En pénétrant dans le Kaffeehaus de Paris, nous plongeons dans l'univers irrésistible de l’art de la pâtisserie allemande et d'Europe de l'Est, avec ses odeurs, ses couleurs et ses formes. En empruntant le petit escalier qui mène à l’étage, nous nous immergeons dans l’univers artistique enraciné dans l’art de l’Est de Ioan Bunus.
Après sa participation aux nombreuses expositions dans des musées et des galeries en France et à l’étranger, entre autres en Allemagne, en Hongrie, au Japon, au Luxembourg et aux Etats Unis, cet artiste singulier a décidé de montrer ses œuvres dans un lieu plus ouvert, plus proche du grand public.
Né en Roumanie en 1952, Ioan Bunus partage sa vie depuis quarante ans entre la France et l’Allemagne. Dans les années 80, à l’apogée du mail art, comme beaucoup d’artistes avant-garde, il a lui aussi été séduit par ce moyen d’expression croisant l’art populaire, l’art des lettres, des mots et d’images. En échangeant avec de nombreux artistes des quatre coins du monde, il reste encore aujourd'hui fidèle à cette pratique.
En plus de ce support d’expression, il a également obtenu sa notoriété grâce à ses sculptures et à ses œuvres graphiques. L’exposition actuelle montre de très beaux exemples de son travail insolite. « Supposons qu’au lieu de faire de l’art, j’avais distillé de l’eau-de-vie de prune, le résultat aurait été beaucoup plus populaire. En observateur attentif, j’ai distillé autre chose : des données picturales pour mon travail ; recherché et transformé mes identités formelles et mes identités auxiliaires, mes différents personnages » dit l’artiste.
Image : Ioan Bunus Exelsior bois, tresse de laiton, 72 x 8 x 7 cm
 |
| Ioan Bunus Sans titre, technique mixte sur papier Amalfi, 20 x 29 cm |
|
En effet, ses aquarelles, ses lavis, ses collages sont nés de l’observations de la nature et de son cadre quotidien. Leurs formes, leurs lignes, leurs tâches sont des empreintes de ses expériences, de ses souvenirs visuels. Outre des matériaux classiques comme l’aquarelle et l’encre de chine, il utilise souvent des matériaux étonnants, comme l’huile d’olive ou de la neige fondue, sur papier usuel, sur simple carton ou sur un papier artisanal des plus prestigieux. Il a tout autant d’audace dans sa création sculpturale. |
 |
| Ioan Bunus Rosenstock-Kreuz, bois rosier, os, cuivre, 170 x 100 x 16 cm |
|
Sa grande sculpture intitulée « Rosenstock-Kreuz » a été créée en bois de rosier, d’os et de cuivre, tandis que le « Tableau-assemblage » est constitué de petits bâtons et de noyaux disposés en différentes formes et appliqués sur un sac de café. Mais il utilise aussi du laiton, des fils, des ustensiles de cuisine ainsi que des morceaux de vieux tissus d’ameublement ou récupérés d’une chemise miteuse. On peut admirer un grand nombre d’œuvres sur papier accrochées sur le mur et cachées dans des cartons pour les plus curieux. Toutes les œuvres de Ioan Bunus sont le résultat de l’observation, de la réflexion et du minutieux travail manuel. Plaisir pour le palais et plaisir de l’art dans un même lieu, le tout dans une ambiance accueillante et sympathique… Kaffeehaus-Paris, 11 rue Poncelet, 75017 Paris |
 |
| Ioan Bunus Sans titre, lavis sur papier Amalfi, 20 x 29 cm |
| Texte de Julia Cserba : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. |
