Skoda et le Chant du silence

ecrits sur l'art

ENSEMBLE DE L'INSTALLATION DE VLADIMIR SKODA MONTPELLIER MARS 2011Jean-Pierre Luminet (texte), Vladimir Skoda, « Cercles noirs Couronnes lumineuses », Collection Liber, Editions m é r i d i a n e s, 14 rue Aristide Ollivier, 34000 Montpellier.

Mettant en scène le cosmique dans ce qu’il a de plus noir, Skoda rend paradoxalement la peinture intime. En celle-ci il accorde à la douleur ce qui lui faut pour être mais pas plus. Il ne cherche jamais à lui faire trop honneur. Pour le peintre – et le texte de Luminet à la fois poétique et savant en fait écho - il ne faut pas que souffrir pour exister sinon à croire à l’éternité. On est hors de toujours et de jamais. Il faut en rester là. Par la patience de la patience. Otages. Otages irremplaçables. Dans la passivité au nom d’un événement non du passé mais immémorial. Vécu dans le présent comme revenant au sein de l’immensité.

 
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 ENSEMBLE DE L'INSTALLATION DE VLADIMIR SKODA MONTPELLIER MARS 2011

Le silence s’enterre d’autant qu’il ne parle et ne veut se produire jamais. Le non-être n’a pas à se venger c’est en nous qu’il médite. Nous le faisons exister sous le ciel et ses trous noirs. Ils ne rendent pas la pareille. Ce n’est pas vague mais précis dans une peinture qui accorde au cosmos le mépris qu’on lui porte et la haine qu’il nous accorde (peut-être). 

Rien pourtant que la sensation cosmique afin de s’insérer où la vie est sans promesse. Le suspendu ne descend jamais, la possibilité n’est pas possible : elle est ce qui n’a pas de fruit. Skoda « montre » ainsi comment nous jaillissons tous du gisant. Ou si l’on préfère du gisement premier, point explosif du principe du néant et de l’infini de son fondement. Nous sommes que matière. Même si pour les croyants l’esprit serait la résistance de l’inexistant. Manière d’oublier que nous sortons de maman et de papa et que pour en sortir il ne faut pas croire la première vierge d’attouchement.

Néant ils furent, néant nous sommes. C’est pourquoi Jésus n’est qu’anecdote. Même sublime il n’est que né, enfoncé par deux cochons truffiers pour sauver de l’anéantissement. Les choses se font ainsi. Et seulement depuis les asiles hospitaliers se comprend le langage qui ne veut rien dire que porte les personnages coloriés du théâtre social, politique, économique, artistique. Skoda se porte en fond contgre cette théâtralité de façade : il la remplace par ses visions.

 
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Personne ne peut s’en tirer en vie. Notre science d’acteur est faite de crevasses et de filons qui nous rend à nos propres yeux formidables. Mais à sa manière l’artiste possède met à mal nos prétentions de suceurs unilatéraux et de bourreurs de fions. Cela prouve la grandeur de l’art et la faiblesse des croyances. Chez Skoda il devient le crime contre l’intelligence, le crime magnétique, électrique, atomique afin de transcender la misère corporelle de l’humanité.

Restent des cheminements grandioses : on voudrait y deviner une imminence de ciel, on voudrait un bleu intime, mais l’artiste ne suggère qu’un désert, une vibration dans une pureté presque noire vers un dieu sans nom, sans qualité, inexistant de notre inexistence Absence pure autant que présence retrouvé. Tous les êtres disent dans leur mutisme « Où es-tu ? ». Parfait énigme.

Mais le cosmos renaît pourtant dans la négativité même. Entre la flamme de n’exister en rien et la noirceur de l’invisible matière Skoda déplace le dépassement mystique. Loin d’être l’incarnation accomplie l’image devient le scandale absolu en maintenant une présence, se vidant d’elle pour atteindre dans le dénuement ce ce qui est là devant nous sans qu’on le sache.

 
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En Sisyphe Skoda reprend la tâche, la clôture d’un lieu où une image morte renaît. Elle devient la lrace vive de l'émoi sur la piste des nuits. Il faut donc se laisser emporter dans l’enfer où flamboient les sensations d’un seuil de remontrance. Il s’abat, rebondit, revient. On ne bouge pas de là pour aller jusqu'au au bout de ce qui ne se pense pas encore.  Echos, échos même lorsque la nuit avance.

Nuit sensuelle, aube spirituelle. Nous pouvons aller au-delà de l’errance, dans ce retour qui n’est pas éternel  mais le pas en avant.  D’une ressemblance obscure naît une autre. Chute qui ne tombe pas. L’orage est différent de l’eau rage.

Dans les tempêtes impossibles à résorber,  l’amour inoubliable. La lumière des éclairs augmente de chaque douleur. Les êtres y demeurent. Tous. Mais seuls. Ils sont dans le saut qui précède le temps.  La fontaine des clairvoyants  restent sans bord., les corps en sont jonchés. Et par une telle œuvre les idées ne sont pas de l’esprit mais des animaux égarés.  Elles donnent lieu à des manipulations rituelles données pour des réalités. Au premier rang : l’idée d’éternité. Elle crée le mal suprême au nom duquel nous avons tant de mal à meubler le temps. Skoda ne recherche pas à combler ce que nous prenons pour vide sous prétexte que la sale idée d’éternité  retient dans l’attraction d’un ailleurs. Il ne peut être comblé n’ayant jamais existé.

Le silence du cosmos ne demande rien. Mais Skoda répond de lui. Afin que chacun ne finisse pas en dupe consentante. L’univers fait sa roue, l’être pédale. C'est une dynamo étrange. Cela à un nom pour l’humain : c’est l’existence. Du fer à l'intérieur et le poids de nuit. 

Reste l'image. La seule. Qui n'ajoute rien mais ne retranche pas plus. Le cosmos est tout compte fait comme l’image :  une petite pute et une grande misère. Il n ‘est que ce rebord :  C’est tout. Ni dehors, ni  dedans. Les corps passent du lieu du paroxysme à celui  la ré-énumération - Insaisissable limite. Continuel passages des images vivantes aux  images mortes.  Le cosmos c'est du Rakmaninov.  Lenteur où tout le monde galope, rapidité où l’on bouge à peine. Vider son étang reviendrait à voir les poissons morts.

Skoda crée donc les déplacement pour se dégager de l’incompréhension, de l'ignorance. C'est de  la folie qui dure. La folie pure. La rencontre impossible, le seuil infranchissable. L’artiste sait combien peu d'interrogations comportent de réponses.  Dans la nécessaire débâcle ses oeuvres restent  les enfants du silence de l'immense chaos, de la grande nuit antérieure et de l'antique confusion originelle.

Manque et mélancolie : l'un ne va pas sans l'autre.  L'un est l'horizon de l'autre, l'autre sa verticale.  Les eaux tombent d'en bas. Ciel et terre dans la même lumière qui n'est pas.  Le monde est sans décor. Comme voué au passé absolu. Il est attaché au néant et s'en remet à lui. Appel du vide. Du  vide à combler. A force de se retenir en croyant se donner chacun finit par perdre jusqu'à ses larmes. Amour, amour, flocon d'absence. Fœtus de non-vie.  Filet de sens pissant.  L'absence  tient lieu de sac. Surplus d'oubli. Ça a un nom. C'est l'existence.

Jean-Paul Gavard-Perret

 

 

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