Sam Francis Galerie Fleury

Ces premières oeuvres sont simples et représentent principalement ce qu’il voit, le ciel, les nuages, la lumière… Le plaisir de peindre arrive très vite. Le jeune Sam Francis restera tout au long de sa vie convaincu des vertus thérapeutiques de l’art, il déclarera que sa peinture est venue de sa maladie :
« J’ai quitté l’hôpital à travers ma peinture (…) c’est parce que je fus capable de peindre que je pus me guérir ».

 Enfin remis debout et sorti de l’hôpital, Sam Francis entame des études d’Art à Berkeley, en Californie entre 1948 et 1950. Il suit les cours de Clyfford Still.
Après cette première rencontre avec l’art abstrait le peintre s’installe à Paris; il travaille dans la capitale et dans le sud de la France entre 1950 et 1961. La fin de cette décennie sera marquée par de nombreuses périodes de travail à l’étranger (Mexico, New York, Bern, Tokyo), ainsi que part de grandes expositions.
Sam Francis, soutenu par le petit fils de Matisse, Claude Duthuit et par le critique d’art Michel Tapié, se voit offrir sa première exposition personnelle à Paris (Galerie Nina Dausset) en 1952.

Entre 1955 et 1975, Sam Francis expose à travers le monde dans les grandes galeries et musées
internationaux: Paris, Seattle, New York, Londres, Tokyo, San Francisco, Bâle, Los Angeles, Houston…
Entre 1973 et 1974, l’artiste vit et travaille à Tokyo où il exposera à deux reprises: au Musée d’Art
Idemitsu et à la Minami Gallery.

A partir de 1975 il expose à nouveau en solo à Paris, New York, Chicago, Berne, Los Angeles…
Sam Francis est un immense artiste, il sera d’ailleurs le premier peintre d’après guerre Américain dont l’oeuvre connaitra une étendue internationale. L’artiste décède le 4 novembre 1994 à Santa Monica.

 AVANT PROPOS

L’oeuvre de Sam Francis est habituellement associée aux représentants de l’expressionnisme abstrait,
mais elle dépasse le concept d’Action Painting, de Color Field Painting ou encore du Tachisme, car
aucun de ces courants picturaux ne peuvent lui être appliqués seul.
Sur ses grands formats, il adopte différentes techniques tels que le Dripping, All over ou encore le
Tachisme.

L’artiste travaille principalement sur des fonds blanc sur lesquels il applique des taches de couleurs
nuancées qui enserrent ou libèrent cet espace vierge. Les taches, soumises au hasard, surgissent
spontanément, et deviennent alors son énergie créatrice, son langage pictural. Elles modulent
l’espace et la surface, elles se dissipent sur son support pour créer une fusion entre le fond et les figures.

Dans certaines de ses oeuvres les coulures verticales ou les éclaboussures créent un lien, une sorte de
réseau reliant les formes et les taches entres elles. Bien que cela soit opposé à l’impression d’espace
qu’il explore, cet effet contraire, volontairement expérimenté, procure à l’artiste un moyen de
recherche sur la lumière.

Celle-ci, parfois trop intense sur ses oeuvres, est atténuée par l’application d’un voile de couleur.
Parfois insuffisant, l’artiste dépose un autre voile d’une couleur différente, puis un nouveau et ainsi de
suite: c’est un combat entre le fond et les figures qui explosent sur le blanc du support.
Face à ces combats, nous sommes très souvent les témoins d’une peinture aérienne telle que Sam
Francis voyait les couleurs et la lumière vues du ciel lors de ses vols pour l’armée.
Plus les années passent, plus l’artiste utilise la couleur avec laquelle il joue et éclabousse ses toiles ou
ses papiers, sans réel souci formel (peinture instantanée).
Pour l’artiste «l’espace qui s’étend entre les choses» est primordiale, et le rapport entre la couleur et la
lumière, est l’histoire de la peinture de Sam Francis.
Alexandre Fleury.