François Morellet et l’abstraction géométrique Galerie Zlotowski Paris

Exposition d'art

Les galeries Zlotowski 20 Rue de Seine, 75006 Paris et Catherine Issert, Saint-Paul-de-Vence s’associent durant l’été-automne 2017 pour présenter simultanément deux expositions autour de François Morellet et de l’abstraction géométrique : du 26 août au 28 octobre à la septembre au 31 octobre à la galerie Zlotowski. Le commissariat de cette double exposition est confié à Serge Lemoine, professeur émérite à l’Université de la Sorbonne (Paris). Elle fait l’objet d’un catalogue réalisé conjointement par les deux galeries pour lequel Serge Lemoine écrira un texte introductif.

Mettant en jeu l’exploration des possibilités de la géométrie dans l’art, ces deuxpropositions se déploient selon l’axe de travail de chacune des galeries  : l’art moderne et les avant-gardes du vingtième siècle pour la galerie Zlotowski et l’art contemporain pour la galerie Catherine Issert. Ainsi se crée un aller retour entre passé et présent, qui met en résonance plus d’un siècle de création
artistique, plaçant en son centre cet artiste majeur que fut François Morellet. Artiste autodidacte qui imagine en 1952 une syntaxe « systématique » qu’il construit en s’appuyant sur un certain nombre de règles plus ou moins logiques, mathématiques et contingentes. Il y convoque un vocabulaire géométrique et abstrait lui permettant de construire des compositions basées sur les principes de juxtaposition, de superposition, de hasard, d’interférence et de fragmentation. Créant ainsi un « désordre discret et absurde », il rejoue
l’histoire de l’art et en particulier celle de la modernité.

François Morellet Farandole blanche n°4 - 2016 Acrylique sur toile sur bois et 4 angles droits de néon blanc 142 x 182 cm (panneau 100 x 100 cm)

François Morellet
Farandole blanche n°4 - 2016
Acrylique sur toile sur bois et 4 angles droits de néon blanc
142 x 182 cm (panneau 100 x 100 cm)

François Morellet 2 trames de grillages - 3° + 3° - 1971 Grille sur bois 40 x 40 cm Signé, daté et titré au dos : '' Morellet, 1971, grillages - 3°+3° ‘'
François Morellet
2 trames de grillages - 3° + 3° - 1971
Grille sur bois 40 x 40 cm
Signé, daté et titré au dos : '' Morellet, 1971, grillages - 3°+3° ‘'

Une de ses inspirations fut sans nul doute l’avant-garde moderne, qui avait trouvé dans l’abstraction géométrique une possibilité de renouvellement du langage artistique, chez Dada (Jean Arp, Sophie Taeuber-Arp), au Bauhaus (László Moholy-Nagy) ou dans les mouvements De Stijl (Theo Van Doesburg), Cercle et Carré (Joaquín Torres-García) et Abstraction-Création (Auguste Herbin). Nous présenterons des oeuvres de ces artistes, pour lesquels
la géométrie sert une forme de régénération rendue nécessaire après les désastres et les mensonges des conflits et crises mondiaux.

Deux oeuvres de l’entre-deux-guerres retiennent notre attention car elles jouent d’un équilibre subtil entre abstraction et figuration : Une silhouette devient une épure d’assemblages de formes schématiques, par le jeu des collages, dans une oeuvre de Jean Arp de 1920. Les rectangles et carrés en grille servent à ordonner des représentations totémiques d’objets et êtres animés chez Joaquín Torres-García dans Composition constructiviste (1931). La géométrie est alors comme un retour à la synthèse, à la rigueur et donc à une forme de vérité.

Max Bill Rote Strahlung 1959-1962 Huile sur toile 45.9 x 45.9 cm (diagonal), 32.5 x 32.5 cm (côté)
Max Bill
Rote Strahlung 1959-1962
Huile sur toile 45.9 x 45.9 cm (diagonal), 32.5 x 32.5 cm (côté)

La géométrie constitue également un terrain idéal permettant d’explorer les interférences de couleurs, comme le montre le rigoureux dialogue entre noir et rouge dans Rote Strahlung (1962) une huile sur toile de Max Bill. François Morellet utilise également la géométrie dans des oeuvres bicolores. Bleu et et rouge interagissent dans la peinture sur bois 20% de carrés superposés 5 fois en pivotant au centre (1970). L’abstraction géométrique va en outre mettre la vision du spectateur au centre de l’oeuvre plutôt que la subjectivité de l’artiste. Morellet utilise le hasard ou de strictes formules mathématiques. Les encres sur papier OEuvres uniques et pas chères (1968-70) semblent autant de variations sur les lignes horizontales et obliques, en écho à un dessin sur panneau de fibre, nr. 49 (1974), une oeuvre tardive de son aîné Henryk Stazewski. L’abstraction géométrique finit paradoxalement par célébrer la latitude de l’artiste, qui s’amuse avec des formes pures et exprime sa liberté de création en jouant avec les contraintes.

Henryk Stazewski nr. 49. - 1974 Acrylique, feutre et crayon sur isorel  40 x 40 cm Signé, daté et titré au dos
Henryk Stazewski
nr. 49. - 1974
Acrylique, feutre et crayon sur isorel
40 x 40 cm Signé, daté et titré au dos
François Morellet a poussé à l’extrême ce rejet de la subjectivité, mais en ajoutant une dimension humoristique essentielle, avec ses titres Oeuvre unique et pas chère ou Géométree n°42 (1983) ou en bousculant la notion de
cadre-fond, celui-ci se trouvant débordé par des formes qui le traversent et le dérangent. Il intègre en outre, dans son exploration des possibilités de la géométrie, le relief avec ses grilles qui impriment un moirage fascinant et
presque sensuel (2 trames de grillage – 3° + 3°, 1971). Il va enfin marier géométrie et lumière dans d’hypnotiques néons, dont cette oeuvre tardive de 2016, point d’orgue de notre exposition (Farandole blanche n°4, 2016).

Galerie Zlotowski
20 Rue de Seine
75006 Paris
TEL : 01 43 26 93 94

info(at)galeriezlotowski.fr
www.galeriezlotowski.fr/ 

Galerie Catherine Issert
2 ROUTE DES SERRES  
06570 SAINT-PAUL  
T 33(0)4 93 32 96 92  
F 33 (0)4 93 32 78 13  
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