Barthélémy Toguo
Hidden Faces 7 mars – 4 mai 2013
Vernissage jeudi 7 mars à partir de 18h
GALERIE LELONG
13, rue de Téhéran
75008 Paris
Tél. 33 1 45 63 13 19
Fax. 33 1 42 89 34 33
info@galerie-lelong.com
www.galerie-lelong.com« Visages cachés », dit le titre. Barthélémy Toguo aime les têtes, les visages, les profils, les silhouettes. L’être humain est souvent double, constate-t-il, pile et face comme une monnaie, Janus énigmatique, difficile à décrypter. Les dessins de Toguo, noirs ou en couleurs, petits ou grands, sont envahis de têtes parfois cornues - le côté diable -, parfois souriantes - le côté ange ; parfois cloutées et crachantes, côté souffrance, parfois sereines ou béates.
Barthélémy Toguo
Hidden Faces 7 mars – 4 mai 2013
Vernissage jeudi 7 mars à partir de 18h
GALERIE LELONG
13, rue de Téhéran
75008 Paris
Tél. 33 1 45 63 13 19
Fax. 33 1 42 89 34 33
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« Visages cachés », dit le titre. Barthélémy Toguo aime les têtes, les visages, les profils, les silhouettes. L’être humain est souvent double, constate-t-il, pile et face comme une monnaie, Janus énigmatique, difficile à décrypter. Les dessins de Toguo, noirs ou en couleurs, petits ou grands, sont envahis de têtes parfois cornues - le côté diable -, parfois souriantes - le côté ange ; parfois cloutées et crachantes, côté souffrance, parfois sereines ou béates.
Pour sa deuxième exposition à la Galerie Lelong, l’artiste couvre les murs de dessins et le sol de tapis tressés par des femmes bamiléké du Cameroun, afin de créer un lieu de rencontre favorable à la causerie, à la palabre.
La série de portraits photographiques Stand-up and walk !, pris sur le chantier de Bandjoun Station, est un hommage aux travailleurs menant une double vie pour assurer leur survie.
Amené à cacher son visage, l’ouvrier qui change d’identité fuit avec ses bagages, se dissimule pour franchir la ligne, la frontière : au milieu de la galerie, un véhicule chargé de ballots aux tissus flamboyants évoque ce transit des migrants que Toguo ne cesse d’interroger avec ses tampons sculptés, ses barques, ses valises de bois…
Enfin, Toguo montre une nouvelle étape de Head above water (commencée en 2004) : au Rwanda, presque 20 ans après le génocide, l’artiste est allé dans un collège de jeunes filles à Kigali. Il a donné la parole aux élèves nées alors, pour évoquer leurs rêves… Les 96 cartes postales sont réunies en un même panneau.
Signature dédicace de Barthélémy Toguo à partir de 16h le samedi 6 avril / Week-end des Galeries
"Dérive(s)" jusqu’au 10 mars en Arles à la Chapelle Sainte Anne, dans le cadre de Marseille 2013 Capitale européenne de la culture.
"Talking to the Moon", exposition personnelle, du 22 février au 26 mai 2013 au Musée d'art moderne de Saint-Etienne (catalogue).
"Print Shock", exposition personnelle, du 18 mai au 29 septembre au Musée du dessin et de l'estampe originale, Gravelines.
GALERIE LELONG
13, rue de Téhéran
75008 Paris
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Le primitivisme du futur par Jean-Paul Gavard-Perret
Barthélémy Toguo « The Atelier », à partir du 6 avril, Galerie Lelong, Paris.
"Dérive(s)" jusqu’au 10 mars en Arles à la Chapelle Sainte Anne, dans le cadre de Marseille 2013 Capitale européenne de la culture.
"Talking to the Moon", exposition personnelle, du 22 février au 26 mai 2013 au Musée d'art moderne de Saint-Etienne (catalogue).
"Print Shock", exposition personnelle, du 18 mai au 29 septembre au Musée du dessin et de l'estampe originale, Gravelines.
Plus qu’un autre Barthélémy Toguo s’élève en faux contre l’idée ridicule que l’art copie le réel. Ses recherches philologiques et iconographiques aux aubes de l’humanité comme dans sa propre culture le prouvent. L’artiste sait que la réalité copie l’art. La première existe par le second. C’est vieux comme le monde. Toguo montre donc comment nos ancêtres les plus divers ont construit leur perception du réel. Il les suit en ses recompositions d’éléments épars-disjoints qu’il rassemble en noir ou en colère dans ses profils, ses têtes et ses silhouettes grands ou petits entourés de symboles. L’être humain y est souvent double : pile et face comme des pièces de monnaies, des personnages d’un jeu de cartes, des Janus hiératiques. Le diable parfois sourit et joue les anges. Ces derniers, parfois cloutés et crachotants, sont plus souffrants que benoîts.
En ce sens son œuvre n’est jamais passéiste : elle reste primitive du futur. Rassemblant graphismes et icônes elle pose le problème du croire et du voir. Toguo prouve que la séparation entre les deux est bien plus complexe que la dichotomie basique présente dans les religions monothéistes. A travers sa propre création païenne et animiste l’artiste joue avec ironie sur le caractère « sacré » de l’image dont le graphisme devient une véritable iconographie. Surgissent bien des fantômes, loin de re-présentation.
Pour sa deuxième exposition à la Galerie Lelong, l’artiste couvre les murs de dessins et le sol de tapis tressés par des femmes bamiléké du Cameroun, afin de créer un lieu de rencontre favorable à la causerie, à la palabre. Sa série de portraits photographiques « Stand-up and walk ! », pris sur le chantier de Bandjoun Station, est un hommage aux travailleurs menant une double vie pour assurer leur survie. Amené à cacher son visage, l’ouvrier qui change d’identité fuit avec ses bagages, se dissimule pour franchir la ligne, la frontière : au milieu de la galerie, un véhicule chargé de ballots aux tissus flamboyants évoque ce transit migratoire. Toguo ne cesse De l’analyser de ses tampons sculptés, ses barques, ses valises de bois. Pour « Head above water » l’artiste est allé dans un collège de jeunes filles à Kigali au Rwanda. Il a donné la parole aux élèves nées alors, pour évoquer leurs rêves affichés en 96 cartes réunies en un même panneau.
Là où d’autres réduisent le corps à parler l’amour et la peinture à l’ « ornementer », Toguo recrée une retranscription où la mentalisation ne passe plus par un code purement abstrait. Le jeu des lignes, des formes souvent en volutes et les couleurs profondes brûlent l’espace. L’ensemble monte de la terre vers le ciel et donne une forme d’élévation. Elle prend racine dans le bas de l’image. Mais cette fondation n’a rien de confuse, tout est net et précis. La précision des traits globalise les émotions, les « redresse ». Invaginé et tout autant phallique chaque peinture s’épanouit dans une sorte de paroxysme. Il échappe au logos. Il y a là toute une déambulation, une errance reprises et surtout métamorphosées où s’ouvrent le souffle et le cri.
La langue graphique et plastique reste la plus proche de la sensation. Et ce au moyen des formes et de codes qu’il faut réapprendre. Vus d’aujourd’hui et d’ici ils peuvent sembler une prouesse et un étrange dialogue.. S’y éprouve l’action du sens et de l’émotion. S’y ressent différents degrés d’ouvertures ou d’étranglements. Les lignes et les formes parcourent tout le trajet vital, animal mais aussi intellectuel.
Jean-Paul Gavard-Perret