Olivier Esturgie Galerie Nivet-Carzon

Exposition d'art

Visible impermanence by Olivier Esturgie

Opening 11.01.17 > 18.00 h
Show 12.01.17 > 28.01.17

Galerie Nivet-Carzon
2, rue Geoffroy l'Angevin
F-75004 PARIS
+33 954 29 30 10
Mobile + 33 673 87 76 83
http://www.nivet-carzon.com

Une peinture qui parle de peinture.

Une peinture est peut-être une peinture dès que l'on a l'intention qu'elle en soit une. Elle l'est en tout cas (bonne ou médiocre / finie ou pas encore) dès la première intervention sur son support. C'est la raison pour laquelle il est finalement inutile de surjouer son état de peinture et elle n'a plus besoin de se représenter comme telle. Les dernières oeuvres d’Olivier Esturgie en traits horizontaux sont au départ esquissées au ruban de masquage puis reprises au pinceau en d'innombrables retouches, où chaque élimination de détail (susceptible de retenir et de ralentir le regard) est une petite victoire. Un travail de peinture où la couleur et la valeur tout comme le format, sont déterminants. Adapter le mode RVB, rouge vert bleu, des LED microscopiques de nos écrans, a permis une utilisation particulière de la couleur.
Des couleurs bien présentes sur la toile mais Une couleur, plus tout à fait ou pas encore sous nos yeux, comme au-delà du monochrome, puisqu'il faudrait un recul infini, impossible, pour que les RVB s'unissent et se fondent en sa teinte réelle et définitive.

Olivier Esturgie

Olivier Esturgie Galerie Nivet-Carzon 

Mais la mise en place d'un système n'intéresse pas l’artiste, non plus qu'une théorie, auxquels il préfère un simple droit à la réflexion, au repentir et même à l'erreur. Une réflexion continue sur la peinture, les nouvelles conditions de
représentation de l'Art, le nivellement de la culture [la culture super plate] par sa diffusion et sa "représentation vidéaste", ou la notion d'impermanence opposée à l'idée "d'oeuvre éternelle". (Une pérennité pas si naturelle finalement).

 (-Une image peinte peut-elle être éphémère?)

"L'impermanence" des images et des informations qui glissent quotidiennement sur nos écrans est une particularité intéressante. D'une certaine façon cela renvoie aux fondements du Bouddhisme ou à la théorie du Rhizome (Gilles
Deleuze/Félix Guattari). Par exemple devant le défilement de notifications des réseauxsociaux ou lors d'une recherche internet, une réponse amenant une autre question, l'esprit finit par "lâcher prise", quitter son intention initiale et
accepter (durablement ou pas) une sorte de "dialogue avec le réseau".

En découle également une nouvelle consommation de l'Art (visites infinies d'expos ou de sites d'artistes du monde entier) et une nouvelle perception de l'Art, de plus en plus dématérialisée et un peu conceptualisée, de fait.


-Est-ce que, ce que l'on voit est [encore] ce que c'est?

Les titres des oeuvres, des onomatopées tirées de dessins animés ou inventées (des bruitages de "surprises" ou de "déplacements supersoniques") ainsi que la référence à notre environnement numérique quotidien indiquent enfin une filiation plus proche encore du Pop Art que de l'Art optique ou des artistes du BMPT.

Sans doute beaucoup d'artistes travaillent ainsi à partir d'oeuvres admirées, d'évènements personnels ou collectifs, de réflexions, d'envies plus ou moins claires... et de solutions par défaut, c'est à dire plus guidées par ce qu'ils ne
veulent pas, vers une pratique acceptable et intéressante à leurs yeux.
Au début Olivier Esturgie découpait d'anciennes peintures pour en construire de nouvelles, ou il les recouvrait partiellement ou retournait la toile.
C'est l'idée d'un jeu, en mouvement continu et à vitesse variable: des séries de 1 et 0 qui formeront un programme comme avec un langage binaire.

 
Et avant qu'une chose ne s'achève une autre commence

si bien qu'il n'y a pas d'interstice pas de pause pas d'interrègne

et ce que nous ferions s'il y en avait

s'il y avait une pause ce que nous en ferions


Geoffrey Squires

Olivier Esturgie est né en 1961.

Diplômé de l'Ecole Nationale Supérieure des Arts Appliqués et des Métiers d'Art, à Paris, dans l'atelier de Communication visuelle.

Infographiste, Directeur Artistique et Concepteur en Post production vidéo.

Prend deux années sabbatiques pour étudier à temps plein l'Histoire de l'Art contemporain.

Professeur d'Art plastique dans diverses Ecoles d'Art puis ouvre son propre atelier privé, il vit et travaille à la Chaise en Haute Vienne.