Michel Patrix,
Une joyeuse liberté de peindre
« Pour des artistes tels que Michel Patrix, l'art est une aventure. C'est aussi une expérience vivante. Son activité est désintéressée. Elle se situe sciemment en marge des postulats de l'École de Paris. Elle traduit une volonté de choix qui s'écarte de la norme et une vocation qui échappe totalement à l'emprise de la mode. C'est une activité personnelle et individuelle qui côtoie l'anarchie. Elle n'est concevable que dans un pays libre qui se targue d'ignorer les contraintes esthétiques. Comme la plupart des peintres de sa génération, Michel Patrix subit (ou a subi) la puissante attraction du cubisme, mais il a adopté devant les découvertes de ses prédécesseurs une attitude nouvelle et indisciplinée. » Waldemar George Michel Patrix, Éditions de la Galerie Paul Raffray, 1959.
« J'admirais le talent de Michel Patrix, et nous étions nombreux à penser qu'il était le plus doué de nous tous… Il m'épatait beaucoup par sa verve, son éclat, et c'est vrai qu'il était habité par la peinture. » Robert Wogensky - Lettre à Annie Aubrun-Patrix, 6 janvier 1991, extrait des archives de Madame Aubrun-Patrix
« Celui qui vécut la peinture comme une aventure compta parmi les jeunes espoirs de l'École de Paris figurative, tout en gardant une totale liberté ancrée dans une vocation qui échappe à l'emprise de toute mode. » Lydia Harambourg - L'École de Paris, 1945-1965 - Dictionnaire des peintres, Éditions Ides et Calendes 1993.
Michel Patrix fut défendu par les marchands importants de son temps, Emmanuel David en France et Paul Rosenberg à New York. D’après Emmanuel David[1] qui se reproche d’avoir par inexpérience fait échouer l’opportunité, il aurait d’ailleurs été préféré à Bernard Buffet par Rosenberg. Prix du Salon de la Critique en 50, Prix Opera du Musée des Art décoratifs et Prix de la Ville d’Oran au prix de la jeune peinture en 1949, distingué par la critique dès 43, il est l’ainé du groupe de l’Echelle. Groupe de l’Echelle qu’Eric Mercier[2] présente comme l’emblème d’un mouvement réagissant aux traumatismes de guerre par l’hédonisme et la joie de vivre dans son catalogue de l’exposition « jeune peinture des années 50 » au musée de Clermont Ferrand.
Son énergique amour de la liberté et sa volonté délibérée d’incarner sa création, « ma vie et ma peinture sont une seule et même chose, quand le peintre est malade, sa peinture se couche » note-t’il dans son carnet de bord, et son esprit alerte, curieux des avancées scientifiques, philosophiques et sociologiques de son temps a fait de son parcours un phénomène délibérément à part, tout en donnant naissance à une écriture picturale unique.
Cette exposition présente son parcours depuis son enfance jusqu’à son décès à Gonneville-sur-Scie en 1973 où lui même, son épouse et de jeunes artisans ont établi le Centre de créativité qui porte son nom avec l’objectif de « promouvoir et diffuser la créativité par l’art ».
Ceux qui souhaitent une introduction à cette exposition peuvent s’arrêter là et se reporter aux pages fort bien documentées de Wikipédia et du Musée privé.[1] En regard de l’évolution de notre culture contemporaine, le parcours de l’artiste que fut mon père, indissociable de son époque, de ses amitiés, de ses amours, de ses espérances, de ses tourments, me parait mériter une attention plus soutenue.
Cette exposition sera donc l’occasion de publier un témoignage plus complet.
Bruxelles, le 18 Mai 2021
Blaise Patrix
[1] cliquez sur les liens : https://fr.wikipedia.org/wiki/Michel_Patrix/ et
https://www.le-musee-prive.com/207-biographies-artistes-contemporains/670-biographie-michel-patrix.html/
[1] cité par Patrick Reynolds
[2] Années 1950, l’alternative figurative Editions un,deux…quatre, 2007
« Profitant des conquêtes plastiques des grands aînés, Michel Patrix tendait à les synthétiser dans une nouvelle tradition, peut-être dans l'optique même des peintres de la génération intermédiaire des Bazaine, Manessier, Pignon et autres tentant la synthèse de Picasso et Henri Matisse, n'excluant ni les ressources d'une composition monumentale ambitieuse, ni l'assurance de pérennité d'un "beau métier". » Formé à l’école d’André Lhote puis accompagné par Othon Friez à la grande Chaumière Prix de la Ville d’Oran au prix de la jeune peinture Galerie Drouant David, en 1949, Membre du Comité Fondateur de Salon de la Jeune Peinture en 50, Prix du Salon de la critique 1951, Prix du Dôme en 56,membre influent du groupe de l’Echelle de 43 jusqu’à sa dissolution en 53, Michel Patrix (1917-1973) fait référence parmi les peintres de son temps. il poursuivra jusqu’à la fin de ses jours une démarche picturale tout à fait personnelle et un engagement artistique précurseur. Expositions personnelles Galerie Léonce Rosenberg, New York, 1948, 1949. Galerie Drouant-David, Paris, 1949, 1953, 1955. Galerie Galanis-Hentschel, Paris, 1950. Galerie Moderne, New York, 1953. Galerie Jacques Hamon, Le Havre, 1953, 1962. Galerie Visconti, Paris, mai-juin 19585. Galerie Raffray, Paris, 1959, 1962. Bayer Gallery, New York, 1959. Galerie Marignan, Paris, 1962. Galerie France Bertin, Paris, 1964. Centre culturel de Trie-Château, 1967. Claude Robert, commissaire priseur, Vente de l'atelier Michel Patrix, Hôtel Drouot, 1971. Galerie Kiras, Paris, 1991, 1993. Médiathèque Jacques Prévert, Mers les bains Collections Publiques Musée d'art moderne André-Malraux, Le Havre. Centre national des arts plastiques, Musée d'art moderne de la ville de Paris Musée des beaux-arts Pouchkine, Moscou. Musée d'art moderne de Rio de Janeiro, Musée des beaux-arts de Caracas. Collections privées Mac Cormick. ; Léonce Rosenberg ; Paul Rosenberg ; Elaine Rosenberg ; Georges Dambier ; Gaston Diehl ; Henri Adam-Braun ; Docteur Maurice Girardin ; Ray ; Roché ; About ; Brabant ; Loste ; Dupuis ; Henry Clifford ; de Braux ; Millard Shredder ; Emmanuel David. ; Eric Estorick (en) ; J. Randall Powers, Houston, ; Urvater ; Bernard Buffet ; Basil Goulandris (en) ; Claude Pérusat ; Jean François Houlé ; Frédéric Tillard ; Eric Mercier ; Patrick Reynolds ; Odile et Xavier Debeaurain ; Christine Clauss et Philippe Agea [1] Dictionnaire critique et documentaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs de tous les temps et de tous les pays par un groupe d'écrivains spécialistes français et étrangers. – Edition Grund 1999 – Oxford University press 2011 |