisme dans le bleu, j’indique que ce qui semble tellement réaliste est d’une certaine façon illusoire, et je mets dans la même image cette contradiction.» Jacques Monory

Sa première exposition personnelle a lieu à la galerie Drouant-David à Paris en 1952. Dans les années 1960, il devient l’un des principaux représentants de la tendance européenne du Pop Art, que le critique Gérald Gassiot-Talabot nomme la Figuration Narrative. Monory dira à ce propos :

« Ce qui s’est développé en France s’est écarté du Pop Art américain. Nous avons très vite pris le parti d’une narration critique de la société alors que les Américains ont presque toujours été, à mon sens, élogieux à l’égard de leur système. C’est une différence fondamentale. »

En 1968, il réalise le film Ex-et peint la série des Meurtres. Il y met en place les éléments qui caractériseront son oeuvre, le découpage en séquences, la mise à distance par l’utilisation de la couleur bleue, le rêve, l’illusion, la narration, un certain romantisme, mais aussi un regard critique sur la société.
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 Death Valley n°1, 1974
Huile sur toile, 170 x 490 cm
© Jacques Monory - Adagp, Paris, 2014
En 1971, l’exposition à l’Arc, au musée d’art moderne de la Ville de Paris, que lui consacre Pierre Gaudibert, le fait reconnaître durablement. Deux premiers voyages aux États-Unis en 1969 et 1973 revêtent une importance essentielle dans son histoire personnelle et artistique ; il constitue, à partir de photos, un répertoire de formes, d’images, de carnets de modèles.
En 1975, il entre dans la galerie parisienne d’Aimé Maeght, il y présente les Opéras glacés qui seront également exposés à la Fondation Maeght à Saint-Paul-de-Vence.
En 1985-1986, La Voleuse, suite de tableaux et film, prend la femme pour modèle-héroïne.
En 1986, il est invité à la Biennale de Venise ; il dispose d’une salle au Pavillon italien dans la section Space.
En 1992, il participe à l’Exposition universelle de Séville dans le Pavillon français.
En 2005, il inaugure le Mac/Val, musée du Val-de-Marne, avec Détour, une grande installation de ses peintures.
En 2008, il participe à l’exposition rétrospective de la Figuration Narrative au Grand Palais à Paris.

Pascale Le Thorel, commissaire artistique

Lorsque Michel-Édouard Leclerc m’a proposé d’être commissaire de l’exposition monographique de Jacques Monory aux Capucins, j’ai immédiatement accepté. Je pouvais ainsi réaliser un projet en attente depuis 2005, année où j’ai publié sa mono-biographie au terme de nombreux entretiens.

J’ai rencontré Jacques Monory en 1992 au vernissage de l’exposition d’Erró au Palais des Congrès, à laquelle j’avais collaboré. À partir de 1994, j’ai assuré la direction artistique de ce lieu, Hall, espace de mécénat pour l’art contemporain de la Chambre de commerce de la ville de Paris. J’ai ouvert ma programmation avec son et mon ami Peter Klasen et ai invité Monory en 1999.
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 Opéra Furia «A» n°8, 1975
Huile sur toile, 195 x 342 cm
© Jacques Monory - Adagp, Paris, 2014

Il a présenté un ensemble de cinq tableaux monumentaux, Documents. À partir de l’exposition d’Erró, les artistes dits de la Figuration Narrative sont venus à tous les vernissages, étrangement solidaires. C’était assez exceptionnel et terriblement sympathique dans un milieu essentiellement peuplé de grands solitaires qui se partagent un territoire étroit, et nous n’avons cessé d’échanger.

Avec Jacques Monory, dont l’humour et les petites phrases - Lyotard disait de lui qu’il était «un philosophe spontané» - me scotchaient, nous nous sommes peu à peu, tout comme avec sa femme Paule, liés d’une relation amicale. Je lui ai consacré une entrée dans chaque publication du Dictionnaire figure d’ailleurs sur la couverture de la dernière
édition). La monographie a suivi en 2005 (après une biographie de Picasso, j’avais besoin d’échanger avec une personnalité d’envergure...), mais une exposition projetée au nouveau Palais de Tokyo n’a pu se réaliser du fait du départ de ses fondateurs.

C’est donc aujourd’hui, presque dix ans plus tard, un projet qui se concrétise et dont nous espérons que le Fonds ne sera que la première étape.

Si le bleu Monory identifie immédiatement ses peintures, son univers est unique -peintures, films, récits -, semblable, dans le domaine des arts plastiques, à celui des grands morceaux littéraires du XXe siècle (filiation Proust - Borges - Pessoa - Modiano). Sa quête du temps, son atmosphère poétique particulière, son écriture, tendues par un «pessimisme-scepticismenihilisme-individualisme-anarchisme-désespoir» en font pour moi l’un de ces artistes rares, dont l’ADN s’inscrit dans son époque et hors temps.

Pascale Le Thorel, critique d’art, commissaire d’exposition et éditeur...

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 Jacques Monory et Pascale Le Thorel, atelier de Monory, Cachan.

 – Principales expositions
De 1994 à 2002, Pascale Le Thorel a assuré la direction artistique de Hall (Palais des Congrès), espace de mécénat pour l’art contemporain de la Chambre de commerce de la Ville de Paris.
À ce titre, elle a été commissaire des expositions personnelles de François Arnal, Glenn Baxter, Ben, Christophe Berhault, François Boisrond, Jose Manuel Broto, Robert Combas, George Condo, Jean Daviot, Pierre Dunoyer, Dominique Gauthier, Hwang Young-Sun, Jean-Olivier Hucleux, Alain Jacquet, Lee Kang-So, Peter Klasen, François Mendras, Jacques Monory, Bernard Rancillac, Peter Stämpfli, Claude Viallat, Jacques Villeglé, Xiao-Fan Ru.

De 2002 à 2006, elle a été chargée des expositions de la Fondation Hippocrène, dans l’ancienne agence de l’architecte Robert Mallet-Stevens, aux côtés de son fondateur, Jean Guyot. Cette série, Propos d’Europe, a présenté en cinq volets des oeuvres d’artistes contemporains européens de toutes tendances.

En 2003 : commissariat de Picasso, les portraits imaginaires au Conseil Général de Haute-Provence.

De 2007 à 2010, elle a été responsable de la préfiguration et de la constitution de la collection, du site et des publications de la Fondation Stämpfli à Sitges (Catalogne).

En 2009, elle a été commissaire de la Rétrospective Peter Klasen au Tri Postal à Lille et en 2010 de Klasen et la Photographie dans le cadre des Rencontres internationales de la photographie d’Arles.

En 2010, elle a présenté l’exposition Marc Desgrandchamps, Xiao-Fan Ru au New Museum à Pékin.

En 2011, elle a réalisé un cycle d’expositions pour la galerie Maeght, Paris – Cosmogonies et paysages ;
Bestiaire - photographies (avec Robert Delpire) ; Marc Couturier.


En 2012, elle a assuré le commissariat artistique de Intelligentsia, entre France et Russie, archives inédites du XXe siècle, exposition de l’Institut Français pour la Saison Russe aux Beaux-Arts de Paris.

 – Principales publications
Dictionnaire des artistes contemporains, Larousse, 1ère éd. 1996, 4 éd., dern. éd. 2010

Dictionnaire des artistes modernes, Larousse, 1ere éd. 1999, 1 édition augmentée 2005

Picasso au fil des jours, biographie de Picasso, Buchet-Chastel, 2003

Jacques Monory, monographie-biographie, Paris-Musées, 2006

Peter Klasen 1959-2009, monographie-biographie, Actes sud, 2009

Peter Klasen et la photographie, Actes sud, 2009

La Collection de la Fondation Stämpfli, Ville de Sitgès, 2010

Fouad Bellamine, monographie-biographie, Skira, 2013

Shafik Abboud, monographie-biographie, Skira, 2014

Depuis 2009, Pascale Le Thorel dirige les éditions des Beaux-Arts de Paris et a publié à ce titre plus de 200 ouvrages. Elle collabore à divers magazines et a notamment été rédacteur en chef des hors séries Picasso et Warhol pour la revue Passion/L’Express.

Membre de l’Aica, elle est Présidente du groupe des éditeurs d’art et de beaux livres du Syndicat national de l’édition (SNE).

Catalogue de l’exposition

Sous la direction de Michel-Édouard Leclerc
Pascale Le Thorel, conseiller éditorial

Sortie décembre 2014
Relié, 230 x 270 mm
192 pages
978-2-9546155-3-0
Éditions FHEL

29 €

Contributions au catalogue :
Anaël Pigeat, critique d’art, rédactrice en chef de la
revue artpress.
Sarah Wilson, historienne de l’art, professeur à l’Institut
Courtauld, Londres.
Jean-Jacques Beineix, réalisateur, dialoguiste,
producteur et scénariste de cinéma.
Henri-François Debailleux, auteur et critique d’art, journaliste à Libération.

Conception graphique
Yannick Le Cam / Rodhamine, Morlaix
Photogravure
Quat’Coul, Quimper
Impression
Cloître Imprimeurs, Saint-Thonan

Cet ouvrage, richement illustré, suit le parcours de l’exposition Jacques Monory, présentée au Fonds Hélène & Édouard Leclerc pour la Culture à Landerneau du 14 décembre 2014 au 17 mai 2015, dont le commissariat artistique est assuré par Pascale Le Thorel.

Les points forts

-Un livre offrant une rétrospective de l’oeuvre de Jacques Monory, de ses débuts dans les années 1950 à aujourd’hui.

-Plus de 180 reproductions couleur et noir et blanc : oeuvres, photographies d’archives, documents inédits.

Le livre : contenus et intérêts

Un entretien de Michel-Édouard Leclerc et Pascale Le Thorel avec Jean-Jacques Beineix, qui s’est inspiré de l’univers de l’artiste pour la réalisation de son film Diva (1981).
 
Un texte de Pascale Le Thorel sur les inspirations de Monory (sa relation au cinéma, à la photographie, à l’art, à la philosophie...) et sur la manière dont son oeuvre s’est élaborée – de façon autobiographique – comme une version picturale et philosophique d’une «Recherche du temps perdu»,
 
Un texte d’Anaël Pigeat sur les films de Jacques Monory,

Un entretien inédit d’Henri-François Debailleux avec l’artiste,

Un texte de Sarah Wilson traitant des relations de Monory avec Jean-François Lyotard ou Christian Boltanski,

Des dossiers d’archives (propos et photos de l’artiste, extraits de textes des critiques qui ont accompagné son parcours, genèse des séries), complètent l’exposition en documentant chacun des grands ensembles présentés : Les débuts ; Les Meurtres ; Les Inspirations ; Les Opéras glacés ; Les peintures d’engagement ; La Voleuse ; Le Cinéma de Jacques Monory en peinture.

 

LE MUSEE PRIVE

Tél: (33) 09 75 80 13 23
Port.: 06 08 06 46 45

 
Patrick Reynolds
 

 Patrick Reynolds
Directeur de publication

 

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