LOLOCHKA oil on canvas dimensions 100 x 81 cm signed on the lower right side and dated 2010 |
Ziegler - I. Gruneberg - Ferrara - Stéphane Carraro -Barbanti - Sid Ali - S. Golubiatnikov - Saveliev - SP Trente Huit - C. Sabas- Sacha Putov - Pilar - H. Picard - P. Martin - Marti Muller - Nanou - Georges Mollenthiel - N. Lubouckine - Mille - D. Caristan - D. Cotineau - F. Simoneau - A. Kvostenko dit Kwost - L. Dudenski - Sylvie - C. Ristophe - Ziegler - I. Gruneberg - Ferrara - Stéphane Carraro -Barbanti - Sid Ali - S. Golubiatnikov - Saveliev - SP Trente Huit - C. Sabas- Sacha Putov - Pilar - H. Picard - P. Martin - Marti Muller - Nanou - Georges Mollenthiel - N. Lubouckine - Mille - D. Caristan - D. Cotineau - F. Simoneau - A. Kvostenko dit Kwost - L. Dudenski - Sylvie - C. Ristophe - Claude - René Strubel - Urban Art Berlin - G. Bianca - G. Bizien - C. Bocal - Vera - Yane - François Lautissier - Braconnart - Brigitte Lebel - André Cazenave - Céline (Céline Moutafian) - B. Cho - Cerise . |
Lolochka huile sur toile de 1989-90 dimensions 130 x 97 cm Collection Privée P.H.R |
Lolochka Icone ou l'ange du désir huile sur toile 81 x 60 cm de 2010 |
LOLOCHKA (née en 1957) acrylique sur toile de dimensions 100 x 81 La famille signée en bas à droite. |
Lolochka née en 1957 a vécu quatre ans à Venise où elle a fait les Beaux Arts (de 1977 à 1981) parce qu'elle étouffait (j’ai tout fait ) à Paris (où elle a vu le jour et y a vécu jusqu’alors) capitale de l’art bien avant sa naissance. Depuis sa plus jeune enfance elle a toujours dessiné même dans les marges de ses devoirs de maths. A Venise, elle a découvert au milieu des ors byzantins l’expressionnisme abstrait, le pop art américains et les performances le tout nimbé d’un certain lyrisme latin qui les rendaient à peu près supportables. |
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Lolochka acrylique sur toile de 2015 dimensions 150x100cm |
Lolochka acrylique sur toile dim. 130x97 cm signée au centre droit et datée 1990 |
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Lolochka acrylique sur papier de 1998 dimensions 42x30 cm - |
Elle nous raconte : « Comme j’ai l’esprit de l’escalier et que j’avais déjà fui Paris une première fois , quand, en 1974 j’avais pris le transsibérien pour aller au pays du Soleil levant, au Japon, c’est à Venise quelques années plus tard, en 1979, que j’ai réalisé des travaux à l’encre de Chine, gestuels, inspirés de la calligraphie extrême orientale (dont une série de dessins pour “ Le soleil et l’acier” de Mishima ). » « Mais, j’ai aussi dessiné l’histoire d’un ballon rouge, histoire sans paroles qui raconte la promenade dans Venise d’un ballon , ce qui prouve que j’y étais un peu présente quand même ». Les travaux de cette période sont surtout en noir et blanc avec une couleur parfois, gestuels et violents. C’était une peinture un peu “exorciste”. Elle se nourrissait de Michaux (les encres sous mescaline) mais surtout des suites pour violoncelle de Bach avec lesquelles elle parcourait tous les ponts de Venise (au début des walkman). |
Lolochka Boudha Technique mixte de 1989 dim. 130 x 97 cm |
Elle a eu entre autres professeurs Emilio Baci artiste inspiré et qui a exposé dans la collection Peggy Guggenheim, et a travaillé également dans l’atelier de Emilio Vedova (Lion d’Or d’une passée mais récente Biennale). En histoire de l’Art aux Beaux Arts, elle réalisait en fin de première année un mémoire sur la Pala d’Oro, en deuxième sur Le Greco) et, en fin d’études, une thèse sur l’Internationale Situationniste. En 1980, à Venise, elle a travaillé avec d’autres élèves des Beaux Arts pour Donato Sartori, ( fils d’Amleto Sartori qui a ressuscité les masques de la Commedia dell’arte) lequel faisait des installations Land Art dans la cité avec du Crildé. C’était la renaissance du Carnaval parrainé par la Biennale. |
Lolochka portrait de femme acrylique sur papier dimensions 42 x 30 cm Collection Privée Serge Hamon |
Lolochka Nu au chat huile sur toile dim. 81 x 65 cm de 2007 Collection Privée Paris |
Elle rentrait à Paris en 1981, son diplôme en poche et, elle montait avec Fedja Zbona, son mari et peintre slovène, “Le Diable Vert”, atelier-boutique d’inspiration Baudelairienne tempéré d’espérance (une folie charmante) où ils créèrent des masques de toute sorte après avoir commencé par ceux, alors à la mode, de la Commedia dell’arte. « On faisait des moulages aussi, des empreintes de visage, des Bacchus, des Méduses, des Gargouilles, des faunes... Et nous peignions encore et encore, une peinture si proche que les néophytes s’y méprenaient. Il avait beaucoup d’humour et un grand sens du volume ».
Aux Beaux Arts, Lolochka avait beaucoup d’amis Yougoslaves. (expo en Bosnie Herzégovine) Après le Diable Vert ce fut Art Cloche, groupement d’artistes squatters qu’elle rencontrait opportunément lorsqu’elle était en quête d’atelier. Auprès de ce groupe, elle trouvait, outre un espace de création, un milieu dynamique et international bouillonnant de créativité, une ambiance comparable à la scène artistique new-yorkaise.
Pierre Cornette de Saint-Cyr fut l’un des premiers collectionneurs à s’intéresser au groupe Art Cloche qui est entré aujourd’hui dans l’histoire de l’art, il a effectué avec succès des ventes aux enchères des œuvres de ces artistes. |
Art-Cloche -Brelingard - Lolochka - Camargo - Smirnoff-Till - Daub - Rodier - Pawlowski - Rodrigues - Saban - Schurder - Schlenther - Triton - Shigeo - Vorobiov - Stark - Von Eugen - |
Art-Cloche - Apres L'expulsion - [Putov - Eveno - Leuck - Von Eugen - Lolochka - Claude - Pawlowski - Odet Saban - Shigeo - Stacke - Smirnoff-Till - Schurder - Bougrine - Triton - Jean ... |
L'image mythique et emblématique des trois fondateurs, fait partie intégrale de la légende d'Art Cloche mouvement créé en 1980-1981. Contestés surtout par les activistes féminines venues après l'apparition des grandes figures mythiques récupérées par le groupe (Beuys - Raynaud - Debord ) . La figure des fondateurs exerçait une certaine fascination, parceque c'était eux qui avaient eut l'idée de créer UN VRAI FAUX MOUVEMENT ARTISTIQUE. Saban activiste féminine d'Art Cloche se réclamait de l'anti-Eve, elle réclamait en la personne de Lilyte un rôle fondateur à l'égal des trois macho fondateurs, B. Brelingard qui était aussi une activiste se réclamait de MAQUIS INTERNATIONAL, une association artistique née dans la résistance, Lolochka autre activiste féminine d'Art Cloche se disait nomade à la suite de Pierre Rodier.
La contestation à Art-Cloche était histoire courante. Mais, entre-temps, sa peinture avait complètement changé, la période tourmentée et assez noire du Diable Vert l’avait échaudée et rendu prudente sur la mise en circulation des signes. Superstition, mystiques ? toujours est-il qu’elle décidait de produire une peinture délibérément lisible et positive, des couleurs vives et chaudes, des visages beaux et sereins succédèrent aux cris et autres métamorphoses douloureuses, là encore, elle rejoignais Picabia « le pis que peintre, mon maître absolu et vive la peinture, vive la vie » ! Art Cloche, dit Lolochka « c’était en acte tout ce que j’aimais, la créativité, la révolte, la joie et l’humour, les marchands sont vite entrés dans le temple et les opportunistes de tout poil déguisés en artistes n’ont pas tardé à frelater ce qui s’est dissous à temps.. La rencontre avec Schurder fut très créative c’est véritablement un esprit libre c’est pourquoi je m’y enchaînais en lui faisant deux enfants. La maternité, c’est comme la peinture claire, les parisianistes snobinards n’apprécient pas. Sous contrat avec la Galerie Christine Colas, je lui proposais “Maternité “ sur “femme à l’enfant” et ça lui plaisait moins, c’est néanmoins une période que je ne renie pas. L’art et la vie sont étroitement liés et l’expérience de la maternité est quelque chose de simplement énorme que malgré les pressions du nouvel académisme ambiant j’avais envie de raconter. J’ai persisté avec « l’abécédaire d’Igor » aquarelles que je fis pour mon fils dans le temps morcelé par mes devoirs de mère ». « Avec la Ruche de Ris ce fut un nouvel essor, plus sage, plus concentré sur un travail arrivé à maturité où je travaillais plus particulièrement le portrait, fauve, gestuel et expressionniste, d’abord pour continuer de peindre, mes modèles se retrouvaient souvent avec Igor dans les bras, les acteurs me déclamaient des tirades, les bluesmen me chantaient des blues, je brossais rapidement l’âme (toujours) lumineuse des habitants du CAES puis d’autres ». En 1995, Lolochka abordait une phase tout à fait nouvelle avec le YI KING dont elle recopiait tous les oracles à partir desquels elle fit une série de tableaux. C’est dans le même esprit qu’elle réalisait les portraits de Daudet, Delacroix et Einstein ainsi que le paravent sur “les paravents” de Jean Genet., et un autoportrait humoristique d’après Léonard, en pied “woman power”, entouré de tous les hexagrammes du Yi King et les idéogrammes correspondant (chinois ancien) . Esprit primitif magique où la réalisation même du tableau est un rituel d’imprégnation de l’esprit de la personne représentée, le travail d’écritures, effacées, recouvertes, rendues illisibles, participe de cet esprit. Avec les emballages de bouteilles , c’est encore autre chose. Et, aussi, la réinterprétation d’oeuvres majeures de l’histoire de l’art tels l’Olympia de Manet et la Tempête de Giorgione en couleurs fauves et signes gestuels figurent parmi ses travaux. |
LOLOCHKA huile sur toile de 2007 "Femme à la Lyre" dimensions de la toile 116 x 81 cm |
Expositions personnelles
2011 Biographie en ligne sur le site le-musee-prive.com
2010 Exposition Espace Culturel Jean-Jacques Robert Parc du Château de Villeroy à Mennecy
2009-2011 En permanance Le Musée Privé Paris.
2008 tarots de Marseille et autres mandragores au Centre d’ Expérimentation Sauvage de Ris Orangis (mars)
2004 ”métamorphose” Commanderie St Jean de Corbeil (rencontres d’automne)
2003 “Regards contemporains” à la galerie de l’Aire Libre (Evry) MCO Gestion Le Magellan. EVRY
2001 Pavillon de l’Erable, Avon
2000 Bar du Relais, Paris (Montmartre)
1999 La maison blanche, Evry
1998 Galerie Christine Colas, La Péniche “six- huit”.Paris
1997 Le LUDION de Villemoisson / Orge .Le Magellan. EVRY
1996 Château de Villiers Draveil
1995 “ L’ABC d’Igor et Juliet” 27 aquarelles 100x81. expo.itinérante dans les bibliothèques
1994 Galerie Christine Colas, rue Ste Anastase Paris 3ème
1992 Chapo. Boulevard de l’Hôpital, Paris Vème.
1990 Galerie Christine Colas, Paris.
1989 Galerie ART 2i Paris 18ème et Galerie Ch.Colas
1988 Galerie Christine Colas
1984 Galerie Chapo, r du Bac L’encre blanche. Poitier
1983 Le Domino, rue Buffon, Paris Vème
1982 Le Diable Vert, Paris Vème
1979 Théâtre du Ranelagh, Paris XVIème
2011 Exposition à La Biennale de Venise sur invitation de Gloria Vallese Commissaire d'Exposition curatrice, critica d'arte e professoressa di storia dell'arte in Accademia.
Atelier et conférence au lycée Artistique de Venise sur le thème "Eastern Borders" .
2007“ARTCLOCHE ...” au Château de Villiers à Draveil “regard contemporain” à Arpajon
2006 “Mécène” au Théâtre Donald Carldwell à Draveil
“moteur !” au centre Robert Desnos de Ris Orangis
2005 “Art des villes rat du champ” à la galerie de l’Aire Libre
‘Baignade interdite” Théâtre D. Carldwell Draveil
Progetto dea 2005 Les Arts Buissonniers (Nièvre)
2004“trouver créer” à la galerie de l’Aire Libre (Evry)
‘le masque dans tous ses états” Théâtre D. Carldwell Draveil
Progetto dea 2004 Vittorio Veneto Venise Italie
2002 Le silence, la Parole (croisière de l’art contemporain en
Essonne)
2001 Bleu, blanc, rouge (croisière de l’art contemporain en Essonne)
2000 Biennale Art Essonne Château de Villiers (Draveil), Aire Libre (Evry)
1998 Galerie Marie Thérèse Cochin, Paris IVème
Biennale Art Essonne Château de Villiers (Draveil), Aire Libre (Evry)
1997 Galerie Claudine Lustman, Paris IIIème
1996 Galerie de l’Aire Libre Evry.Croisière de l’Art en Essonne
Spazio culturale Vittorio Veneto
1995 CAES ,Ris Orangis. Espace Villiers, Draveil
1993 Galerie de Castelnou Paris 6 ème
1992 ”La Ruche de Ris “ au CAES de Ris Orangis
1990 Festival. Ste Foy-la-Grande. portrait d’ Elie Faure
1989 Foire de Tokyo et exposition itinérante en URSS ( galerie Christine Colas)
1988 Rétrospective Art-Cloche. Galerie Monti- Curi, rue de Trévise, Paris IXème
1987 Festival d’Art-Cloche, rue d’Oran, Paris 18ème
Ris Orangis. Festival. FIAC OFF
Bologne Festival d’Art Room. Expo à la galerie NÉON
Amsterdam. Reuherort Festival
1986 Art-Cloche . Galerie
Marie Thérèse Cochin, Paris Vème
Festival d’Art-Cloche Paris XVIII
Festival d’Art-Cloche Paris XIV
Vente à Drouot Art Cloche
1985 Art Cloche Galerie Basmadgian Festival Art Cloche Paris XIV
1982 SAD Festival d’automne à Montmartre (performance)
1981 Bagna Luca (YU)
1980 Bevilacqua La Masa. Venise (IT)
Quelques réalisations et commandes :
Illustration d’un jeu de Cartes “correspondances" France Cartes 1985
Portrait de Daudet (1996) (4m x 2m20) et de Delacroix ( 4mx2m) 1998 pour la ville de Draveil
Musées : Tetiakoff , Moscou acquisition 1989.
De 1981 à 1984 Création de masques (+ 200 modèles)
Triptyque “bleu, blanc, rouge ou l’ incorruptible Robespierre”
Mairie de Villemoisson / Orge.2001)
Hommage à Carmelo Bene. Acquisition de la Communauté d’Agglomération. 2003
et les sept lettres du bonheur en 2001.
Nbreuses ventes aux enchères et présence dans de prestigieuses collections privées.
nombreuses interventions dans les écoles et collèges.
Conception et réalisation de fresques et de la signalétique de l’Ecole Maternelle et du
centre de loisirs Alfred de Musset à Levallois Perret(2004)
Réalisation d’une toile pour commémorer les 80 ans du site PSA de St Ouen (2004)
Conception et réalisation de fresques au centre de loisirs Gavroche à St Pierre du Peray (2005)
Solendi 2008 triptyque l’être, le non être et l’amour créaturiel
L’atelier du Minotaure hommage à Schurder dans l’atelier sept 2008
Texte de conférence de LOLOCHKA du 27 mai 2010 Bonjour Solendi |
1/ Art et entreprises : du jardin secret à l’espace public |
2/ Je suis née dans la maison d’un poète emplie de livres et de tableaux et c’est ainsi que le monde m’est apparu en même temps que toutes ces magnifiques et pathétiques tentatives pour le comprendre- pour le dire- pour se réconcilier avec soi... L’imaginaire a été pour moi tout de suite très important. Avant même de savoir écrire, je dictai à ma grand-mère des lettres à une amie que je m’étais inventée (et je l’obligeai à les poster!) J’ai toujours dessiné, écris, c’est pour moi aussi important que de respirer. J’écris et dessine dans une interrogation constante. Je ne sais pas où je vais et c’est la curiosité de voir où cela va me conduire qui me pousse à entreprendre un ouvrage. Voilà pour le jardin secret... L’espace public c’est le lieu de reconnaissance du sujet. Si je sors dans la rue avec mes tableaux, je risque fort de rejoindre la cohorte des SDF invisibles et renvoyés inhumainement à leur seul espace intérieur! L’isolement pour tout être humain est redoutable et l’artiste qui mise sur sa subjectivité pour toucher les autres , s’il ne les touche pas est mort. L’espace public ouvert est un espace réceptif. Faute de public, le clown est triste et on ne peut prêcher sans cesse dans le désert ( il faut bien en sortir, même si c’est pour être crucifié!)...Pouvoir intervenir dans un espace public c’est exister . |
3/ En principe, je travaille de mémoire, ce tableau, peint en 2009 est un souvenir d’enfance. Le poète René Arcos m’avait appris à faire la révérence pour obtenir des bonbons. En 1977, je fuis l’hyper intellectualisation parisianiste pour me coltiner avec le “corps de la peinture” et allai à Venise dont j’étais éperdument tombée amoureuse l’hiver précédant... J’y étais au moment de la renaissance de carnaval ( lequel avait été interdit par Napoléon...Ne parlez pas de Napoléon à un vénitien...)
5/ Art Cloche squattait à l’époque un espace dans le 14 ème arrondissement à un pas de la rue où j’étais née...à deux pas de la Cité Universitaire. 6/ Bien que je connus à l’époque quelque succès commercial (je vendis de nombreux tableaux aux enchères et signai un contrat avec une galerie), j’avais pris goût aux grands espaces alternatifs d’exposition et de création et, quand nous fûmes boutés hors de la capitales, Chapitre 1 : créations et ré-créations Ecoles au service des enfants et des collectivités 7/ Le marché de l’Art s’effondra en 1990, j’avais signé un an avant un contrat avec la galerie Christine Colas et décidé dans la foulée d’avoir des enfants ...Je pus ainsi consacrer plus de temps à leur éducation...Ma peinture en fut légitimement très influencée, durant cette période que je ne renie pas du tout, je peignis Maternité sur métamorphoses du Petit Prince et abécédaire d’Igor et Juliet... 8/ Vint l’époque où Jacques Lang donna du travail aux artistes dans les Ecoles via la création des classes à PAC (projet artistique et culturel). Je multipliai les interventions , parfois extrêmement créatives comme ce projet hérité par des institutrices de Ris Orangis sur la citoyenneté et qui permit la réalisation d’une jolie fresque bleu blanc rouge sur la liberté (bleue), l'égalité(blanche) et la fraternité (rouge). 9/ Il s' agissait d’organiser la décoration qui comprenait pour l’école maternelle: une fresque dans l’escalier, sur deux étages, toute la signalétique - salles de repos, de sports, d'activités, le restaurant, le local vélos - et pour le centre de loisirs d’une fresque ou d’un tableau à placer à l’entrée du Centre. tout cela autour d’un thème approprié à la petite enfance. 10/ Ensuite vient le temps de la réalisation sur le chantier avec les artisans et ouvriers du bâtiment, les allés et venues , les bruits les contretemps bref les joies des chantiers. 11/ Pour “Gavroche” Ecole et Centre de Loisirs maternel, l’approche fut un peu différente, j’étais tellement contente de mon expérience ( j’avais oublié les affres de l’angoisse de l’avant projet et les petits tracas survenus ensuite comme on oublie d’avoir souffert lors de l’accouchement quand on tient son enfant dans les bras pour la première fois!) - donc , je n’avais qu’un désir, renouveler l’expérience le plus vite possible , une possibilité se présenta assez vite à St Pierre du Peray ; les conditions n’étaient pas exactement les mêmes: j’étais en concurrence avec deux autres artistes et les maquettes du projet ne seraient 12/ Enfin, le projet de l’architecte m’a beaucoup plu et inspirée! Le nom aussi, j’ai eu la chance d’avoir une idée autour de laquelle j’ai articulé ma proposition qui a été retenue...C’était le voyage initiatique de Gavroche au départ duquel assistait une foule de parents style 1900... Les ouvertures rondes ménagées dans le mur comme des hublots figuraient le ballon des montgolfières qui emportaient Gavroche, plus loin, dressé sur une barricade de jouets il brandissait les vertus de la république...Pour la signalétique, je fis comme pour Levallois, des figures de bois découpé et peintes à l’atelier cette fois posées par mes soins. Comme ce chantier avait pris beaucoup de retard je décidai d’expérimenter une technique ancienne mais efficace qu’utilisaient les peintres de la Renaissance pour reproduire rapidement des dessins sur des murs. Il s’agit des fameux cartons ( qui existent aussi je suppose pour les broderies ou les tapisseries). J'agrandis ma maquette par une mise au carreau sur un rouleau de papier de scénographie ( c’est utilisé pour les décors-de théâtre technique et matériau) à l’échelle de l’école et perçai de trous tout au long des lignes du dessin, puis, quand vint le moment ( il commençait déjà à faire un peu froid, j’apportai mon “carton” de papier, le fixai sur le mur et passai avec un pinceau des pigments sur le dessin. je retirai le carton et laissai sur le mur le dessin parfaitement tracé par les pigments volatiles. Cette technique vous paraîtra peut-être désuète et fastidieuse, vous me direz pourquoi ne pas faire comme tant d’artiste qui projettent une image sur le mur et peignent en suivant les formes projetées...Et je vous dis que la technique que j’ai utilisé n’a rien de fastidieux, elle est rapide, pratique et beaucoup plus agréable et fiable pour moi que les projections de photos qui manquent de corps définitivement et - vous ai-je dità quel point la dimension physique de la peinture est fondamentale pour moi, la gestualité, la matière, et même l’humaine imperfection signée par la main. L’importance des trois H pour que l’homme se réalise : Head (l’esprit), Heart (les émotions) et Hands (la réalisation par les mains) bref, j’ai eu et vous le verrez peut-être dans le prochain chapitre des travaux reproduits par des procédés techniques mécaniques, je trouve Chapitre 2 : création et re-présentations (portraits) servir petite ou grande histoire 13/Cela fait des années que j’ai la fâcheuse habitude de “croquer” tous les gens que je rencontre, j’adore ça, c’est un vrai vice, c’est une manière particulière de faire connaissance. 14/ C’est souvent amusant, parfois catastrophique mais en général comme chantait Gainsbourg : “ la beauté cachée des laids se voit sans délai” et c’est ce que je cherche et trouve en général très vite ou jamais. J’ai tendance à vieillir les jeunes et rajeunir les vieux, je ne cherche pas le cent pour cent ressemblant, mais j’essaie de capter un truc, ce quelque chose de particulier à chacun. 15/ Comme je suis par mon père d’origine italienne, j’ai tendance à une certaine volubilité qui parfois me gène et que j’ai essayé de freiner en utilisant un support original qui n’est pas dénué de qualités : les intercalaires de carton moulé qui protègent les bouteilles dans les emballages de 6 ou 12. Ce support original, je le dois à mon père aussi- c’ après tout logique qu’il m’ait fourni le poison et le contrepoison...- qui au temps du Diable Vert vendait du champagne aux ambassades. 17/ C’est donc sur des emballages de bouteilles de Champagne, puis de Bordeaux, puis d’autres (mais aucun n’égale Champagne et Bordeaux !) que j’essayais de freiner ma tendance naturelle à un certain bavardage plastique. Le relief qui propose d’emblée une forme m’oblige à la casser pour en proposer une autre et ralenti le geste l’obligeant à plus de force, de décision... Hélas, l’habitude est vite prise et le bavardage revient bien vite. Mais le travail sur de tels supports reste intéressant notamment par rapport aux illusions d’optique produites par les couleurs : une couleur qui “avance” comme le rouge aura tendance si elle est placée dans un creux à le “gommer” par exemple. La mairie de Villemoisson sur Orge a eu l’amabilité d’orner ses murs d’un triptyque que j’avais réalisé ainsi avec des intercalaires de bouteilles de champagne montés sur des châssis de fenêtre sur Robespierre, il y avait un Robespierre rouge, 16/ J’ai découvert il y a plus de vingt ans un livre que je consulte depuis tous les jours : il s’agit du YI-King ou Livre des Transformations dans la traduction de Wilhem. Dans le Yi-King sont répertoriées toutes les situations dans lesquelles un être humain peut se retrouver sous la forme de soixante quatre hexagrammes eux mêmes résultants du redoublement des trigrammes inventés par FU-YI (lhomme au double regard) 2 000 ans avant JC. Trigrammes reposant sur les combinaisons possibles de l’élément Yin (obscur) et Yang (lumineux) suivant à chaque fois trois voies: la voie de la terre, la voie de l’homme(voie du milieu) et en haut la voie du Ciel. Ainsi ce fond symbolisait une vie dans sa diversité, -multiplicité d’expériences avec l’effacement 18/ Woman power donna l’idée au directeur de cabinet du maire de Draveil de me commander les portraits de Daudet et ensuite de Delacroix. J’abandonnai pour un temps le Yi-King mais conservai là l’idée d’un fond composé cette fois de textes et croquis ayant une relation avec la vie de la personne représentée, l’idée était de donner à voir de loin un visage et à lire de près des phrases mises en exergue ou à voir des signes recouverts, effacés partiellement comme le travail du temps sur la mémoire. 19/ Chapitre 3 : création et communication Servir des images de marques : un espace secret dans un jardin public... 20/ En 1984, je réalisai les illustrations du jeu de 54 cartes “correspondances” publié en 1985 par France Cartes (anciennement Grimaud) en partie pour le service communication de la RATP qui s’engageait à en acheter un nombre conséquent pour Ce fut un travail énorme de recherches , de dessins sur place, qui donna lieu à des découvertes dans cette ville où je suis née et que je croyais connaître... 21/ Pour le passage au 3ème Millénaire, un décorateur qui nous faisait travailler de temps en temps sur des décorations de Noël qu’il réalisait (nous eûmes le plaisir de réaliser une décoration pour la Maison de la Radio dans un pur style Art Cloche réalisation dont je n’ai hélas gardé aucune trace-comme tant d’autres...) me demanda de faire des maquettes pour la façade du Centre Commercial Grand Ciel à Ivry s Seine qu’il fit réaliser en “one way” : cet adhésif qui laisse filtrer la lumière par une trame très fine de petits trous et donne ainsi à voir de l’extérieur une image lisible sans pour autant empêcher la lumière de passer et d’éclairer l'intérieur (One Way Vision Pour voir et être vu.Si vous avez des espaces vitrés, il vous est possible désormais de communiquer dessus.la technologie One Way Vision : un adhésif spécialement conçu pour habiller vos façades vitrées peu importe la superficie et ce, tout en préservant la vision depuis l’intérieur des bureaux.). 22/ L’été où je travaillai pour Levallois, dans mon atelier à oeuvrer sur la signalétique en bois,je reçu un coup de fil d’un décorateur, spécialisé dans l' événementiel 23/ SOLENDI 24 / Enfin, il va me falloir répondre à la question cruciale : “Pourquoi y a-t-il un flamand rose dans l’atrium ?” “La définition formelle de la connaissance est le souci de la connaissance, car la connaissance est sans définition. Rûzbehân Baqli Shirâzi (traité de la sainteté) merci de votre attention |