Exposition Stanley William Hayter

Exposition d'art

COUVERTURE DU LIVRE STANLEY WILLIAM HAYTER

Pierre & François Fine Art présentent
Stanley William Hayter (1901 - 1988)
"De la Ligne à la Couleur Oeuvres de 1950 à 1965"
Exposition du 15 mars au 5 avril 2012
Galerie Délire en Formation Jean-Claude Riedel
12 rue Guénégaud, Paris VIème
Tél +33 (0)1 46 33 25 73
Nous tenons à adresser nos vifs remerciements à Monsieur Jean-Claude Riedel pour avoir gracieusement accueilli cette exposition de Bill Hayter dans sa galerie.
Pierre & François Fine Art - www.artemper.com - Tél +33 (0)6 87 48 69 80

 

Pierre-François et François Albert sont les auteurs de la monographie sur la peinture de Stanley William Hayter (1901-1988) qui est parue en Octobre 2011 aux Editions Gourcuff Gradenigo.

Après la rétrospective Hayter qu'ils ont montrée à Art Elysées 2011, ils organisent une nouvelle exposition sur les peintures et les œuvres sur papier de Hayter: "De la Ligne à la Couleur: Oeuvres de 1950 à 1965"

L'exposition est ouverte:

-  du mardi au samedi de 15:00 à 19:00,

- et sur rdv au 06 87 48 69 80.

Le vernissage aura lieu le jeudi 15 mars de 17:00 à 22:00

 
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Comme tous ceux qui ont eu la chance (et le privilège) de le connaître, je garde de Bill (c’est ainsi
qu’on nommait entre nous Hayter) maints souvenirs des plus vivaces, où le passé devient une
sorte d’invincible présent, qui pourrait bien être, hors toute chronologie, le vrai temps de la création
artistique…
 
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C’est en 1954 que j’ai été conduit pour la première fois à l’Atelier 17, rue Joseph Bara, par Corneille
et /ou Alechinsky, mes amis du groupe nordique Cobra, - COpenhague, BRuxelles, Amsterdam -
désormais résidant à Paris. COBRA, un art libre ! Et justement, l’Atelier 17, l’atelier de gravure de
Hayter, était ce lieu de liberté expérimentale qui ne pouvait qu’attirer les COBRA…
On y trouvait les moyens techniques mis au point par Hayter depuis maintes années et qui permettaient
de donner le plus libre cours à l’invention. Dans un texte que j’ai rédigé sous sa dictée, et que je publierai
dans le premier des Cahiers du Musée de Poche, Hayter précise : « À l’Atelier 17, la technique est prise
comme un appel à l’imagination imageante de l’artiste, elle éveille dans son esprit des formes et des
idées qui resteraient sans elle latentes, elle est inséparable dans l’oeuvre du contenu même. » C’est
là un point capital qui vaut bien évidemment pour la peinture tout autant.
 
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Dans l’élan d’une sympathie immédiate, je suis passé de l’atelier public à l’atelier privé de Bill, rue
Boissonade, et j’ai pu dès lors suivre avec une admiration croissante le développement d’une
grande oeuvre picturale qui a désormais sa place dans le XXe siècle de l’art, au tout premier
rang de l’art non figuratif ou abstrait, lequel - nous le voyons clairement aujourd’hui - est le seul
apport original et véritable de ce qu’on nomme depuis Baudelaire la modernité.
Avec Bill, notre amitié s’est concrétisée sans attendre par les illustrations qu’il a faites pour une petite
anthologie que j’ai alors publiée chez Falaize/Georges Fall : Poétique de la danse, qui était plus encore
une poétique du corps cosmique... La danse ? Hayter peignait avec tout son corps, comme on
danse… Ses toiles sont rythmes et trajets, dans la résonance de la couleur, des couleurs. Il est un
artiste de ce sens synthétique que j’ai nommé l’oroeil : de même que l’oeil écoute, l’oreille voit.
Peintre de la transparence, aussi bien, avec l’élément aquatique comme référent imaginal. Hayter
le conjuguera dans son travail ultérieur avec des structures construites, rectilignes, proposant dès
lors des espaces hypercomplexes où l’oeil s’égare avec délice, mais non sans quelque angoisse…
Ainsi, j’ai réservé à Hayter une place de choix dans la grande exposition internationale Le
Labyrinthe dans l’art contemporain (Paris et Lisbonne, Fondation Gulbenkian, 1984), à côté de Klee,
Vieira da Silva, Constant ou Dubuffet, et bien sûr Pollock (qui a travaillé avec Bill à New-York )
c'est-à-dire tous les peintres, graveurs et sculpteurs pour qui l’espace est énigme aventureuse…
 
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Avec l’espace labyrinthien, l‘Inconscient trouve sa visibilité : cet improbable miracle, Hayter l’opérait
pour sa part avec une aisance souveraine qu’il devait, sans aucun doute, à son passage par
le surréalisme… Ce pouvait être aussi une marque de celticité atavique : en effet, comment ne
pas penser devant certaines de ses peintures aux enluminures des Évangéliaires irlandais
du Moyen Âge, avec leurs réseaux complexes et enchevêtrés ?...
Mais je savais aussi que Bill avait une solide formation scientifique et qu’il se tenait au fait de la
connaissance de pointe. Ainsi en suis-je venu à me demander si ses peintures ne peuvent être regardées
comme co-substantielles à la materia prima… Et à l’âme du monde – s’il en est une !..
Finalement, j’ai tout simplement intitulé Hayter ou la transparence, le chapitre que je lui ai consacré
dans Le règne imaginal (Éditions Cercle d’Art).
JEAN-CLARENCE LAMBERT
Dracy, janvier 2012.