Topologie de l'absence CACN Centre d'Art Contemporain de Nîmes

MUSEES - FONDATIONS - INSTITUTIONS

CACN - Centre d'Art Contemporain de Nîmes
25 rue Saint-Rémy
30900 Nîmes
Tel : +33 (0)9 86 41 60 33
www.cacncentredart.com 
Mail : cacnimes(at)gmail.com
https://www.facebook.com/cacnimes/ 

Exposition du 7 octobre au 16 décembre 2017
Vernissage le vendredi 6 octobre à 18h
Entrée libre et gratuite

Avec Caroline Bach, Anaïs Boileau, Audrey Guiraud, Guillaume Le Moine, Nelly Monnier, et Eric Tabuchi

Lorsque nous avons pensé cette exposition, l’envie était d’abord de revenir à un format davantage épuré et une figuration résolument plus calme, « reposée ». Nous ressentions déjà en amont les interrogations, voire l’énigme théorique de ce thème, qui n’en est finalement pas vraiment un. Comme un entre-deux, nous nous interrogions sur le cheminement intrinsèque de chacune des pratiques présentées. Alors, afin de mieux comprendre les contours et les processus engagés auprès de cette sélection, quelques questions subsistent. Pourquoi mettre en avant ces architectures prosaïques ? Comment se fait-il que les personnes qui y vivent ou y travaillent disparaissent-elles du cadre ?
Les six artistes du projet Topologie* de l’absence ont installé ici des témoignages correspondant à des lieux particuliers qui mettent en exergue certaines géographies oubliées parce qu’elles sont monotones ou indiffèrent l’opinion. Pourtant ces constructions en marge sont peut-être le futur patrimonial de notre société post-contemporaine. On peut d’ores et déjà remarquer la connivence, même si les oeuvres ne dévoilent pas la même chose, de cet ensemble positionné au sein du centre d’art.
 

Topologie de l'absence CACN Centre d'Art Contemporain de Nîmes
Plusieurs territoires sont étudiés à travers leurs regards, disséqués, et nous ne pouvons nous empêcher d’établir en notre for intérieur un désir particulier de connaître, sinon les histoires de ces lieux, du moins la raison pour laquelle ils se dressent devant nous. Ce sont des narrations en plusieurs actes, où l’individu, bien qu’il devrait être protagoniste de ces fondations, est absent.
Depuis les « sculptures anonymes » (Anonyme Skulpturen) de Bernd et Hilla Becher -qui, à partir de la fin des années 50, par des photographies frontales et géométriquement adéquats inventoriaient des structures industrielles -, on a pu constater que cette représentation se reflétait jusqu’à notre époque dans le travail d’artistes qui néanmoins n’ont pas les mêmes accointances. Eric Tabuchi puise dans cet héritage tout en proposant un nouvel et tentaculaire corpus. Les Architectures d’entrainement (2017) et Nouvelle Architecture Tertiaire (2016), modules réalisés conjointement avec Nelly Monnier, sont là pour le prouver. Surgissent de l’image et de la toile au
premier plan des paysages délaissés, des géographies lambda tels que le Pont de l’Abîme, le Barrage du Saut-de-Mortier (2015) ou même la banalité d’un immeuble d’habitations dans une des nombreuses communes de la province française… Ici Saint-Egrève (2015).
Représenter ce qu’il y a entre les villes et les villages, dans ces zones hors des circuits patrimoniaux et touristiques, photographier sous toutes les coutures les constructions du domaine du travail, loin de ce que les personnes ont l’habitude de contempler, est un des leitmotivs des deux plasticiens.
A contrario, dans les photographies d’Anaïs Boileau à Raouche, Beyrouth (2016) on retrouve un quartier aisé de la capitale libanaise.
Ces élévations nous donnent le sentiment d’une perte de repère dans les paysages étincelants d’immeubles flambant neufs qui semblent cependant posés là dans une spatialité aride, vidés de ses habitants.
Partir sur les routes et se fixer sur des zones pour entreprendre une étude sérielle et en plusieurs chapitres peut être, dans le cas de Caroline Bach, un révélateur de traces. Ce sont des vestiges de luttes sociales dans les points névralgiques de l’exaspération des ouvriers, dont le cri principal pourrait se traduire en ces mots : Dites-nous comment survivre à notre condition (2015). Ce projet documentaire inventorie les stigmates des faillites (Bataville), des revendications et de la rugosité des conflits (Goodyear, Arcelor Mittal…).
Audrey Guiraud, dans Invisible City (2015), découvre les agrégats des architectures oubliées, victime de notre inattention envers le caractère usuel de leurs formes. L’usine Perrier par exemple, ou d’autres entrepôts en tôle de type industriel qui n’attirent pas notre regard.
Les contextes de ces clichés s’intéressent avec précision aux réminiscences esthétiques qui résident en surface de ces terrains pour manufactures.
Enfin, au centre du display de Topologie de l’absence nous déambulons autour d’une sculpture de Guillaume Le Moine, st.ref (2016), fines structures en bois rappelant succinctement les lignes synergétiques de Buckminster Fuller. L’obsidienne et le granit, véritable métaphore écliptique au coeur de l’exposition, équilibrent le tout.

Par des médiums différents mais si proches – qui parfois se confondent -tels que la photographie, la peinture et la sculpture, nous sommes confrontés à des oeuvres immergées dans une analogie perceptive. Elles montrent des architectures corrélées au travail ou à l’habitat ; mais sont donc toutes totalement dénuées de présence humaine. Il reste l’histoire, les témoignages de ceux qui les ont traversées ou des artistes qui ont réalisé avec leur singularité et leur propre modus operandi, des topologies qui révèle une énigmatique absence d’individus. Ces « lieux fantômes » sont, au-delà de leurs inventaires figuratifs, des indices relevés dans des contextes très précis (politique, géographique, esthétique, encyclopédique) par Caroline Bach, Anaïs Boileau, Audrey Guiraud, Guillaume Le Moine, Nelly Monnier, et Eric Tabuchi. De multiples routes ont été empruntées, et plusieurs récits mis en avant au CACN feront l’objet de recherches et de débats jusqu’en décembre 2017. Un moyen de nous interroger sur l’empreinte de ces urbanités dans le paysage, ainsi que sur les identités de ces lieux retranscrits par ceux qui les ont expérimentés.

Bertrand Riou

* Le mot « topologie » procède de l'association de deux noms grecs (o topos, masculin) et (i logia, féminin) qui signifient respectivement « le lieu » et « l'étude ». Littéralement, topologie signifie l'« étude d'un lieu » ou « étude topique ». Elle s’intéresse donc à définir ce qu’est un lieu (appelé aussi « espace ») et quelles peuvent en être les propriétés.
 

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