Laura CallaghanLaura Callaghan : soft lesbian power

par Jean-Paul Gavard-Perret

Laura Callaghan dessine  au présent sa propre histoire sans entrer dans les détails. N'en surgit que la mystique et sensuelle moelle. Son présent est riche de tout un passé et s'engrosse encore d'avenir.  Ce présent à la fois poétique et réaliste actualise des scènes quotidiennes afin pour  nous réfléchissions sur le sens de notre propre existence et sur nos a-priori. En effet Laura Callaghan explore par ses dessins les frontières, les limites du féminin et son incessant devenir. L'intimité est toujours traitée de manière allusive et sous forme narrative. L'homme est exclus d'un tel univers : cela évite tout  "épapillonnement" . Et si la créatrice  flaire lèche croque des grains de peau, si elle accroche aux cheveux de ses copines ses grains de folies, cela se montre sous forme d'aporie.

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"Nestow Sakaczbia et les insomniaques" par Jean-Paul Gavard-Perret

Nestow Sakaczbia

Du collage (découpage et dessin) on n'a dit bien des choses en oubliant qu'il s'agit là d'un fantômes en tant que représentation de la déchirure, de la blessure et de la tension. Mais il y a plus : pour Nestow Sakaczbia il s'agit d'un objet magique qui doit certains de ses éléments à ce que l'image n'est pas par création directe. Coller un élément au lieu de le peindre ou de le dessiner revient d'une certaine façon a avoir recours au symbole. Et tandis que l'analogue (ou l'original) s'imposerait avec sans doute plus de relief et de force, le collage sert de métaphore (image dans l'image) comme une poétique qui partant du réel le métamorphose pour lui accorder plus de signification ou de fantaisie.

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Le « tachisme » de Ma Qun

MA Qun par Jean-Paul Gavard-PerretLes « corps conducteurs » - couleurs et formes avec lesquels Ma Qun crée  - vivent, boivent le support pour s'en emparer. Une crudité lyrique jaillit entre  dépossession et reprise. Volumes et coloris sont composites et au besoin incongrus  pour abolir au mieux le front des apparences et le remplacer par une vision agitée. Tout est en acte donc rien n'est figé. La narration plastique ignore la froideur et la  rigidité. A sa place : la souplesse et la densité. Une force envahit l'espace. Il faut sans doute un beau courage à l'artiste pour oser un tel travail. Il n'illustre pas une thèse. Il fait mieux : s'y fonde un système poétique particulier. L'infériorité du logos est remplacée par des visions qui desserrent le carcan de la représentation au profit d'un langage où les « images » se retournent d'elle-même pour monter un « breaking down » où lignes et courbes criblent l'espace afin d'atteindre non le néant mais à ce qui se cache derrière.

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Sophie Aymon du visage au portrait, du réel au mystère

Sophie Aymon

Par Jean-Paul Gavard-Perret

Sophie Aymon  remet  en cause la question du portrait et de l'identité au moyen d'un  travail de fond et à travers les "occurrences" qu'elle ouvre loin des projections narcissiques. Par effet de sérialité elle crée une beauté qui n'est pas d'apparence mais d'incorporation. D'une toile à l'autre l'artiste reprend le même projet, s'arrête, avance comme on avance dans la neige.  Le visage n'est plus traité de manière à le "psychologiser" mais afin de le détacher de lui-même pour mériter le statut de portrait et non de reportage. Le premier ne serte pas à dévisager mais à envisager autre chose qu'une ressemblance. La "visagéïté" opérée par le langage pictural descend non dans le réel mais aux sources des formes et des couleurs en de longues vibrations de lumière. Contrairement à tant d'artiste qui s'appuie sur la photographie afin de construire le portrait Sophie Aymon s'engage totalement dans et par la peinture pour le composer.


C'est sans doute pourquoi le "dedans" du visage laisse monter la trace et l'ajour d'une existence diffractée, démultipliée par la puissance de l'art. Le silence du regard devient  passage entre l'hypnose et la gestation. Et la peinture -  à travers de tels portraits et leur multitude fractionnée - semble par l'exercice de la beauté l'approche d'un  "qui je suis" qui viendrait torde le cou au "si je suis".  Dénaturant les simples effets de réel, l'artiste  perturbe les habitudes de reconnaissance. La où la peinture appelle l'absolue nécessité du visage et au moment où la créatrice devient amasseuse de visages sensuels  surgit la célébration d'un cérémonial de féerie particulière chaude et glacée.

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Fanny Begoin : Une goutte de lumière sur un océan dénudé

par Jean-Paul Gavard-Perret

Fanny BegoinFanny Begoin donne rendez vous à ses modèles chez eux ou à leur atelier lorsque je réalise des portraits d'artistes. Elle partage un moment avec celui-ci, discute, explique puis la séance commence selon une recherche patiente, minutieuse et perfectionniste jusqu'à ce que le modèle s'oublie, se dévoile dans la fragilité de moment de solitude.

Travaillant toujours à l'argentique l'artiste y s'inscrit une quête d'images « empreintes » du banal. S'installe de ce fait lors de la prise de vue moins des mises en scènes qu'une manière de  rejouer le quotidien a minima. S'y perçoit par effet de surface des profondeurs cachées en une célébration tacite, un acte étrangement pieux.

Cela provoque une traversée incertaine dont l'avenir comme l'origine demeurent une interrogation. Elle crée tout le charme de l'œuvre. L'instant redevient lieu qui  lui-même retourne à l'invisible. S'impose le pouvoir d'étrangeté d'un infini presque tactile. C'est là qu'il monte, qu'il déborde face au danger du temps qui court forcément à sa perte. En bougeant il nous pétrifie. C'est l'idole dont ne se saisit que le creux.

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Walter Lewy par Jean-Paul Gavard-PerretWalter Lewy : d’une peinture mythique par Jean-Paul Gavard-Perret

Walter Lewy (1905-1995) fit un peintre brésilien à l’âme de chevalier. Il eut toujours soif de l’Aventure artistique surréaliste non sans craintes et crises, avec ses gouts, ses rejets, ses peurs de mal faire et le courage de continuer un parcours qui se calque sur celui de la peinture surréaliste européenne dont elle est le double - et non la copie. Derrière sa vie de reclus demeure la quête du Graal du XXème siècle. En Europe une telle œuvre demeure cachée même si depuis quelques années Martin Vaskou la fait vivre. S’y propage pourtant une chanson de gestes mâtinée de science-fiction. . Refusant de sacrifier les légendes il en a inventé de nouvelles avec orgueil pour toujours reprendre les armes et retrouver la direction du vol  de l’oiseau : corbeau blanc, chouette diurne, qu’importe. Walter Lewy a donc passé les frontières du temps avec idéalisme et dans la solitude pour se lancer encore et encore sur la route.

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Gilda Richet dans son atelier
Gilda Richet : la lutte contre la surface par Jean-Paul Gavard-Perret
Gilda Richet décompose le géométrisme fixe pour donner à son univers – comme au notre – plus de légèreté. Si bien que la surface plate est dépassée : elle devient  épaisseur diaphane et temps soulevé. Chaque toile ressemble à  un aquarium d’air. L’acte de peindre représente un étirement dans l’espace là où se crée la débandade des horizons afin de montrer les confins où s’amorcent la fragilité d’une danse. Tout bascule, s’échappe, s’envole. Néanmoins chaque œuvre tient parfaitement en équilibre dans  les suspens et les glissements de "niveaux".
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Fanny BegoinLe temps n'est rien, l'instant est tout. Fanny Begoin en prend grand soin pour que jaillisse sa pulpe érotique. Avant, après ou pendant la tendresse. La photographe réinvente des heures nues, rameute la chaleur de l'attente. L'angoisse s'y dissout entre des mains tendues, des corps offerts ou recroquevillés, embrassés parfois presque si inséparables qu'ils versent dans l'improbable. Ils ne luttent plus contre l'ombre : ils se fondent en elle puis remontent à la clarté où l'artiste les saisit. Flottement, souffle de cendres. L'instant redevient lieu qui  lui-même retourne à l'invisible. S'impose le pouvoir d'étrangeté d'un infini presque tactile. C'est là qu'il monte, qu'il déborde face au danger du temps qui court à notre perte. En bougeant il nous pétrifie. C'est l'idole dont ne se saisit que le creux. C'est pourquoi Fanny Begoin préfère l'instantané et son imaginaire sans appel. On en naît, on y retourne. Nous sommes ses anachronismes et sa pensée.

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Korehiko Hino Korehiko Hino peint des personnages jeunes plutôt androgynes : il n’est pas toujours facile de discerner s’il s’agît de garçons ou de filles. Le sexe demeure donc indéfini et les âges quoique d’aube sans marquage précis. L’œuvre prend un caractère féérique par le traitement du visage. La bouche et le nez restent « normaux ». Les yeux le seraient aussi sans leur aspect démesuré par rapport au réel. Ils se veulent selon l’artiste les « fenêtres de l’âme ». Ils portent sa lumière, sa couleur même si toujours selon l’artiste ils ne sont le signes ni d’émotions ou de pensées. C’est au regarder de « remplir de sens » de tels regards que l’artiste peint toujours d’une manière qu’il nomme « inexpressive ». Néanmoins il existe dans de telles saisies une réelle magie.

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Alex KanevskyAlex Kanevsky : de la clarté à l’ombre et retour

texte de Jean-Paul Gavard-Perret

L’artiste américain Alex Kanevsky atteint une autonomie particulière dans la peinture du temps. Sans effets de mise en scène, sans attrape-nigauds inhérents à la figuration le peintre dévoile ce qu’il y a de plus secret dans l’être : son flot obscur auquel répond celui de l’œuvre, son désir sombre, son attente et une perpétuelle interrogation. Le spectateur se trouve placé devant ce qui ressemble à une peau dernière et la dernière image avant qu’une desquamation ait lieu. Chaque peinture  offre un plongeon dans le « trou » du tableau, dans le trou de mémoire.

De telles œuvres ne représentent jamais ce que Frank Stella nomme  «des mamelles qui gavent », elles offrent à l’inverse  une série de coupures dans et de l’image. D’où la hardiesse de ce travail autant impressionniste que proche d’un Goya. La peinture de Kanevsky décompose le corps avant de le reconstruire selon une figuration différente et parfois comme diffractée ou éclatée. Les classiques apparences picturales sont donc biaisées au profit d’une assomption inattendue : le regardeur glisse à l’intérieur de gouffres qui sommeillent (sur la toile et en lui) dans ce qui tient de la jouissance du regard mais aussi du vide, de la peur, de l’angoisse qu’il perçoit.

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Fabien Danesi Conférence-conversation sur le cinéma de Guy Debord avec Fabien Danesi et Fabrice Flahutez à la galerie VivoEquidem
le mercredi 30 mars 2011 à 20 h. Entrée dans la limite des places

"Les naufrageurs n'écrivent leur nom que sur l'eau"

Entre 1952 et 1978, Guy Debord réalise six œuvres cinématographiques. En 1994, peu avant sa mort, il y ajoute un film de télévision.
Dans sa critique de la société du spectacle, qui réduit la vie à une représentation, Guy Debord fait pleinement usage de l’image. Avec la pratique du détournement, le cinéaste révolutionnaire remet en cause le conditionnement social propre au capitalisme.

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Tél: (33) 09 75 80 13 23
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Patrick Reynolds
 

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