D'autres effets profonds apparaissent également à partir des émotions que suscite l'art : -L'art permet à l'artiste d'exprimer ses sentiments, ses émotions, son avis sur des évènements, ses croyances ; il permet au spectateur de ressentir, réagir, aimer, détester, être emporté par l'œuvre. - l'art nous aide à mieux nous connaître, en permettant aux émotions de s'exprimer librement et sans contraintes ». «Quand une œuvre nous saisit, nous vivons avec elle une vraie rencontre, comme avec un être humain. Comme toute rencontre, elle a sur nous un effet de transformation et de découverte de soi. A travers cette expérience esthétique, nous prenons conscience d'émotions singulières et personnelles insoupçonnées, nous affirmons notre personnalité » estime Thierry Delcourt (psychanalyste, auteur de « Créer pour vivre, vivre pour créer », Edition L'âge d'homme.) - l'art participe à notre équilibre : Le regard que nous posons sur une œuvre parvient parfois à nous faire prendre conscience d'une vision nouvelle des choses qui rééquilibre ainsi notre vision globale des événements. - l'art renforce la confiance en soi et nous apporte un alignement psychologique. Charles Pépin (philosophe et romancier, auteur notamment de « Quand la beauté nous sauve », ed Babelio) précise que l'art procure « un sentiment d'harmonie, d'unité et de cohérence en nous. Cela nous offre un moment d'accalmie dans le tumulte de l'existence ». - l'art nous aide à créer du lien. Une fois cet alignement psychologique installé, on se sent rassuré de notre capacité à partager et échanger, se rapprocher des gens qui ont ressenti la même chose ou échanger avec ceux qui ont eu un ressenti différent. - l'art développe notre empathie : grâce aux neurones miroirs, notre cerveau se met à la place de l'artiste, s'intègre dans le tableau, entre en conversation avec lui et nous emmène au-delà de nous-même. « Chacun devient l'œuvre qu'il observe », selon le philosophe Allemand Robert Vischer. -L'art nous élève. Chacun de nous, même s'il le rejette, le nie, choisit de l'ignorer, a une quête d'absolu, qui passe par différentes formes, dont celle liée à la beauté et l'art. L'art nous bouscule et nous relie à quelque chose de plus grand que nous. L'art est essentiel et bon pour la société Le philosophe grec Aristote avait bien compris 300 ans avant J.C que l'art est une affaire sociale. La représentation théâtrale avait pour objectif de provoquer une « purge des passions » ou « catharsis ». Même si l'on ressent une émotion désagréable face à un œuvre d'art, l'émotion aura été ressentie et l'on en sort apaisé et libéré. L'art couvre plusieurs champs du fonctionnement de la société et peut devenir un instrument d'influence du domaine religieux, idéologique, politique, esthétique. Cela va de l'art préhistorique au vertus « magiques » à la divinisation des personnages historiques dans des temps plus récents. L'art permet d'avoir un socle culturel commun, en tant qu'humain et dans une culture précise. La cohésion sociale passe par un patrimoine culturel et artistique commun. De plus, notre société a évolué grâce à la créativité et l'innovation. Cela passe par le rêve, la projection, une forme d'art qui ouvre de nouveaux chemins. L'art est à la fois le reflet de la culture de son temps et de son lieu, une mémoire d'une époque et l'art peut être l'étincelle pour créer un objet nouveau. Enfin, L'art est un langage universel, il parle à tous. L'art nous unifie, car il est un partage d'émotions que nous éprouvons tous, quelle que soit notre langue. En conséquence, nous pouvons affirmer que l'art n'est pas un luxe réservé à une élite, mais une nécessité vitale, centrale, pour chacun d'entre nous et pour la société. Pierre Lemarquis l'affirme clairement lorsqu'il dit « En limitant l'accès à l'art on tue ce qui donne envie de vivre ». Anne de la Roussière |
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