Kim Kimberly, américaine d'origine a parcouru le monde pour ses activités dans le domaine de la mode du mannequinat, de la danse et du spectacle. Tombée amoureuse de la France, elle est venue s'installer à Paris son coup de coeur. Au cours des expériences de sa vie, elle a accumulé en elle toutes ces images qu'elle fait ressortir aujourd'hui pour notre plus grand bonheur. Créatrice de sensations et d'un univers avec une écriture forte cette artiste reconnue dans le mouvement de l'art singulier pourrait être apparentée également à la figuration libre. Une belle découverte du Musée Privé que nous vous faisons partager.
PRESENTATION DE Kim KIMBERLY
Artiste multi-facettes accomplie, Kim KIMBERLY est un pur prodige de la formation pluri-disciplinaire Américaine.
A l'âge de 7 ans, Kim créait déjà des spectacles où elle dirigeait ses petites camarades les samedi après-midi dans le ghetto noir de South Chicago.
Après son bac elle intègre la section artistique de l'université Kennedy King College à Chicago où elle y prend des cours de théâtre, de maquillage et de création de décors. Puis elle intègre The New School for The Performing Arts au Art Institut of Chicago, et suit en parallèle des cours de danse au Chicago Dance Center et au Chicago Dance Institut.
Elle débute sur les chapeaux de roues une carrière multi-disciplinaire de mannequin, danseuse, chorégraphe et s'intéresse à l'industrie cosmétique. Elle se fait rapidement un nom dans la presse américaine qui suit pas à pas la carrière de cette prodige multi-facettes. Son hyper-créativité continue de s'exprimer pendants ses hobby où elle peint, imagine des oeuvres centrées sur les visages et crée des ballets modernes imaginaires.
Suite à un rapide séjour à Los Angeles et New-York où elle se retrouve de nouveau confronté à des problèmes de ségrégation, elle quitte les USA pour Paris,du jour au lendemain, sur un coup de tête , mettant ainsi un terme, sans l'ombre d'un regret à une carrière bien lancée.
Arrivée à Paris depuis à peine un mois, Kim fait déjà les gros titres de la presse parisienne. Elle débute une carrière de danseuse (Paradis Latin) de mannequin (où elle travaille notamment avec JP Goude), de comédienne et de maquilleuse-coiffeuse.
Depuis une petite dizaine d'années, Kim a mis en suspend ses différentes carrières artistiques pour se consacrer exclusivement à la création. "J'étais obnubilée par une vraie recherche identitaire. Américaine de naissance et de coeur, tout depuis ma naissance : la ségrégation , le ghetto black de South Chicago où je vivais, le mouvement des "Blacks Panthers" fortement implanté dans mon quartier, le cantonnement de ma carrière exclusivement au milieu black et jusqu'à la mémoire familiale qui s'arrêtait à mon arrière grand-mère, esclave dans le sud des Etats-Unis, me rappelait mon statut d'Afro-Américaine et l'ignorance de mes Racines. Un voyage dans l'île de Gorée (où je n'ai pas pu mettre les pieds d'ailleurs tellement l'émotion me submergeait) a été le révélateur de ce profond malaise nié, ignoré et refoulé au plus profond de ma personnalité. Ma rencontre avec Philippe - mon mari, ma muse - un français tellement intégré qu'il ignorait qu'il était black (???) a été le déclencheur.
Depuis mon travail est inconsciemment dicté par une recherche sur la négritude et sur les visages, en quelque sorte ma signature : grosses lèvres , cheveux crépus, références imaginaires à des scènes tribales, visages cachés dans des corps - aussi bien dans la peinture que dans la sculpture ou dans des photos - , recherches sur la lumière et le rendu de la matière dans l'obscurité. Pendant des années j'ai travaillé isolée, ce n'était à mes yeux qu'un hobby (auquel je consacrais 12 à 20 heures par jour) sans aucune velléité commerciale, un exutoire qui bloquait toute autre possibilité de création artistique (danse, comédie, maquillage).. Chaque oeuvre naît d'un besoin irrépressible d'exprimer ce que j'ai en moi. Elle est une expression totalement personnelle qui se moque des courants artistiques, des modes mercantiles et des besoins physiologiques (dormir, manger....), une sorte de transe , de possession libératrice. "
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SCULPTURES
OEUVRES 3 D
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Kim KIMBERLY Artiste-Peintre Sculpteur 06 12 61 97 60 |
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Dimanche 5 juin 2011 : Kim Kimberly effectuera une performance dans le cadre de la fête de la peinture de 10h à 17h au Domaine-des-Pres-du-Hom 73 Route de Gisors 27660 Bézu-Saint-Eloi (France) Les 11 & 12 juin 2011 – Kim Kimberly a été sélectionnée pour exposer au 3ème Festival International d’Art Singulier Contemporain « Grand Baz’Art » - 27660 Bézu-Saint-Eloi (France) à 70 kms de Paris Les 18 & 19 juin 2011 – Kim a été sélectionnée pour exposer au « Festival Courants d’Arts 2011 », Festival International d’Art Hors les Normes - 28480 Miermaigne (France) à 100 kms de Paris Du 23 juin au 1er octobre 2011 - Exposition « Kim KIMBERLY : « Totem et toiles - Etoilés » vernissage le 23 juin 18 h à la Galerie “E2 Emporium” Du 28 Juin au 24 Juillet 20011 – Exposition “Kim KIMBERLY à Saint Germain des Près” vernissage le 28 juin 18 h |
Kim Kimberly et Yves Aschenbroich propriétaire de la Galerie COUTERON - Photo Patrick H. Reynolds |
Kim Kimberly et Philippe Johnson - Photo Patrick H. Reynolds |
Kim Kimberly - Photo Patrick H. Reynolds |
Kim Kimberly et Lionel Sourisseau - Photo Patrick H. Reynolds |
Les 9 & 10 juillet 2011 - Kim a été sélectionnée pour exposer aux 1ères Rencontres Internationales d’art Singulier « Aux Arts Citoyens » - 63890 Saint Amand Roche Savine |
22-23 Mai 2010 festival international d'Art singulier: le "Grand Baz'Art " à BEZU (27)
18 au 26 septembre 2010 : festival international "Art en Friche" Anet 78
Juillet 2010 : Sélectionnée par LE MUSEE PRIVE ouverture de l'espace LE MUSEE PRIVE KIM KIMBERLY
VIDEO
Video tournée lors de l'exposition à la Galerie e2, 20 rue Alsace Lorraine, 76000 Rouen
du 23 juin au 24 septembre 2011
Le grand artiste Américain Joseph LANGLEY m’a fait l’honneur de réaliser un reportage sur mon travail et mon atelier : « Kim KIMBERLY : And from Darkness came the light ». En avant-première vous pourrez découvrir
le pré-montage du reportage ci-dessous :
Texte de Jean-Paul Gavard-Perret
KIM KIMBERLY : SANS COMMUNE MESURE
Les œuvres de Kim Kimberly sont traversées de spasmes de couleurs. Totems et bustes révèlent un dedans, un intime. On n'y trouve pas forcément la paix car s'y ressent avant tout l'éros. Il se noue et se sculpte de formes aussi profanes qu'étrangement sacrées pour la célébration de l'étreinte ou de la séduction. Cette dernière répond dans l'œuvre à ce que répand sa créatrice….
Kim Kimberly est scandaleusement belle. Se dégage de sa personnalité comme de ses œuvres quelque chose de gai, de belliqueux et d'ardent. Il semble - mais ce n'est peut-être qu'une apparence - qu'il lui est difficile de croire aux aspects sombres de l'existence. Elle se veut vivante et brûlante, revendique sa liberté et un caractère fort avec arôme de poudre à "canon" (dans tous les sens du terme). Cela lui vaut des admirateurs et admiratrices mais sans doute des ennemis tant sont fortes ses étincelles de passion ou de mépris.
Sa vie multiple est tout sauf un long fleuve tranquille. Danseuse, maquilleuse, actrice, plasticienne - surtout plasticienne - elle crée comme elle vit : avec excès. Certains en prennent ombrage mais l'artiste s'en moque et son œuvre dépasse toutes les frontières. S'y mêlent un post surréalisme, un expressionnisme entre l'abstrait et le figural, un art primitif aussi. Elle est capable de détruire tout ce qu'elle a fait tant son niveau d'exigence et de courage et fort. L'artiste avance ainsi sans défaillance dans une suite de jaillissements.
A sa façon elle rappelle les femmes surréalistes, ces irrégulières qui - de Leonora Carrington à Leonor Fini ou Mirabelle Dors - mêlant l'art à l'amour n'ont sacrifié ni l'in ni l'autre. Le travail de Kim Kimberly est aussi tellurique, solaire qu'électrique. Au plus profond du soir la coque de son scarabée éclate et l'artiste en profite pour multiplier les vertiges dans des remous de formes et de couleurs de ses silhouettes aussi axées que "missfits". Surgit l’émotion des corps, ce qu’ils laissent entrer et dont l'artiste pénètre les cercles pour s’approcher d’un centre jamais atteint.
Dans chaque sculpture une pudeur démâte par le trop brûlant, le presque impossible. Chaque œuvre semble sonore à travers la violence des couleurs et des agencements même si dans ce brouhaha un secret perdure. Chaque corps devient langue jusqu’au bout des yeux. Le regard entre dans la bouche et se jette dans la salive. Emerge l'étreinte de l’espace et du temps d’un acte absolu comme en rêve.
Sur les matières et les couleurs se dresse le cri du cœur et du corps. La vie surgit dans ce que la langue plastique creuse et érige en une forme d'érotisme particulier. A savoir l'art de donner de l’espace à la réciprocité pour qu’elle soit plus intense. Kim Kimberly crée donc ses « volumes » afin que l'espace plastique soit plus fort que le temps. C’est un parcours où le mental et le corps entrent dans la même amplification.
Par une expérience libre un voyage radieux mais torturé est proposé. L'artiste met en scène tout ce qu'elle imagine. Non pas seulement le désir animal mais le mystère de l'être dans une obscénité et une transgression particulières. Sous sa fausse ingénuité de vestale l'artiste fait le jeu du désir et l’accroît. Ses sculptures créent un étrange matelas en dur qui s'enfle et finit par exploser. A l’ascétisme fait place l’excès nécessaire. L’excès est le partage de l'artiste, son appel à une complémentarité.
Les êtres de Kim Kimberly sont autant des madriers fibreux, des bois flottés, des cylindres de métal pochés, des ronciers. Mais ils deviennent sous le flot des couleurs d'étranges images pieuses et athées dans lesquelles chaque être est prêt à faire l’amour en riant et en se dépêchant de rentrer avant de quitter ses bottes pour de grandes marées amoureuses.
On pourrait appeler l'artiste comme on le fit pour une de ses égéries Breton "Quatorze juillet" tant sa vie et son œuvre se veulent des feux d'artifices. Cela n'est pas simple et demande plus de rigueur que les images en papier glacé veulent le faire croire. Moins le fleuve est tranquille plus il faut souquer fermer pour le traverser. Et Kim Kimberly ne se laisse pas simplement aller à l'horizontalité des corps vulnérés si ce n'est par la verticalité de ses sculptures.
Chaque pièce devient un élément de l’alphabet de la vie et celui du désir que l'artiste dérobe en se dévoilant, qu'elle dévoile en se dérobant. Elle crée pour comprendre ce qui échappe peut-être à sa propre conscience mais pas à sa main. Elle recueille les bribes de sensations, saisit leur vertige par la charnière essentielle propice tant au retournement qu’au dévoilement. D'où la sensation d'un miroir plus inversé que symétrique dans lequel celui qui voit est vu en même temps non par transparence mais à travers des figures primitives.
En chaque sculpture un élément nouveau est approché, un ancien précisé : le réel se soulève peu à peu. D'où la sensation d'une incarnation paradoxale qui imprègne l'attente. L'émotion réprimée, primitive est creusée ou plutôt soulevée par de fulgurantes traversées de rumeurs colorées violemment. A la priorité donnée à la statuaire corporelle correspond l'importance conférée aux couleurs fortes et leur puissance symbolique. Mais ces couleurs ne peuvent exister sans les formes peintes avec soin. Elles deviennent corporelles mais non seulement primitives, aborigènes : elles appartiennent à l'être en général.
Par ailleurs Kim Kimberly ne dissocie pas les divers arts plastiques. L'art chez elle ne prend valeur de communication de pensée que sous la poussée de l'instinct. Il témoigne non seulement d'une production de plaisir mais devient le principe générateur, initiatique qui sous le sceau du secret propage les mythes propres à la "tribu" mutante des postmodernes. Il y a donc chez l'artiste d'origine américaine tout un système de représentation totémique qui permet d'unifier des champs sémantiques hétérogènes. Nous sommes à la source d'une représentation quasi conceptuelle qui frappe notre perception.
Les textures de l'artiste vont du plus souple au plus serré, épousent parfaitement une gamme de couleurs à la fois réduites et pourtant riches. Le plaisir qu'elles procurent est immédiat. S'affirment toute une unité et une intensité rythmique et organique. De telles œuvres permettent de franchir un seuil émotionnel. Le temps des rêves de Kim Kimberly devient celui de toutes les métamorphoses. Elles tablent sur l'éphémère et opèrent par enchantements afin que l'on résiste à l'aliénation générale.
Une vérité s'affiche, s'éclaire, lourde et légère. C'est le soupir, le jouir. Existe un rythme fluvial qui charrie ses alluvions : celui du fleuve Amour. Les corps érigés par l'artiste nous regardent et nous emportent au cœur des traces qui sont autant de blessures que de joie. S'y distinguent des forces et des faiblesses. Tout devient lumineux et ouvert en des mécaniques de corps temple et leur machinerie. Les statues créent un espace furieux et intangible de la matérialité de la trace que Kim Kimberly jette dans l’espace. Au rugueux fait place le lisse. Seule la pure sensation de l’irréfléchi parle. On tombe dedans comme dans une religion athée, méconnue, sensuelle, imaginaire, sonore, autonome. Le langage de l'artiste ébranle dans un resurgissement perpétuel et une spiritualité tactile. Elle remue l’attentive excitation du secret. La vie afflue sortie du plus profond. On contemple l’union de l’ici là-bas en des rythmes retenus et déployés, incessants et risqués.
Dans la hantise de l’air Kim Kimberly fait passer de la peur à la quiétude. Le vaginal n’est plus ce que Quignard nomme dans « La nuit sexuelle » « le louche et le glauque » mais le transparent et le lumineux. Tout est soudain offert, ouvert. Le secret accouche. Au « velate » (le voilé) fait place le sans voile (le « revelate »). Nous sortons de l’obscur. Nous n’épousons plus la nuit, nous en sortons par toutes ces aurores qui jaillissent et se multiplient. Soudain les poissons que nous sommes sentent et voient l’eau dans laquelle ils « nagent ». Ils ne sont plus des fantômes dont l’âme craint d’être avalé par le ventre de quelque monstre marin. Lignes et formes se doivent au retournement de l’inaltérable réalité.