Exposition d'art Espace culturel Mompezat Paris janvier 2024

Hervé le Goaréguer, peintre et photographe

C’est avec un grand plaisir que je me tourne vers notre peintre, plasticien et aussi photographe, pour mieux saisir le temps qui passe, mais il est également poète et musicien amateur à ses heures. Note d’humour, Hervé le Goaréguer, me dit être dans le domaine des arts « généraliste » comme il le fut durant sa vie professionnelle dans le domaine médical « généraliste ». J’adore !

Pour la petite histoire, après avoir soigné les corps, aujourd’hui, il soigne les esprits, préconise du rêve par les jeux chromatiques, les graphismes abstraits. Je le vois un peu comme un maître verrier, un passeur de lumière. D’ailleurs, je ne me trompe pas beaucoup car bon nombre de ses oeuvres pourraient parfaitement servir de cartons pour vitraux ou tapisseries. Ce n’est d’ailleurs peut-être pas un hasard s’il aime Soulage, dont nous pouvons reconnaître ou pas les vitraux, mais dont une citation le marquera : « C’est ce que je fais qui me fait connaître ce que je cherche. »

Hervé le Goaréguer fut familiarisé avec le monde des arts très tôt dans sa jeunesse car il avait un oncle artiste peintre dont les murs de la demeure étaient recouverts de ses oeuvres, ainsi que chez ses parents, car l’oncle leur donnait de nombreux tableaux. Ayant plusieurs cordes à son arc, cet oncle était aussi musicien et conteur, ce qui a nourri notre artiste en herbe, qui lui, également pour la petite histoire, sera plus tard multidisciplinaire puisqu’il abordera le violon, la flûte et même la guitare.

Les arts plastiques se révéleront plus tard, suite à un accident de santé, les destinées sont parfois étranges. Notre ami ne lâche pas prise pour autant, il va se consacrer au dessin, fusain, sanguine, pastel, encre.

Peu à peu, il trouve sa liberté d’expression, il faut dire que ses maîtres influenceurs ne sont pas les moindres, j’en nomme quelques-uns : Hartung, Alechinsky, Kandinsky, Soulage, etc.

Cette citation de Paul Claudel est assez révélative du mode de fonctionnement d’Hervé le Goaréguer : « L’ordre est le plaisir de la raison mais le désordre est le délice de l’imagination. »

Au travers de ses créations libres et colorées, Hervé le Goaréguer est en quête du mouvement, du rythme, de la vie. La création, comme l’existence d’ailleurs, n’est qu’une succession d’influences, pareilles à des stratifications géologiques, à des couches magmatiques. Dans l’oeuvre d’Hervé le Goaréguer, la symbolique du trois prend de l’importance. Elle est le rythme, le mouvement et la proximité d’une possible cohérence. La symbolique du trois souligne aussi, à la fois la naissance, la vie et la mort, ou encore le matériel, le spirituel et le Divin.

Admirer une peinture d’Hervé le Goaréguer c’est voir en la réalité du monde la présence du rêve.

Il a été dit à propos de sa peinture semi-abstraite ou abstraite qu’elle était affiliée au domaine des paréidolies, phénomène bien connu qui est de voir dans un monde informel, indéfini, des formes figuratives, par exemple voir des visages, des personnages, des animaux dans des nuages ou des écorces d’arbres, etc. Sorte de besoin de se rattacher à la réalité. Le chaos d’Hervé le Goaréguer nous ouvre les portes de tous les possibles, de tous les imaginaires. » Michel Bénard